Mardi 25 septembre, les ministres François de Rugy et Stéphane Travert ont annoncé leur volonté d’encourager les projets de territoires, s’appuyant sur le rapport de la cellule d’expertise menée par le Préfet Pierre-Etienne Bisch et rendu public ce même jour. Après de nombreux épisodes de sécheresse ces dernières années, nous attendions une véritable ambition pour l’agriculture française, en lui permettant de s’adapter au changement climatique. Nous en sommes très loin.
Les projets de territoires, la profession agricole les a,à maintes fois,appelés de ses vœux en vue d’un objectif clair: s’adapter au changement climatique en facilitant le recours à la mobilisation de la ressource en eau. Mais aujourd’hui, nous regrettons que trop souvent, leur mise en œuvre s’apparente à de l’immobilisme, alors qu’il y a urgence à sécuriser les productions agricoles et à assurer la sécurité alimentaire de la France. La cellule d’expertise avait pour mission «d’examiner les projets de territoire en cours, de proposer des pistes d’accélération de leur réalisation», et non pas d’exiger de nouveaux critères, venant encore ralentir les procédures, comme indiqué dans la communication interministérielle.
L’irrigation représente la première assurance récolte pour les agriculteurs, que ce soit en agriculture conventionnelle, biologique, pour l’élevage ou encore le maraîchage. Les études des volumes prélevables ont permis depuis des années d’établir des échéanciers, de faire le point sur l’offre et la demande, comprenant des besoins agricoles et agroalimentaires, mais aussi territoriaux (eau potable, soutien étiage, etc.). L’agriculture a amélioré l’efficience de l’eau de 30% en 15 ans, elle continue à le faire mais aura toujours besoin d’eau pour continuer à produire, notamment pour les filières territorialisées et agroalimentaires.
Nous attendons que la seconde phase des Assises de l’eau soit l’occasion d’une relance de la politique de mobilisation de la ressource en eau (retenues et transferts d’eau) en France, mais pour les projets de territoire déjà bien engagés, il y a urgence à agir !