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« Le don est une solution ! » entretien avec Angélique Delahaye, présidente de SOLAAL

28 mai 2020

« La crise du Covid-19 à désorganisé la collecte du don alimentaire » pour Angélique Delahaye, présidente de SOLAAL* qui est revenue sur les actions de l’association pendant la crise sanitaire du Covid-19 et la période de confinement qui a impacté le système de collecte des dons. « On a eu une première période au moment du confinement avec pour tous les fruits et légumes une désorganisation du système. Les marchés fermaient, les gens allaient beaucoup moins dans les magasins » précise Angélique Delahaye.

Quelles ont été les actions de SOLAAL pendant la période de confinement ? 
Angélique Delahaye (AD) : Il a y eu pendant une dizaine de jours un peu un vent de panique sur les filières à produits périssables comme les fruits et légumes parce que les circuits de distribution étaient désorganisés. On a eu un afflux important de produits comme les tomates, les fraises, les ananas et des produits de restauration. On s’est retrouvé dans une double contrainte : beaucoup de dons parce que les agriculteurs ne savaient plus comment commercialiser leurs produits et aussi des associations d’aides alimentaires très déstructurées car beaucoup de leurs bénévoles n’étaient pas au rendez-vous. Beaucoup d’entre eux sont des retraités et donc des personnes à risques et qui devaient ainsi restez chez eux, confinés. Donc il y avait assez de produits mais moins de structures pour recevoir et moins de transporteurs pour les faire circuler sur le territoire. C’était une équation à plusieurs inconnues mais malgré tout sur les trois premières semaines, l’apport de produits alimentaires réalisés a représenté plus de 10% de notre activité annuelle ! D’un seul coup il y a eu une vraie explosion des propositions de dons.

Comment cela s’est organisé ensuite ?
AD : On a eu des partenaires comme Carrefour qui nous ont donné un certain nombre de coups de main sur la logistique notamment pour pouvoir transporter des produits d’une région à l’autre. On a aussi élargi nos propositions de dons à des structures autres que les 17 associations auxquelles on distribue habituellement. Elles n’étaient pas capables de tout recevoir. On a donné à des hôpitaux, à des maisons de retraite, à des soignants. On a vraiment fait de la gestion de crise.

Que retenez-vous de ce contexte exceptionnel ?
AD : D’abord cela a donné une visibilité à SOLAAL qu’elle n’avait pas ou peu jusqu’ici. On a doublé en 15 jours de temps notre nombre de nouveaux donateurs, ce que l’on n’avait pas pu faire en six ans d’existence ! C’est pour nous une petite reconnaissance de SOLAAL qui n’est pas négligeable. Aussi, nous avons été sur des champs d’activité qui ne sont pas les nôtres habituellement comme pour les fromages en AOC. Je n’imaginais pas que des produits aussi hauts de gamme et qualitatifs pouvaient aussi être concernés par la crise. Mais si on réfléchit un peu, il n’y a plus de restaurateurs, plus de crémiers et à domicile les gens n’achètent pas une meule entière… Il a y eu aussi des effets secondaires avec la peur de manquer de la part des consommateurs français qui ont stocké beaucoup de lait par exemple. Cela a créé une pénurie de bricks pour pouvoir écouler tout le lait. Du coup, certains producteurs ne pouvaient plus le conserver et étaient obligé de le jeter. Alors quand on pense qu’il y a des étudiants et de plus en plus de personnes et de familles en difficultés financières pour se nourrir, c’était difficilement acceptable d’assister sans rien faire à ce gâchis.

Quelles sont les perspectives pour SOLAAL à l’issue du déconfinement ?
AD : maintenant que nous avons de nouveaux donateurs, l’objectif va être, petit à petit, de les amener à acquérir le réflexe de donner et de donner au-delà des surplus. C’est-à-dire des produits sur lesquels il n’y avait pas le réflexe du don. Pour ma part, je ne commercialisais jamais ma production de concombre que je réservais pour de l’engrais vert et/ou ma consommation personnelle. Mais je me suis rendu compte que cela pouvait servir alors j’ai demandé à mes salariés de les trier pour les donner et nous continuerons à le faire après la période de crise. Il nous faut donc trouver de nouveaux gisements de dons au-delà des produits qui sont habituellement commercialisables.

*SOLAAL est une association reconnue d’intérêt général, qui facilite le lien entre les donateurs des filières agricole et alimentaire et les associations d’aide alimentaire. Elle rassemble un grand nombre d’organisations issues des secteurs agricole, industriel, de la grande distribution, des interprofessions agricoles et alimentaires et des marchés de gros.

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