Alors que les taxes américaines à l’export sont à peine suspendues, la crise sanitaire et fermeture de la restauration pas encore terminées, l’ensemble de la production viticole française vient d’être touchée par un gel d’une ampleur et d’une intensité inégalée.
C’est un coup de massue pour les viticulteurs et pour l’ensemble de la filière. Il est encore trop tôt pour évaluer les pertes mais d’ores et déjà il est certain que la récolte sera la plus petite jamais vue dans notre pays et que les pertes financières seront majeures.
L’impact psychologique pour les femmes et les hommes qui vivent de ce métier est immense. Tout perdre en une nuit, voir son travail détruit sans rien pouvoir y faire est un drame qu’il faudra savoir entendre et accompagner. La solidarité nationale est la première des réponses à apporter.
Le Premier Ministre, en visite en région Occitanie, samedi 17 avril a annoncé un effort de l’Etat à hauteur d’un milliard d’euros décomposé en plusieurs mesures : d’une part l’urgence pour accompagner les exploitations et les entreprises en difficulté, le moyen terme pour l’investissement dans des outils de prévention et enfin le long terme pour trouver des solutions assurancielles plus pérennes.
Ces premiers éléments, et la mobilisation du Premier Ministre sur le terrain, vont dans le bon sens pour trouver des réponses rapides aux situations d’urgence. Toutefois, les éléments techniques ne sont pas encore connus et vont nécessiter, dans les jours qui viennent, un travail de fond pour adapter les mesures et les mettre en œuvre dans des conditions qui permettent leur efficacité. Ce gel aura des conséquences lourdes qu’il faudra savoir accompagner dans le temps au-delà des quelques semaines d’émotion de ce printemps.
Au-delà du court terme, cet épisode doit permettre d’ouvrir enfin le dossier de la prévention et de la gestion des aléas climatiques en offrant à notre filière de vraies solutions pour l’avenir.