La guerre imposée par la Russie sur le sol ukrainien désorganise totalement les disponibilités sur les marchés mondiaux et génère une flambée généralisée des intrants.
Pour l’agriculture et l’alimentation, les hausses inédites appellent à une absolue nécessité de revoir les prix payés aux producteurs et aux industriels par les distributeurs.
C’est ce qu’ont rappelé les trois ministres réunis lors du Comité de suivi des relations commerciales exceptionnel, le vendredi 18 mars. Les ministres de l’Agriculture, de l’Industrie, du Commerce et des TPE-PME ont appelé tous les acteurs de la chaine alimentaire à la solidarité et à la responsabilité dans ce contexte d’inflation, conséquence liée à la rareté de certains intrants.
Et c’est là que les personnalités se révèlent !
Les distributeurs français, trop longtemps tyrans, les prix cassés comme arme dans la guerre des parts de marché, n’ont pas tous pris la mesure du changement radical qui s’impose.
Après huit ans de déflation, ils ont dû passer des hausses dans les dernières négociations. Pas tous et pas suffisamment, mais + 3 % en moyenne grâce aux outils des lois EGAlim 1 et EGAlim 2.
Force est de constater qu’il y a les « ciVIques » qui cherchent les solutions pour éviter les ruptures et honorer les contrats et le respect des indicateurs de coûts de production.
Mais il y a aussi les « cYNiques » qui parlent de trouver ailleurs des « produits sains et plus accessibles » faisant fi des obligations qualitatives qu’ils ont toujours imposées aux producteurs français. C’est stupéfiant ! C’est inadmissible !
« L’effort de guerre » doit être porté solidairement pour garantir la capacité d’approvisionnement en alimentation de tous les français.
Agriculteurs, nous avons toujours pris notre part. Nous attendons le même engagement des transformateurs et distributeurs.
Clauses de révision de renégociation, respect des contrats, moratoire sur les pénalités logistiques…, c’est l’ensemble de ces dispositions obligatoires de la Loi EGalim 2 qui doit être respecté par tous.
Haro sur les cYNiques qui cherchent des échappatoires ! L’heure est aux ciVIques, à la responsabilité collective pour conserver les outils de production en France et soutenir la souveraineté alimentaire, si capitale en ces moments de grand bouleversement dont personne ne connaît ni la durée, ni l’issue.
Christiane Lambert pour Actuagri.