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Le Fil Agricole n°42

7 juillet 2021

N°42 – Semaine du 19 avril 2021 

ACTUALITÉS AGRICOLES

GESTION DES RISQUES EN AGRICULTURE : UN RAPPORT PARLEMENTAIRE SALUÉ, QUI APPELLE A UNE CONCERTATION DE TOUTE URGENCE

Moins de deux semaines après l’épisode de gel catastrophique qui a frappé la France et fait apparaître au grand jour l’insuffisance des outils de protection contre les aléas du climat, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs saluent le travail ambitieux du député Frédéric Descrozaille (Val-de-Marne) qui a remis, mercredi 21 avril, son rapport sur la gestion des risques en agriculture au ministre de l’Agriculture. Tirant le bilan d’une aggravation majeure des risques auxquels sont exposés les agriculteurs du fait du changement climatique et de la faiblesse des revenus agricoles, dans un contexte de mutation de l’agriculture limitant fortement l’accès des agriculteurs à des outils de protection efficaces, le rapport ouvre la voie à une demande forte de la profession agricole : la refonte en profondeur de l’articulation entre régime de solidarité et assurances. L’évolution du régime des calamités vers un fonds ouvert à toutes les cultures, alimenté par la solidarité nationale et la profession agricole et dont l’intervention serait coordonnée avec l’intervention des produit assurantiels, constitue une piste de réflexion intéressante, l’épisode de gel nous ayant montré l’incohérence des actuels dispositifs. Si de nombreuses questions restent en suspens et demanderont des arbitrages, notamment sur le niveau de déclenchement du futur « fonds de solidarité pour l’agriculture », sur le niveau d’indemnisation, ou sur les modalités d’adossement de l’assurance à l’épargne de précaution, FNSEA et JA se félicitent de l’affirmation de la légitimité de l’intervention de l’Etat et du principe de solidarité nationale. Les agriculteurs ne pourront en effet en aucun cas faire face, seuls, à l’enjeu du changement climatique. FNSEA et JA veulent également souligner l’importance donnée dans le rapport à la politique de prévention. Qu’il s’agisse du renforcement de la culture du risque, de l’appui aux investissements dans des outils de prévention et de la mise en place d’un diagnostic sur l’exploitation, il est nécessaire de faire de la prévention un axe majeur de la gestion des risques. A ce titre, l’appel à l’ouverture d’un chantier national de l’eau, à même d’appréhender de manière pragmatique la gestion de la ressource et des usages de l’eau et de sécuriser juridiquement les décisions d’investissements ou d’aménagements, s’inscrit pleinement dans les objectifs de la profession agricole et est cohérent avec l’annonce du ministre de l’Agriculture d’organiser un Varenne de l’eau. La FNSEA et JA appellent maintenant le Gouvernement à se saisir en urgence des propositions de ce rapport et à lancer une concertation devant aboutir à des décisions rapides. Sans attendre, FNSEA et JA demandent au Gouvernement de se positionner sur les mesures portées par la profession agricole et reprises dans le rapport du député : d’une part, la réforme de la gouvernance de la gestion des risques en agriculture devant associer l’Etat, les assureurs et la profession et d’autre part, l’application du règlement Omnibus pour réduire la franchise de l’assurance et augmenter la part de la prime d’assurance subventionnable. Le temps des décisions est arrivé ! Il en va de notre capacité à assurer notre souveraineté alimentaire.

NÉGOCIATIONS COMMERCIALES : UNE DÉFLATION DE 0,3% EN 2021 (MÉDIATEUR)

Le point d’atterrissage de la négociation commerciale 2021 des produits alimentaires vendus sous marque nationale est de l’ordre de -0,3% en prix -nets- toutes catégories de produits confondues. C’est ce qu’a annoncé le médiateur des relation commerciales agricoles dans un communiqué de presse publié le 20 avril. Dans le détail, comme l’année dernière, seuls les produits laitiers, incluant également le rayon œufs, bénéficient d’une hausse de tarifs (+0,5%). Les produits frais non laitiers accusent une déflation de 0,7%. Le prix d’achat des produits d’épicerie salée comme sucrée sont en baisse de 0,3%, les surgelés de 0,7%, les boissons non alcoolisées de 0,4% et les boissons alcoolisées de 0,7%. La médiation note toutefois que la qualité de la négociation s’améliore globalement, tant du côté fournisseurs que du côté distributeurs. Ces résultats sont issus de l’observatoire de la négociation commerciale annuelle qui réunit sous l’égide de la médiation les différentes fédérations professionnelles concernées par la négociation commerciale annuelle.

VIANDE BOVINE : NAISSANCE HISTORIQUE DE L’AOP ELVEAOP

L’Association d’organisations de producteurs d’ELVEA (ELVEAOP) est née à la suite de son Assemblée générale constitutive organisée le 14 avril 2021 devenant ainsi la première organisation d’éleveurs bovins en France. Tête de pont des différentes organisations de producteurs, ELVEAOP indique représenter plus de 20% de la production française constituée d’une vingtaine d’organisations de producteurs avec 15 000 éleveurs sur plus de 70 départements. L’organisation entend être une association d’organisations de producteurs « transversale sans transfert de propriété de négociation collective avec un potentiel d’un million de têtes commercialisables annuellement ». ELVEAOP qui sera « l’interlocuteur privilégié de plus de 900 acheteurs » souhaite, par ses actions, « mieux créer et répartir (..) la valeur » au sein de la chaîne alimentaire, au profit notamment du revenu des éleveurs.

PRODUITS AGRICOLES ET AGROALIMENTIARES : EXCÉDENT COMMERCIAL DE 669 M€, MAIS FORTEMENT DÉSÉQUILIBRÉ ENTRE LA FRANCE ET SES VOISINS EUROPÉENS

En février dernier, la France a exporté 687 millions d’euros (M€) de céréales, (-86 M€ sur un an), 540 M€ de produits laitiers (-2 M€) et 358 M€ de viandes (-3 M€). Les ventes de céréales pâtissent de la faible quantité de grains disponibles à l’export, conséquence de la mauvaise récolte de l’été 2020. Le secteur des fruits et légumes reste déficitaire de 304 M€ comme l’an passé, les baisses des ventes (300 M€ ; -62M€) compensant à un million d’euros près celle des importations (604 M€ ; -63 M€). Dans l’ensemble, les exportations de produits agricoles bruts (1 459 M€) ont diminué de 140 M€. En revanche, les ventes de produits transformés se maintiennent par rapport à février 2020 (3 724 M€ ; -3 M€ sur un an), un mois avant l’entrée en confinement de l’économie française. Le ministère de l’Agriculture souligne notamment « une progression des ventes de vin vers nos principaux clients et de celles de viande porcine à destination de la Chine notamment ». Toutes destinations confondues, les boissons alcoolisées (vins, spiritueux, champagne) pénalisent moins que les mois précédents le solde commercial français : 1 141 M€ d’exportations en février 2021, soit 15 M€ de moins qu’en février 2020. Dans ces conditions, notre pays doit d’abord l’amélioration du solde commercial de produits agricoles et agroalimentaires (669 M€ ; +74 M€ sur un an) à une contraction prononcée des importations (217 M€). En fait, elle est observée mois après mois depuis l’émergence de la crise de la Covid-19. Du reste, seuls 1 220 M€ (-70 M€ sur un an) de produits bruts et 3 294 M€ (-147 M€) de produits transformés ont été importés en février dernier. Les chiffres du commerce extérieur révèlent en revanche un déséquilibre prononcé des échanges commerciaux de la France avec ses voisins européens (-195 M€). Sur un an, le solde commercial de produits bruts (299 M€) est inférieur de 80 M€ et celui de produits transformés est déficitaire de 496 M€ (-3 M€ sur un an). On notera cependant en février dernier une réduction de moitié sur un an (-58 M€ en 2021 ; -121 M€ en 2020) du déficit du commerce de la viande, consécutivement à la fermeture des établissements de restauration collective. La diminution des importations concerne à 90% les produits transformés et principalement les viandes et produits à base de viande en provenance d’Espagne, des Pays-Bas et d’Allemagne notamment. A contrario, l’excédent commercial avec les pays tiers (864 M€) a crû de 141 M€ sur un an en février dernier. Les exportations de produits transformés (1 869 M€) ont progressé de 68 M€ tandis que les importations (944 M€) ont diminué de 73 M€. Mais les ventes de produits bruts (522 M€), en recul de 51 M€, pâtissent, là encore, du recul des exportations de céréales françaises à destination des pays du Maghreb. L’an passé, l’Algérie était le premier pays importateur au monde de blé français.

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

GEL : LES PERTES EN FRUITS À NOYAU SONT FARAMINEUSES

La production d’abricots français sera amputée de 60% sur un potentiel de production de 150 000 tonnes. En Rhône-Alpes, les dégâts entraînent une production en baisse de 80%. Dans le Gard, les pertes sont attendues à hauteur de 60% sur la production d’abricots du département et dans la Crau, le nord est plus impacté que le sud. Le département des Pyrénées-Orientales est touché dans une moindre mesure et selon les zones. Des dégâts ont été relevés dans au pied des Albères et certaines zones de la Salanque. Aussi, la saison des abricots devrait se dérouler en deux parties. La première partie dès la semaine 20 ou 21 et ressemblera à la campagne de l’année 2020 en volumes et ce jusque fin juin. La deuxième partie de la saison, juillet et août présentera une offre plus réduite que l’an passé. Dans le cas de la pêche nectarine, sa récolte sera amputée du tiers, en sachant que son potentiel de production atteint les 200 000 tonnes. Avec des pertes moindres qu’en abricot, la saison commerciale de la pêche nectarine devrait présenter un calendrier complet jusqu’au 10 septembre. Le démarrage de commercialisation est prévu en semaines 23 et 24. En dehors des frontières, l’Espagne qui a subi de plein fouet un gel important fin mars, a vu des dégâts significatifs dans ses vergers de pêches et nectarines dans les deux principales régions de production que sont Aragon et Catalogne (Lleida), les dégâts seraient moindres sur la production d’abricots. Les premières pêches et nectarines espagnoles et marocaines ont déjà fait leur entrée sur le marché français la semaine dernière. L’Italie a elle aussi subi la vague de gel dévastateur des 6 et 7 avril et il est déjà annoncé des estimations de récolte en forte baisse en Emilie-Romagne, principale région exportatrice en Europe de fruits à noyau (potentiel de production 215 000 tonnes). Les pertes pourraient atteindre le tiers du potentiel de récolte de cette région. L’Italie du sud serait elle aussi impactée. La Grèce a fait savoir qu’elle avait aussi subi l’impact du gel sur sa production de fruits à noyau sur un potentiel de récolte de 303 500 tonnes, mais pour l’heure les dégâts n’ont pas encore été chiffrés. Quant à la cerise, fortement impactée en particulier en Ardèche et en Vaucluse, les dégâts sont relatifs selon si les vergers sont en plaine ou en coteaux. Le potentiel de production français atteint les 40 000 tonnes, mais l’AOP Cerises de France, qui représente 50% de la production n’avait pas encore pu établir son bilan dans sa globalité. Mais déjà dans le Vaucluse, principal département producteur de France (avec un potentiel de récolte de 15 à 20 000 tonnes), les arboriculteurs espéraient sauver au moins 50% des récoltes.

VIN : VERS UN MILLÉSIME 2021 HISTORIQUEMENT FAIBLE

En raison des gels successifs de ces dernières semaines, la vendange 2021 pourrait bien être la plus faible de ces dernières décennies. D’après les dernières estimations des professionnels (FranceAgriMer), la production serait cette année en retrait de 28% à 32% par rapport à la moyenne quinquennale, soit une perte d’environ 15 millions d’hectolitres (Mhl), à 32 Mhl. Si cette estimation (bien sûr très aléatoire à cinq mois des premiers coups de sécateur), se confirmait, le millésime 2021 serait le plus bas depuis des décennies, encore inférieur à celui de 2017 (36 Mhl), déjà très marqué par les accidents climatiques. D’un point de vue économique, le secteur évalue les pertes de 1,5 à 2 Md€. Lors du Conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, les représentants des viticulteurs ont confirmé que l’ampleur des dégâts variait considérablement d’un vignoble à l’autre et parfois d’une parcelle à l’autre en fonction de son altitude, de son exposition ou de phénomènes locaux. Certains vignobles semblent avoir échappé en grande partie au désastre. C’est le cas de l’Alsace, des Charentes et de la Corse, avec des pertes estimées à 10%. D’autres, en revanche, devraient subir des conséquences beaucoup plus importantes au moment de la récolte. Les pertes sont désormais estimées à environ 50% en Bourgogne, Beaujolais et Jura, à 40% en Languedoc, 30% en Aquitaine et en Vallée du Rhône-Provence. Elles seront également très importantes dans les vignobles du Sud-Ouest, notamment dans le Gers. Aucune estimation n’a été communiquée sur le Val-de-Loire qui semblerait avoir été moins affecté qu’on ne le craignait.

GRANDES CULTURES : LE BLÉ, CULTURE REFUGE DE LA CAMPAGNE 2021-2022

Hormis la superficie en maïs, l’assolement de la Ferme France pour la campagne 2021-2022 est connu. L’automne dernier, les agriculteurs ont privilégié les productions de céréales à paille. Leur surface couvre 7,3 millions d’hectares (Mha), soit 450 000 hectares (ha) de plus que l’an passé. Les cultures de pommes de terre et de betteraves sucrières présentent moins d’intérêt pour les agriculteurs, échaudés par une conjoncture d’événements défavorables. Cette année, le blé d’hiver et de printemps ont la faveur des agriculteurs. La surface (4,88 Mha) a progressé de 625 000 ha (+14,6%). Celle de blé dur se redresse pour la troisième année consécutive (267 000 ha ; +6,2%). Toutefois, les soles de blé tendre et de blé dur n’atteignent pas les records de l’année 2016 (respectivement 5,13 Mha et 394 000 ha). 33 000 ha d’orges d’hiver et d’escourgeons ont été aussi semés en plus l’automne passé (1,21 Mha ; +2,7%) mais moins d’orge de printemps a été emblavée (524 000 ha ; -34 ,1% sur un an). A la sortie de l’hiver, les agriculteurs n’ont pas eu à ressemer des parcelles de céréales gelées ou inondées comme l’an passé. Les surfaces en blé supplémentaires compensent les reculs de la sole en betteraves sucrières et en pommes de terre. Leurs cultures présentent moins d’intérêt pour les agriculteurs, échaudés par une conjoncture d’évènements défavorables. Seuls 396 000 ha de betteraves viennent d’être semés, soit 5,9% de moins que l’an passé. Elles perdent 100 000 ha par rapport à 2017. Leur surface est la plus faible des cinq dernières années. En 2017, elle était de 486 000 ha. Les dégâts du gel survenus au début du mois n’ont pas été pris en compte. Quant à la culture des pommes de terre de conservation, les planteurs ont en partie suivi les consignes de l’UNPT et du CNIPT de réduire leur sole (148 000 ha ; -6,7%) afin de ne pas engorger le marché. Les surfaces de colza (990 000 ha ; -11,1% sur un an) sont aussi les plus faibles des cinq dernières années. En 2018, elles avaient atteint 1,61 Mha. La relance de la production de protéines végétales peine à se traduire dans les faits. La superficie réservée au pois, féveroles et lupin est quasiment similaire à celle de l’an passé (319 000 ha ; +7 000 ha). Selon la Commission européenne, 21,5 Mha de blé seraient semés dans l’Union européenne, soit 850 000 ha de plus que l’an dernier. La moitié de cette hausse est portée par la France. A contrario, seuls 11,17 Mha d’orges seraient semés, soit 160 000 ha en moins sur un an. Cependant, des pays en ont semé au moins autant que l’an passé. Citons la Pologne notamment : 996 000 ha ; +18 000 ha sur un an. Quant au blé dur (2,17 Mha), 78 000 ha de plus seront semés dans l’Union européenne des vingt-sept dont 65 000 ha en Italie.

 

Contact

Service affaires publiques FNSEA
mail : guillaume.lidon@reseaufnsea.fr
tél : 01 53 83 48 92 
 

 

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