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Le Fil Agricole n°66

4 février 2022

N°66 – Semaine du 31 janvier 2022

ACTUALITÉS AGRICOLES

VARENNE DE L’EAU : LA PROFESSION AGRICOLE SALUE L’IMPULSION ET JUGERA « SUR PIECE » LES RESULTATS

Le 1er février, le Premier ministre, Jean Castex, est venu clore le Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique (VEACC), après huit mois de travaux. Lancé en mai 2021, ce chantier aura mobilisé 1400 participants de tous bords et 523 structures agricoles et environnementales, sur un sujet complexe et déterminant. Ce sont surtout les conclusions des thématiques n°2 (adaptation de l’agriculture au changement climatique) et n°3 (partage des ressources en eau) qui étaient attendues par la profession agricole. Le premier volet est déjà, en effet, traité à travers la loi sur l’assurance récolte, toujours en discussion au Parlement. Sur la thématique n°2, le chef du gouvernement, Jean Castex, a annoncé le déblocage de 100 millions d’euros (M€) qui seront affectés aux filières pour leur permettre une meilleure adaptation au changement climatique. Le Gouvernement a surtout annoncé mettre en place un inventaire des ouvrages de gestion de l’eau existants pour « remobiliser les volumes existants mais non utilisés », autrement dit : donner un cadre temporel aux négociations et renforcer le rôle des préfets dans la conception et la mise en œuvre de Projets territoriaux de gestion de l’eau (PTGE). En effet, nombre de ces projets stagnent depuis des années en raison des réticences, voire de la résistance de certaines associations, notamment celles de la protection de l’environnement. De plus, a été demandé aux ministères concernés de modifier « sans délai », le décret de juin 2021 pour que les préfets puissent autoriser et encadrer les volumes prélevables en hiver. L’idée est qu’une fois les nappes phréatiques remplies, le surplus puisse être stocké dans des ouvrages adéquats (retenues, réservoirs d’eau…). C’est une annonce qui va dans le sens des demandes de la profession agricole, notamment celles de la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA). Ce Varenne « constitue un point de non-retour », ont déclaré en conclusion Jean Castex et Julien Denormandie. La FNSEA et JA ont salué dans un communiqué de presse, « la prise de conscience du Gouvernement et sa détermination à inscrire la feuille de route du Varenne dans la durée ». Les deux organisation syndicales demandent le vote définitif de la loi sur l’assurance récolte et veilleront au « bon accompagnement financier » des mesures prises. C’est “sur pièce” que FNSEA et JA, jugeront le résultat du troisième thème », ont souligné les deux syndicats qui « ont largement contribué à l’émergence de cette prise de conscience et aux travaux engagés ».

STOCKAGE D’AMMONITRATES : UN NOUVEAU CADRE RÉGLEMENTAIRE QUI MENACE NOTRE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

Le Gouvernement a annoncé la prochaine adoption d’un nouveau cadre réglementaire abaissant drastiquement le seuil de déclaration de stockage d’ammonitrates (engrais azoté), à haut dosage en vrac et en conditionné, à 150 tonnes. Il s’agit d’une décision prise sans étude d’impact. Effectivement, sur le plan logistique, 30 à 50 % des sites de stockage de proximité pourraient fermer et nombre de producteurs relèveraient désormais des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Cette nouvelle législation nécessitera des investissements supplémentaires évalués entre 80 et 120 000€ par exploitation agricole, alors même que l’ensemble de la filière a déjà fait des investissements considérables pour se mettre en conformité avec une réglementation sans cesse plus restrictive. La FNSEA, les filières Grandes Cultures, La Coopération Agricole, la Fédération du Négoce agricole, l’AFCOME et l’UNIFA alertent alors sur un énième arbitrage réglementaire sans fondement scientifique, ni mesure d’impact qui rendrait intenable un approvisionnement correct des producteurs qui en ont besoin à l’approche du printemps pour nourrir leurs plantes.

ACTUALITÉS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES

ETATS-UNIS : LES GEANTS DE LA VIANDE DANS LE COLLIMATEUR DE BIDEN

Dans les années passées, de nombreuses fusions se sont produites dans la filière viande aux Etats-Unis. Si bien qu’aujourd’hui quatre groupes (Cargill, Tyson Foods, JBS SA et National Beef), contrôlent 85 % de l’abattage des bovins et des volailles et se trouvent en situation oligopolistique. Ainsi les prix de la viande au détail ont augmenté de 14 % et les gains des groupes d’abattage de 120 % depuis le début de la pandémie. Les consommateurs sont pénalisés et les éleveurs n’en tirent pas profit, observe Joe Biden. Aussi a-t-il annoncé que le fonds de relance américain anti-covid, l’American Rescue Plan, allait consacrer 1 milliard de dollars à des actions visant à augmenter la concurrence dans l’abattage. Les crédits prévus doivent servir à augmenter les capacités des petites et moyennes entreprises d’abattage, notamment pour créer des emplois dans la transformation des viandes en milieu rural et investir dans la chaine du froid. En même temps que les déclarations présidentielles, Tom Vilsak, le secrétaire d’Etat à l’Agriculture, a annoncé une protection accrue des agriculteurs et des consommateurs contre des pratiques commerciales déloyales. Les règles existantes à ce sujet avaient été affaiblies par le gouvernement Trump.

AGROALIMENTAIRE EUROPÉEN : +7 % D’EXPORTATIONS EN 10 MOIS, MAIS +4 % D’IMPORTATIONS ÉGALEMENT

Les exportations agroalimentaires européennes ont augmenté de 7 % entre janvier et octobre 2021 par rapport à la même période de 2020, atteignant 162,8 milliards d’euros (Md€). Au total sur les 10 premiers mois de l’année, les échanges agroalimentaires de l’UE27 (exportations + importations) ont atteint une valeur de 268,1 milliards d’euros ; soit 6% de plus qu’en janvier-octobre 2020. Mais dans le même temps, les 27 pays de l’UE ont importé pour 105,3 Md€, soit +4 %. Dans le détail, les 27 ont plus importé de produits en provenance du Brésil, 1,6 Md€, soit +16 % ; d’Indonésie, 750 millions d’euros-M€, soit +20 % et d’Argentine, 597 M€, soit +16 %.

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

CRISE PORCINE : 270 MILLIONS D’EUROS POUR LA FILIÈRE

Face à une crise inédite et une possibilité de perdre environ 30 % des éleveurs de porcs dans les 12 à 18 mois à venir, le ministère de l’Agriculture, a décidé d’engager un plan d’urgence en cinq points. D’abord une enveloppe globale de 270 millions d’euros (M€) qui sera répartie en 3 aides : une aide d’urgence de 75 M€ versée entre le 15 et le 20 février ; une enveloppe de 175 M€ pour intervenir directement sur les marchés, et devra donc préalablement être soumise à la Commission européenne ; et une troisième enveloppe de 20 M€ pour l’exonération de charges sociales, en lien avec la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Le deuxième volet consistera en la mise en place de loi Egalim 2, le troisième entend lui réguler le marché européen en profitant de la Présidence Française de l’Union Européenne (PFUE) et le quatrième axe sera le recours aux banques et notamment pour rendre les Prêts garantis de l’Etat (PGE) aux agriculteurs. Enfin le dernier axe prévoit le développement de la demande auprès des consommateurs, notamment en sollicitant FranceAgriMer pour abonder à hauteur de 100 000 euros, les campagnes de promotion du porc.

HAUSSE DES STOCKS EN POMMES ET RÉDUCTION DE MOITIÉ POUR LES POIRES

Selon le service statistiques du ministère de l’Agriculture, à la fin décembre, les stocks de pommes sont en hausse de 14 % d’une année sur l’autre, car les ventes ont ralenti sur le marché national et les exportations se sont repliées vers les pays tiers et l’Europe. Tout cela dans un contexte d’une récolte réduite en raison du gel d’avril. Des différences sont toutefois à mentionner selon la région et les variétés : en Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes Côte d’Azur, le stock baisse alors qu’il augmente partout ailleurs sur un an. Concernant les poires, les stocks sont divisés par deux (-57 %) sur un an, conséquence d’une petite récolte en 2021, divisée aussi par deux, en raison du gel printanier. Sur les 5 premiers mois de commercialisation (juillet à novembre) les volumes exportés ont baissé de 30 % sur un an et de -40 % sur la moyenne quinquennale. Ces exportations chutent vers l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas et les pays tiers.

BLÉ : VERS UN RISQUE DE PRODUCTION DÉFICITAIRE EN  2022 ?

Lors du Paris Grain Day, les experts des marchés des céréales ont évoqué un risque de production déficitaire de blé pour 2022. Effectivement, compte tenu des surfaces emblavées, la production mondiale 2022 serait juste suffisante pour couvrir la demande, mais si les céréaliers devaient sacrifier une partie de leurs récoltes en épandant moins d’engrais, du fait des coûts, la production mondiale de blé serait déficitaire. En tablant sur une superficie de blé de 226 millions d’hectares, le Conseil International des Céréales (CIC) estime à 792 millions de tonnes (Mt) la production potentielle de blé dans le monde pour la prochaine campagne 2022-2023. Mais si les agriculteurs des principaux pays exportateurs réduisent de 30 unités par hectare, les quantités d’engrais habituellement épandues pour limiter leurs coûts de production, la quantité de grains disponibles pour la campagne 2022-2023 diminuerait de 8 Mt à 10 Mt, sachant que les stocks de fin de campagne, déjà faibles, n’excéderaient pas 46 ou 47 Mt. Le climat d’incertitudes sur la campagne 2022-2023 pourrait se prolonger tout au long de la décennie, d’autant que la demande mondiale de blé devrait croître de 80 Mt d’ici 2030.

Contact

Service affaires publiques FNSEAmail : guillaume.lidon@reseaufnsea.frtél : 01 53 83 48 92  

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