Les températures élevées des dernières semaines annonçaient le printemps, entrainant avec elles le réveil de la végétation. Malheureusement, les dernières nuits marquées par une chute historique des températures et des gelées destructrices viennent mettre un coup d’arrêt à la floraison et menacent fortement plusieurs filières de production agricole.
L’angoisse est immense dans les vignobles, les vergers, les champs. Les photos qui circulent sur les réseaux sociaux sont éloquentes : parcelles illuminées de tant de braseros, aspersions pour fixer le gel, remparts trop souvent insuffisants ! Dans de nombreuses régions, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest les dégâts sont impressionnants chez les viticulteurs et chez les arboriculteurs. La détresse est grande aussi dans le monde des grandes cultures ! Les impacts sur le colza, en pleine floraison, sont dramatiques, comme sur les semis de betteraves : de très nombreux planteurs vont devoir ressemer plus de la moitié de leur surface.
La FNSEA tient à apporter son soutien total à tous les producteurs qui se trouvent confrontés à des incertitudes majeures pour la suite de leur activité.
Mais elle appelle aussi à une réaction rapide des pouvoirs publics pour apporter des solutions concrètes afin de permettre aux agriculteurs de retrouver de la visibilité, notamment quant aux conditions de re-semis des betteraves, et à envisager dès à présent les mesures d’indemnisation permettant à chacun de passer l’année difficile qui s’annonce.
Ce nouvel épisode climatique rappelle, cruellement, l’importance de permettre aux agriculteurs de bénéficier de dispositifs de prévention et d’un régime de gestion des risques à la hauteur du défi climatique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Les décisions à venir, dans le cadre de la future PAC, et dans les suites de la mission confiée par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation au député Frédéric Descrozaille, sont capitales pour l’avenir de la production agricole sur notre territoire. Les agriculteurs attendent une détermination sans faille pour traduire en acte les possibilités ouvertes par le règlement européen « Omnibus », la rénovation du régime des calamités agricoles ou encore la mise en place d’une nouvelle gouvernance de l’assurance récolte permettant d’associer agriculteurs, assureurs et pouvoirs publics. Le gel de ces dernières nuits nous montre une fois de plus l’urgence d’agir.