Le 6 novembre dernier, les ministères de l’agriculture de tous les pays participants à la COP 26 ont validé un programme « Action Commune de Koronivia pour l’Agriculture » qui fera partie intégrante de la convention-cadre des Nation-Unies sur les changements climatiques et s’apprête à son tour à être votée par les chefs d’Etat en conclusion de cette COP. Il s’agit là d’un jalon historique !
Cette reconnaissance vient corriger une situation très paradoxale. Alors que l’agriculture est l’un des secteurs les plus impactés par le changement climatique, que son adaptation pour la sécurité alimentaire est indispensable et qu’elle est source de solutions pour capter le carbone, il y a dix ans encore elle ne figurait pas dans les accords climatiques de Kyoto. Son intégration à l’occasion de l’accord de Paris fut au titre de sa vulnérabilité face au changement climatique et de son rôle essentiel de garantie de la sécurité alimentaire.
Ce n’est qu’à partir de la COP23 que le rôle clé du secteur agricole dans les négociations internationales sur le climat est souligné et qu’un programme de travail sur trois ans est engagé afin de construire des positions communes entre les pays et ainsi mettre en place des feuilles de route internationales précises pour le secteur agricole.
Trois ans plus-tard, ce travail a abouti à des conclusions communes essentielles à l’atteinte des objectifs de la neutralité carbone au niveau international. Nous nous réjouissons que les propositions pragmatiques que nous portons, notamment, aux côtés l’Organisation mondiale des agriculteurs aient été entendues.
L’ambition de cette action commune est de protéger en priorité la sécurité alimentaire et venir à bout de la faim en évoluant vers des systèmes agricoles durables et résilients face aux changements climatiques. La FNSEA la porte et la défend pour l’agriculture française et européenne, comme le démontre la publication du rapport d’orientation « Faire du changement climatique, une opportunité pour l’agriculture », ou encore notre travail autour de la souveraineté alimentaire, www.pourunesouverainetéalimentaire.fr
Pour la concrétiser, l’agriculture doit bénéficier d’une considération à la hauteur de son rôle. Si le secteur agricole représente 17% des émissions de gaz à effet de serre en France, seul 2% des investissements climatiques lui sont fléchés. Or sa résilience est vitale à la sécurité alimentaire mais aussi à la stabilité politique de tous les pays du monde.
Nous formons le vœu que cette « Action Commune de Koronivia pour l’Agriculture » puisse permettre d’intégrer de manière plus systématique les enjeux agricoles dans les décisions générales des prochaines COP, et notamment dans les enveloppes du Fond Vert pour le climat.
Contacts presse :
FNSEA : Sabri Derradji – 06 21 16 80 84 – sabri.derradji@reseaufnsea.fr