Face à l’ampleur des dégâts et après un premier bilan de l’épisode de gel catastrophique, la FNSEA et JA appellent solennellement à une mobilisation générale pour prendre les mesures d’urgence indispensables pour redonner un minimum de visibilité à des agriculteurs qui, pour certains, ont perdu la totalité ou la quasi-totalité de leur production de l’année et doivent être soutenus dans ce moment de détresse financière et morale incommensurable. Un soutien qui devra être renforcé par des mesures spécifiques pour les jeunes agriculteurs qui sont dans des situations particulièrement vulnérables. L’expression de la solidarité nationale, telle qu’elle a été annoncée par le Président de la République et le Premier Ministre va dans ce sens, mais elle ne doit pas rester un vain mot ! A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles !
Mais au-delà de ces réponses immédiates à une situation de crise majeure, la FNSEA, comme elle a voté dans son rapport d’orientation 2020 « Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture », appelle à porter d’urgence un projet ambitieux pour la gestion des risques, adapté aux attentes professionnelles et à la réalité des situations des exploitations et qui offre des filets de sécurité permettant de supporter les aléas qui vont en s’amplifiant. Cette stratégie de développement d’une politique de gestion des risques efficace repose sur des principes fondamentaux auxquels la FNSEA et JA sont particulièrement attachés :
– La responsabilité des agriculteurs, des assureurs et des pouvoirs publics
– La mise en place d’une politique de prévention des risques ambitieuse,
– Le renforcement d’un mécanisme « à étages » fonction de l’intensité et la fréquence de l’aléa.
Cela passe, immédiatement, par l’activation dans la réforme de la PAC des possibilités du règlement « Omnibus » pour améliorer le dispositif assurantiel et par la mise en place d’une gouvernance associant Etat, assureurs et profession agricole en vue de donner plus de transparence aux différents acteurs.
Cela passe aussi par des décisions, attendues par des années, sur des mesures structurantes afin d’aboutir d’une part à une meilleure articulation entre assurances et fonds d’indemnisation et d’autre part à un appui marqué de la solidarité nationale pour faire face au changement climatique et réussir l’ambition de souveraineté alimentaire par la pérennité des productions françaises.
La gestion des risques en agriculture est aujourd’hui au cœur des débats publics. Mandaté par le Ministre de l’Agriculture, le député Frédéric Descrozaille a multiplié ces dernières semaines les concertations pour améliorer le dispositif actuel. Ne laissons pas, une fois de plus, filer l’occasion de bâtir ensemble, profession agricole, assureurs et Etat, un projet de politique de gestion des risques offrant à tous les agriculteurs un filet de sécurité adapté à leurs attentes et à la réalité économique.