L’appel à la mobilisation de la FNSEA Grand Bassin Parisien, de JA IDF et de la CGB, relayé au niveau national par la FNSEA, a été largement entendu ce mercredi 8 février avec plus de 600 tracteurs et 4000 agriculteurs qui ont rejoint Paris, place des Invalides pour exprimer leur colère face aux surtranspositions réglementaires.
FNSEA, FNSEA GBP, JA IDF, CGB, AGPM, AGPB, UNPT, APEF AOC, FNPF, et FOP se sont unis place des Invalides pour dénoncer les multiples atteintes réglementaires et défendre leurs moyens de production. Le détonateur : l’interdiction par la Cour de justice de l’Union européenne d’utiliser des néonicotinoïdes qui a provoqué l’incompréhension et la colère de la CGB et de la FNSEA Grand bassin parisien. Pour les organisations agricoles, la surrèglementation franco-européenne conduit les agriculteurs à des impasses techniques dans un contexte difficile où la multiplicité des crises (climatiques, géopolitique, énergétiques, sanitaires…) appauvrie les fermes françaises, favorisent l’importation de produits étrangers et menace notre souveraineté alimentaire.
A la tribune, Christiane Lambert présidente de la FNSEA a souligné le besoin de courage que les politiques doivent avoir pour rectifier le tir, notamment sur la question des produits phytosanitaires : « Faire croire que l’on peut produire sans produits phytopharmaceutiques, sans chimie, c’est une mascarade », a-t-elle affirmé mettant en évidence la contradiction suivante : « La France est le premier pays au monde consommateur de médicaments humains, et il ne faudrait pas que nous traitions nos plantes et nos animaux malades ? ».
De nombreux politiques de tous bords étaient présents. On a pu remarquer notamment la présence de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France ; de François Baroin, maire de Troyes), de Stéphane Travert actuellement député (Renaissance, Manche) et ancien ministre de l’Agriculture, ainsi que de nombreux maires et conseillers régionaux et départementaux. Quelques députés et sénateurs étaient également présents. Au nom des sénateurs présents, Pierre Cuypers (LR, Seine-et-Marne) a déclaré que « le Sénat est ici pour vous appuyer, pour éviter que le pays ne sombre dans la médiocrité et la dépendance ». « On a besoin de vous garder », a ajouté Xavier Bertrand. « On ne lâchera pas notre soutien au agriculteurs », a, pour sa part, assuré la député Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.
Face aux élus, les dirigeants agricoles ont dénoncé « la naïveté face aux opposants qui détruisent l’agriculture française », selon les mots de Franck Laborde, président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM). Un thème repris par Christiane Lambert qui ne veut pas reproduire en agriculture les coups de boutoirs qui ont conduit l’industrie française et le nucléaire à la décroissance.
Pendant que les tracteurs se dirigeaient vers les Invalides, une délégation d’agriculteurs, conduite par la FNSEA, a été reçue par le ministre de l’Agriculture. « Le ministre s’est engagé à ce que l’intégralité des pertes sur les betteraves soient prises en charge par l’État, sans franchise et sans plafond. L’indemnisation sera totale », a indiqué Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). « Un rendez-vous très moyen », a estimé de son côté Damien Greffin qui demande que le Gouvernement se réveille pour qu’il « nous redonne vision et perspectives ».