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Le Fil Agricole n°79 

22 juillet 2022

N°79 – Semaine du 18 juillet 2022

ACTUALITÉS

COMITÉ NATIONAL SÉCHERESSE : UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE POUR LES EXPLOITATIONS ET UN PLAN D’ACTION EN 5 POINTS POUR L’AGRICULTURE

Alors que la France connaît des températures et une sécheresse inédite, le comité national sécheresse s’est réuni mi-juillet pour tenter d’apporter des solutions à une situation préoccupante pour les exploitations agricoles. Autour du Ministre de l’Agriculture, de la Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, du délégué interministériel au Varenne de l’eau et des organisations professionnelles agricoles (FNSEA, JA, APCA…), ce comité a pris 5 mesures : préserver au maximum la ressource en eau pour les usages prioritaires ; anticiper les enjeux liés à l’alimentation animale pour la disponibilité du fourrage et l’abreuvement du bétail ; mettre en place d’autres mesures complémentaires de court terme concernant par exemple la prévention du risque incendie des cultures en plaine ; mettre en œuvre des mesures plus structurelles pour accroître la résilience du monde agricole et structurer un suivi national et local régulier spécifique au sujet de la sécheresse agricole. Le gouvernement et le monde agricole jugent en effet la situation climatique préoccupante. Notons qu’au 18 juillet, 72 des 101 départements français avaient pris des mesures de restrictions d’usage de l’eau par arrêté préfectoral.

RAPPORT SÉNATORIAL SUR L’INFLATION : UNE INFLATION ALIMENTAIRE JUSTIFIÉE ET UN RÔLE PROTECTEUR DE LA LOI EGALIM 2

La commission des Affaires économiques du Sénat a rendu son rapport relatif à l’inflation et aux négociations commerciales. Pour elle, la hausse des prix est consécutive aux aléas climatiques et à la guerre en Ukraine, guerre qui expliquerait 30 % de l’inflation. Cette inflation a commencé dès 2021, quand le coût des intrants a fortement augmenté (engrais, machines, alimentation, énergie, emballage, transport). En bout de chaîne, l’inflation sur les prix alimentaires a cru de 5,8 %, après 9 années de déflation. Pour les sénateurs, les effets d’aubaine ou les hausses injustifiées qu’ont pu dénoncer certains grands distributeurs n’existent pas et aucun acteur entendu, n’a été en mesure de prouver le contraire. Cependant, les parlementaires ont constaté des pratiques contestables de certains distributeurs et industriels comme le chantage à la rupture de stock ou le fait d’augmenter les prix dans les rayons sans même que le tarif d’achat ait augmenté. Le rapport rappelle le rôle protecteur et efficace joué par la loi Egalim 2 sur les matières premières durant les négociations agricoles et pour soutenir le revenu agricole. Cependant, le hausse des prix obtenue par l’amont (+3,5 %) a été vite rognée par l’inflation. Enfin, cette loi a déplacé l’âpreté des négociations vers les matières premières industrielles, l’intervention du tiers de confiance est jugée trop tardive pour pacifier les relations commerciales et la fixation des clauses de révision des prix est trop peu encadrée.

LOUPS : CRÉATION D’UNE SECONDE BRIGADE D’INTERVENTION FACE À LA CROISSANCE DE LA POPULATION DE LOUPS DE +47,59 % ENTRE 2021 ET 2022

La nouvelle méthode de comptage des loups obtenue en 2022, notamment par la FNSEA, a enfin mis en lumière la croissance exponentielle de la population de loups en France : + 47,59 % entre le printemps 2021 et celui de 2022 et par voie de conséquence la pression des prédateurs sur les troupeaux. Le Président de la République a confirmé, la création d’une seconde brigade d’intervention loup dotée de tous les équipements indispensables à leur mission de prélèvements afin d’aider les éleveurs à lutter contre les multiples attaques des prédateurs sur leur bétail. Cette brigade supplémentaire viendra en complément de l’action des lieutenants de louveterie ainsi que de celle des chasseurs auxquels il est souvent fait appel pour protéger les troupeaux. Le Président s’est aussi engagé à faire évoluer le statut du loup au niveau européen. La FNSEA veillera à ce qu’aucune entrave administrative ne freine l’opérationnalité des deux brigades loups équipées en matériels adéquats afin que celles-ci puissent effectuer les prélèvements réglementaires : a minima 174 loups en 2022.

EXAMENS AGRICOLES : 86,4 % DE RÉUSSITE ET 45 484 ÉLÈVES DIPLÔMÉS

Le ministère de l’Agriculture a indiqué que la session des examens de l’enseignement agricole de juin 2022 avait enregistré un taux de réussite de 86,4 % du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) au Brevet de Technicien Supérieur Agricole (BTSA). Ce taux est cependant en baisse de 4 % par rapport aux examens de 2021 (90,4 %). Au total, sur 52 619 élèves et étudiants (51 521en 2021), 45 484 sont ressortis diplômés. Le baccalauréat technologique (4 709 élèves) détient le meilleur taux de réussite avec 97,3 %, devant le CAP agricole (96,1 % -7 539 élèves), le baccalauréat professionnel (86,3 % -21 170 élèves) et le BTSA (78,3 % -12 066 élèves). Second réseau d’enseignement national, l’enseignement agricole compte plus de 800 établissements sur tout le territoire et forme chaque année plus de 210 000 élèves, apprentis et étudiants, de la 4ème au doctorat.

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES ET EUROPEENNES

PAC 2023-2027 : 5 PLANS STRATÉGIQUES NATIONAUX (PSN) FINALISÉS

En marge du conseil agricole européen, le commissaire européen à l’Agriculture, a annoncé la finalisation de 5 Plans Stratégiques Nationaux (PSN) : Danemark, Espagne, France, Pologne et Portugal. Il reste une procédure d’approbation d’environ 6 semaines et les premières arriveront pour début septembre. Une dizaine de pays devraient voir leurs PSN finalisés dans le courant de l’été. Alors que la direction générale de l’Agriculture (DG Agri) s’inquiète des retards, le commissaire a expliqué mener d’intenses discussions techniques avec les administrations de ces pays. Des dérogations aux obligations de rotation des cultures et de jachères, réclamées par une grande majorité des ministres de l’Agriculture, pourraient être accordées, même si au sein de la Commission les avis restent partagés. Pour les 12 autres pays, l’équation paraît plus compliquée. Les points d’accroche concernent en grande partie la mise en œuvre des Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales (BCAE) n°7 et n°8. La première concerne la rotation et la diversification des cultures. La seconde a trait aux infrastructures agroécologiques comme les haies, bosquets, jachères etc. en vue de protéger la biodiversité. Le commissaire a rappelé aux ministres l’obligation de rotation des cultures, étant essentiel pour assurer la santé des sols, réduire la vulnérabilité des cultures et réduire le besoin d’intrants chimiques.

46 % DE L’EUROPE EXPOSÉE À DES NIVEAUX SÉCHERESSE D’AVERTISSEMENT ET À UN STRESS GÉNÉRALISÉ POUR LA VÉGÉTATION

Selon une étude du Joint Research Center (JRC) de l’Union européenne (UE), près de la moitié de l’UE est soumise à une sécheresse très prononcée. Environ 46 % du territoire est exposé à des niveaux de sécheresse d’avertissement, c’est-à-dire à un important déficit d’humidité au sol. L’analyse de l’évolution et de l’impact de la sécheresse dans l’UE montre qu’une partie stupéfiante de l’Europe est actuellement exposée à des niveaux de sécheresse d’avertissement (44 % à 46 % de l’UE + Royaume-Uni UK) et d’alerte (9 % à 11 % de l’UE + UK), associés à un déficit d’humidité du sol combiné à un stress de la végétation. Cette situation résulte d’un effet combiné de plusieurs facteurs, à commencer par les déficits de précipitation pendant la période printanière. Selon le JRC, ceux-ci s’établissent à 19 % de la moyenne 1991-2020 dans toutes les zones d’alerte de l’UE+UK et 22 % dans les zones en alerte sécheresse. Le phénomène a été en outre renforcé par des vagues de chaleur précoces qui se poursuivent actuellement dans l’Ouest de l’Europe notamment en Espagne, au Portugal, en France et au Royaume-Uni. Conséquence de cette situation : le manque de précipitation réduit considérablement la teneur en eau des sols. Les plantes ont donc plus de mal à extraire l’eau du sol, ce qui entraîne un stress généralisé pour la végétation, notamment dans les plaines italiennes, dans le sud, le centre et l’ouest de la France, dans le centre de l’Allemagne et l’est de la Hongrie, au Portugal et dans le nord de l’Espagne.

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

POMMES DE TERRE DE CONSERVATION : +1 % DE SURFACES EN 2022

Selon la dernière étude de l’Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre (UNPT), les surfaces pour cette production (frais et industrie) ont augmenté d’1 % entre 2021 et 2022. Ce sont 1480 ha supplémentaires qui ont été plantées en France pour atteindre, au total, 152 520 ha contre 151 040 l’année dernière. Le Nord-Pas-de-Calais, avec 53 900 ha (+1,7 %) représente plus du tiers (35,33 %) de la surface française, devant la Picardie (42 400 ha ; /+2,7 %) et la Champagne-Ardenne (13 220 ha ; -5 %). Cependant, cette dynamique positive reste, contenue, après le recul de surfaces de 3,0 % observé entre 2021 et 2020. L’UNPT ne se prononce pas sur les rendements attendus, préférant attendre les conséquences des chaleurs extrêmes des 18 et 19 juillet. De plus ni les conséquences de la guerre en Ukraine, ni la hausse régulière des charges ne permettent à la filière se projeter sur la campagne 2023, face à ce contexte de tensions inédites.

PRODUCTION D’ALIMENTATION ANIMALE : RECUL DE 8,3 % ENTRE MAI 2021 ET MAI 2022

La Coopération agricole-nutrition animale (LCA-NA) a publié ses chiffres pour la période comprise entre mai 2021 et mai 2022 pour la production d’alimentation animale nationale. Cette dernière recule de 8,3 % entre ces deux mois après une baisse remarquée de 11% entre avril 2021 et avril 2022. Cependant, cette baisse se réduit à 3,1 % sur les 11 premiers mois de la campagne 2021-2022 (juillet 2021-mai 2022). Conséquence directe de la grippe aviaire, la production d’aliments diminue, en mai 2022, globalement de 14 % pour les volailles, en particulier de 5,8 % en pondeuses, de 11,5 % en poulets, de 22,8 % en dindes ou encore de 40,1 % en palmipèdes. Ce sont les régions du Centre-Ouest, bassin de production de volailles qui accusent également la plus forte chute : -39,5 % pour l’alimentation poulet et -44, 8 % pour l’aliment Dindes. La production recule aussi pour l’alimentation bovine (-5,6 %) et porcine (-1,8 %). Tous aliments confondus, la baisse est généralisée sur l’ensemble du territoire.

CÉRÉALES : UNE RÉCOLTE CORRECTE ET DE BONNES EXPORTATIONS

Durant le premier conseil spécialisé « grandes cultures » de la campagne 2022-2023, FranceAgriMer a livré les prévisions de production de céréales à pailles. 32,9 Mt de blé et 11,2 Mt d’orges seraient récoltées cet été. Ces productions seraient permises par des rendements moyens respectifs de 69,9 quintaux par hectare (q/ha) et de 60,5 q/ha. La production d’escourgeon (8,23 Mt avec un rendement de 64q/ha) est équivalente à celle de l’an passé. Mais faute de précipitations suffisantes, seules 2,9 Mt d’orges de printemps sont récoltées (-300 000 t sur un an) car le rendement moyen a chuté de 9 q/ha à 5,25 q/ha. Enfin, 1,3 Mt de blé dur sera engrangée cette année, soit près de 260 000 tonnes (t) de moins que l’an passé. Le rendement (estimé à 51,3 q/ha) s’est maintenu mais 37 000 ha n’ont pas été ensemencés l’automne passé. De ces prévisions, deux tendances se dessinent pour les mois à venir. A l’export, la France sera très présente, surtout hors de l’Union européenne. Mais moins de céréales seront consommées pour fabriquer des aliments.

Contact

Service affaires publiques FNSEAmail : xavier.jamet@reseaufnsea.frtél : 01 53 83 48 92  

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