INITIATIVES AGRICOLES
APPEL DE LA RURALITÉ : MOBILISATION NATIONALE CE SAMEDI 12 JUIN
Dans un contexte post-confinement de retour à la ruralité et face aux différentes fractures territoriales, la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) et avec le soutien actif de la FNSEA, appellent à une manifestation inédite le 12 juin prochain via la plateforme numérique : https://www.liberteruralite.fr afin de rassembler l’ensemble des acteurs de la ruralité. Le but de cette manifestation nationale ? Faire entendre la voix d’une ruralité vivante et appeler les pouvoirs publics à envoyer des signaux positifs face à une fracture territoriale et sociale qui creuse les inégalités en termes d’emplois, de numérique, d’énergie, de mobilité et de santé dans ces territoires, où rappelons le, vivent 30 % des Français.
ACTUALITÉS AGRICOLES
PROPOSITION DE LOI EGALIM 2 : IL Y A URGENCE À RENFORCER LE TEXTE POUR UNE FORMATION DU PRIX AGRICOLE RÉSOLUMENT ÉQUITABLE
A la veille de l’examen par l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs (à l’initiative du Député Grégory Besson-Moreau), dite loi « Egalim 2 », la FNSEA tient à rappeler son souhait de voir la loi actuelle renforcée avec fermeté et ambition pour permettre la construction du « prix agricole marche en avant », de l’agriculteur jusqu’au consommateur. Alors que les coûts de production des agriculteurs ont bondi ces derniers mois, la pression à la baisse des prix dans les négociations commerciales perdure sans que la première loi Egalim puisse la freiner. La FNSEA rappelle ses demandes dans le cadre de l’examen par le Parlement de cette proposition de loi : ne pas revenir sur les avancées promises en termes de contractualisation obligatoire, de transparence et de non-négociabilité de la matière première agricole, afin notamment d’éviter que perdure le jeu de dupe entre industriels et distributeurs, synonyme de baisse des prix agricoles. La FNSEA rappelle aussi que l’ensemble des outils de la proposition de loi ne sauraient être pleinement efficaces sans la prise en compte, par voie d’amendement, des indicateurs de coûts de production et de marchés dans les contrats, avec la publication de ces outils par les interprofessions pour en faire la référence incontestable de la formation du prix. Les agriculteurs attendent beaucoup de ce texte et resteront vigilants quant à l’ambition portée par la représentation nationale.
1 AGRICULTEUR SUR 2 SE DIT PESSIMISTE : LE MORAL DES AGRICULTEURS REPLONGE CETTE ANNÉE
Dans un récent sondage réalisé en avril, l’Ipsos a interrogé pour Agriavis les agriculteurs français sur leur situation après une année de crise sanitaire. 54% des agriculteurs se disent pessimistes dans le contexte actuel, alors qu’ils étaient 40% au mois d’avril 2020, leur moral replonge donc cette année de 14 points. Cela est particulièrement visible chez les jeunes et dans les grandes cultures, qui sont 2 sur 3 à être moins confiants. Globalement, tous se plaignent de subir diverses pressions, mais les perspectives économiques et leur situation financière restent ce qui impacte le plus leur moral pour 55% d’entre eux. Aussi, la gestion administrative constitue la deuxième source de pessimisme pour les agriculteurs, qui sont 50% à se dire insatisfaits des contraintes et normes qui pèsent sur la profession. Enfin, 35% se plaignent encore du déficit d’amour que la profession subit de manière chronique, notamment à travers les médias.
RÉVISION DES CONTRATS SOLAIRES « PIONNIERS » AGRICOLES : DES ENGAGEMENTS NON TENUS PAR LE GOUVERNEMENT
Inscrit dans la loi de finances pour 2021, la révision tarifaire des contrats de rachat d’électricité photovoltaïque conclus sous les tarifs de 2006 et 2010, font actuellement l’objet d’un projet de révision tarifaire photovoltaïque, présenté ce 2 juin par le Gouvernement, et soumis à consultation publique. Malgré une feuille de route du législateur imposant le maintien de la viabilité des exploitations concernées, la Commission de la Régulation de l’Energie (CRE) présente des tarifs révisés qui mettent en péril non seulement l’activité économique des porteurs de projets agricoles, mais également celle de centaines d’agriculteurs simplement « bailleurs de toitures », en tout plus de 500 agriculteurs qui ont lourdement investis ces dernières années. Cela est d’autant plus incompréhensible que le Conseil constitutionnel avait validé cette disposition législative sous réserve du respect de la viabilité économique des producteurs. Pour les agriculteurs et leurs exploitations agricoles touchés par cette révision de tarifs, c’est non seulement un projet de production d’électricité qui perd toute rentabilité, mais aussi un atelier de la ferme qui entraîne l’ensemble de l’exploitation vers la faillite. Des centaines d’exploitations qui ont financé leurs bâtiments d’élevage ou de stockage grâce à la vente d’électricité sont en péril. Montants des capitaux et des charges d’exploitation minorés, matériels sous-évalués, non prise en compte des modalités de financement par l’emprunt… tout a été fait pour démontrer par « des calculs savants » la surévaluation des tarifs proposés en 2006 et 2010 au mépris de la réalité économique. Les solutions proposées aux producteurs sont également totalement « hors sol » : aller renégocier les emprunts bancaires ou demander la révision des contrats de maintenance, ou encore réduire le montant des loyers payés sont des solutions qui relèvent de l’aberration économique. Les propositions de la CRE, basées sur une logique mathématique, reviennent sur les engagements pris en loi de finances ; elles sont tout simplement inacceptables pour la profession agricole. C’est pourquoi la FNSEA et l’APCA sont déterminées à poursuivre le combat pour la reconnaissance des spécificités et des particularités des projets photovoltaïques agricoles.
GRÂCE AUX BONNES PRATIQUES AGRICOLES, LES RÉSIDUS DE PHYTOS DANS L’EAU DIMINUENT ET LA QUALITÉ DE L’EAU PROGRESSE
S’il est certain que le secteur agricole est intimement lié à la qualité de l’eau, les évolutions réglementaires et les bonnes pratiques ont récemment permis une nette amélioration de celle-ci. En effet, entre 2008 et 2018, la présence de produits phytosanitaires dans les cours d’eau a baissé de 20% sur le territoire national. L’indice de pesticides dans les cours d’eau (IPCE) est ainsi en baisse dans les zones de plus forte utilisation de produits phytosanitaires, comme le Grand Bassin parisien, la Bretagne et l’Aquitaine. Aussi, suivant cette tendance, entre 2009 et 2015, la part des eaux de surface classées en bon état chimique est passée de 43,1% à 62,9%, et la part des eaux souterraines en bon état est passée de 58,9% à 69,1% sur la même période. Afin de préserver la santé des consommateurs, deux seuils existent : un seuil d’alerte européen, très bas, à 0,1 µg/l., qui concerne toutes les substances phytosanitaires, pour surveiller et un seuil de risque sanitaire, mesuré pour chaque substance, exprimé par la valeur maximale d’exposition (Vmax), qui lorsqu’il est dépassé stoppe la distribution de l’eau. Ainsi, en 2018, l’arrêt ponctuel de la distribution d’eau a concerné 0,01% de la population, soit 9 000 personnes. Le secteur agricole a beaucoup travaillé sur ses pratiques afin d’en limiter l’usage et la présence de résidus de pesticides dans l’eau. Aujourd’hui, l’essentiel des molécules que l’on retrouve sont d’anciennes molécules, interdites il y a plusieurs années, mais qui se dégradent peu, comparés aux nouvelles molécules dont le critère de biodégradabilité est prioritaire.
ACTUALITÉS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES
SOMMET DES NATIONS UNIES SUR LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES : LE COPA-COGECA RETROUVE LES FAILLES DE LA STRATÉGIE EUROPÉENNE « DE LA FERME À LA TABLE »
Alors que l’actualité agricole européenne est largement dominée par les négociations en trilogue de la PAC, d’autres débats aussi cruciaux sont en cours et notamment le sommet des Nations Unies sur le système alimentaire. Initié par António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, ce sommet a pour objectif de rassembler tous les acteurs de la chaîne alimentaire afin de proposer des systèmes alimentaires correspondant aux objectifs de développement durable. À la suite de la position adoptée par le Conseil européen, le Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l’Union européenne (COPA) et le Comité Général de la Coopération Agricole de l’Union européenne (COGECA) ne sont pas surpris de retrouver certains atouts et failles similaires, entre les approches européennes et onusiennes, notamment la dilution de la voix des agriculteurs dans ces débats très globaux. Aussi, le COPA-COGECA salue la place accordée à la recherche et l’innovation, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la défense d’une bioéconomie circulaire, la promotion de nouveaux modèles d’entreprise et la place données aux agricultrices. Cependant, à l’instar de la stratégie « de la ferme à la table », la position du Conseil fait l’impasse sur les options concrètes du point de vue des agriculteurs et sur l’évaluation des conséquences réelles d’une éventuelle transposition à l’échelle mondiale des stratégies européennes. Soulignant le risque de voir l’agriculture européenne payer le prix fort si les autres parties prenantes ne suivent pas, la communauté agricole européenne souhaite connaître les mécanismes que l’Europe pourra mettre en place afin de garantir l’accord qui sera conclu à New-York. Il conviendrait par exemple d’appliquer à l’accord UE-Mercosur, le chapitre proposé ici par le Conseil pour la durabilité dans les systèmes alimentaires des futurs accords commerciaux. C’est pourquoi, le secteur agricole européen attend des solutions concrètes, mesurables et pratiques afin de susciter l’enthousiasme et d’entraîner une adoption rapide sur le terrain.
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BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES
Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.
HAUSSE DES PRIX DES INTRANTS AGRICOLES : LA FACTURE EXPLOSE
En mars 2021, selon le ministère de l’Agriculture, le prix d’achat des intrants est en hausse de +1,2% par rapport à février 2021 et atteint 5,7% en glissement annuel. Les prix à la production de l’ensemble des produits agricoles augmentent de +0,6%, mais sur un an, la hausse des prix à la production décline mois après mois pour n’atteindre que +3,3% en données brutes. Cependant, les cours stagnent, les prix ne suivent pas et les agriculteurs payent les factures. Pour les céréales, les cours restent fermes par rapport à avril 2020 et à la moyenne 2016-2020, les prix étaient supérieurs en avril de 40% à ceux de l’année passée. Aussi, les prix des oléagineux ont atteint des sommets car les disponibilités mondiales et européennes sont limitées et les besoins en huile sont eux toujours importants alors que les perspectives de récoltes françaises de colza sont réduites. Mais peu de céréaliers français profitent de la conjoncture favorable des prix, puisque la récolte 2020 est quasiment écoulée. Concernant les fruits et légumes, en avril leurs prix se sont un peu repliés à des niveaux élevés, étant supérieurs de 43% à leurs niveaux de 2015. Les prix des vins restent déprimés sur un an et par rapport à la moyenne des prix sur cinq ans, rapporte le ministère. Enfin, l’ensemble des prix des bétails a progressé de 2,4 points sur un mois. Les prix des ovins dépassent allègrement la moyenne des cinq dernières années avec +15,7%, la filière laitière affronte la nouvelle campagne sereinement avec des prix en hausse en glissement annuels de 2,7% et les cours des œufs progressent en se rapprochant de la moyenne quinquennale. Toutefois, les marges des éleveurs se tendent de nouveau car les prix des aliments pour le bétail ont flambé de +8,8% en mars en glissement annuel, tirés par les marchés des commodités.
LA BALANCE COMMERCIALE EUROPÉENNE RESTE POSITIVE EN JANVIER-FÉVRIER 2021
La balance commerciale agroalimentaire européenne est resté positive en janvier-février 2021 avec +10,3 milliards d’euros (Md€), soit une hausse de +8% par rapport à janvier-février 2020 a indiqué la Commission européenne. En effet, au cours de cette période, les exportations des produits agroalimentaires de l’UE ont atteint 28,61 Md€, une baisse de 1,814 Md€, soit -6% par rapport à la même période en 2020. Ce recul est notamment très marqué avec le Royaume-Uni, en raison du Brexit, représentant -1,128 Md€, et dans une moindre mesure, avec la Russie -169 millions d’euros (M€) et le Japon -141 M€. En revanche, les ventes européennes ont été dynamiques avec la Chine, pour +529 M€, le Nigéria, pour +84 M€ et la Norvège, pour +75 M€. Dans le détail, cette balance commerciale nette est notamment tirée par les exportations de viande porcine qui ont progressés de +124 M€, comme celles des huiles végétales avec +114 M€. De l’autre côté, les exportations de blé ont diminué de -223 M€, comme les aliments pour nourrissons de -214 M€. Enfin, concernant les importations, celles-ci ont diminué de 12,5% d’une année sur l’autre, passant de 20,76 Md€ en janvier-février 2020 à 18,165 Md€ en janvier-février 2021. Cependant, les importations de tourteaux avec +307 M€, et de soja avec +126 M€, restent toujours importantes, et la crise de la Covid-19 semble avoir ralenti les importations de fruits tropicaux avec -411 M€, de spiritueux avec -194 M€ et de viande bovine avec -145 M€.
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