« Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe ». C’est sur ces mots graves, que le Président de la République a dessiné, lors de son intervention du 14 avril dernier, les contours de l’après-crise du Covid-19.
En ces temps de profonds bouleversements, la profession agricole prend acte de cette volonté qui résonne comme une prise de conscience politique essentielle du rôle de l’agriculture dans la construction d’une nation forte et indépendante.
Alors que les habitudes de consommation des Français sont chamboulées, que les cartes des circuits et des marchés alimentaires sont rebattues, les agriculteurs continuent d’œuvrer chaque jour avec les acteurs de la chaine alimentaire pour assurer l’alimentation d’aujourd’hui et de demain. Indéniablement, la crise que nous vivons doit être l’occasion de jeter les bases d’un renouveau agricole français, assumé et conquérant.
Une vision également partagée par les Français, qui témoignent à 93%, dans un récent sondage1, que l’autonomie agricole de la France doit être la première priorité politique d’après-crise. Ce plébiscite populaire redonne espoir aux agriculteurs et les conforte dans la légitimité de leur mission, fût-elle dans un proche passé parfois oubliée : celle d’assurer une alimentation, saine, diversifiée, abondante aux Français, tout en relevant les grands défis des transitions climatique, énergétique et écologique.
De la parole aux actes, le chemin s’avère toutefois encore incertain. La profession agricole sera aux avant-postes pour défendre sa vision de « l’après », plus encore après des années durant lesquelles les alertes sur le décrochage économique du secteur ont été ignorées et où l’affaiblissement de l’agriculture apparaissait comme une fatalité. La FNSEA a toujours refusé cette fatalité du déclin.
C’est dans cet esprit de concorde, résolument optimiste, que la FNSEA tend la main au Président de la République, pour proposer d’écrire cette nouvelle page de notre indépendance agricole accrue, bâtie sur des filières agricoles résilientes, compétitives et durables.
La réflexion prospective que nous aurons à mener collectivement en ce sens, dans les prochaines semaines et les prochains mois sera décisive, et nécessitera immanquablement, pour reprendre les propos du Président de la République, « des décisions de rupture » tant à Paris qu’à Bruxelles.