Les données de l’INSEE (1er trimestre 2019), ainsi que celles de 2017 sur l’emploi salarié de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) montrent une augmentation de la création d’emplois salariés dans la branche agricole*.
Selon les données des comptes de la nation de l’INSEE (1er trimestre 2019), l’agriculture (dont forêt et pêche) compte plus de 357 000 emplois salariés, soit 1,4% du total. Lorsqu’on s’intéresse à la dynamique post crise de 2008, on remarque que la branche agricole est une de celle qui connaît la plus forte dynamique de création d’emplois salariés. Depuis 2009, le nombre d’emplois salariés en agriculture a progressé de 7,7%, c’est deux fois plus important que la dynamique générale (+3,6%). Seule la branche des services marchands connaît une plus forte progression (+9,9%).
Une dynamique confirmée
Les chiffres de la CC MSA montrent pour leur part que la création d’emplois salariés était déjà en croissance en 2017 avec un nombre de CDI en hausse de 1% (191 023), 1 748 de plus qu’en 2016. A cela s’ajoute un sursaut en 2017 du nombre d’Equivalent Temps Plein (ETP) en production agricole qui dépasse les 266 000 (+2% par rapport à 2016) avec 61 départements sur 96 en positifs qui tirent vers le haut le volume d’ETP.
En cohérence avec la tendance au regroupement, le nombre total d’établissements employeurs (130 721) est en légère diminution, de -0,3% par rapport à 2016. Les chefs d’exploitations ont tendance à déléguer davantage la gestion de leurs activités à des salariés. Des formations complémentaires, des profils ciblés sur le numérique, une technicité plus élevée face aux pratiques qui évoluent, sont dès lors recherchées et favorisent l’augmentation de la masse salariale (+3,4%). Le nombre de cadres est ainsi en forte croissance, +13% par rapport à 2016 avec 15 820 cadres.
Pour Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA, cette dynamique « prouve que le secteur agricole est en pleine évolution avec un fort besoin de recrutement. Les chiffres le montrent. Les entreprises agricoles ont besoin de compétences et de valeurs ajoutées et d’organiser leur temps de travail. On assiste à une mutation de l’agriculture avec des exploitants présents et un besoin de salariat à tous les niveaux (ingénieurs, techniciens, applicateurs…). C’est pourquoi il faut promouvoir le secteur agricole dès la formation, car l’agriculture est un secteur d’avenir. »
*Hors bois, paysage, cheval, etc.
Crédit photo : Cécile Muzard