A la demande du Président de la République, le ministre de l’Agriculture a annoncé l’organisation d’un Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. La FNSEA et Irrigants de France saluent cette volonté de sortir des postures et de faire confiance à la science pour trouver les meilleures solutions d’adaptation au changement climatique.
Tous les travaux du GIEC et des météorologues convergent vers la certitude de pluviométries annuelles maintenues en volume mais très déséquilibrées entre période hivernale et estivale. Il faut donc gérer l’eau « en bon père de famille » : la stocker l’hiver quand elle est abondante pour pouvoir l’utiliser l’été en période de pénurie. Seule cette irrigation de résilience apportera des garanties de productions alimentaires.
Sortir de l’immobilisme
L’engagement pris lors des Assises de l’Eau en vue d’élaborer au moins 50 projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) d’ici 2022 ne sera pas tenu. A ce jour seulement deux projets ont vu le jour. En outre, l’écriture des articles relatifs à l’eau dans projet de loi Climat et résilience en discussion au Parlement ne vont pas dans le sens d’une gestion conciliant tous les usages et préservant notre agriculture. Et il en est de même des projets de Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) en cours de finalisation dans les bassins.
Sans eau, pas de vie, pas de nourriture, pas d’agriculture, l’accès à l’eau est bien un facteur clé pour s’adapter au changement climatique. C’est pourquoi les agriculteurs saluent cette initiative mais les attentes sont fortes.
Aboutir sur de la création de ressources
Le Varenne de l’eau et du climat doit être ambitieux et faire du Changement Climatique une opportunité pour l’agriculture. La première urgence est de sécuriser juridiquement la gestion collective de l’eau et de garder toutes les possibilités pour développer les infrastructures de stockage ou de transferts d’eau pour l’alimentation en eau potable, la préservation des milieux et une production alimentaire diversifiée dans tous les territoires.
La souveraineté de notre agriculture française implique des actes devant se traduire en lois, en priorités budgétaires et dans l’action quotidienne des administrations de l’Etat.
Alors oui au Varenne de l’eau et du climat, dans lequel nous nous engagerons pleinement au regard de l’enjeu, mais sans perdre de vue que les agriculteurs attendent du concret.