Avec l’envolée des matières premières et les nouvelles exigences de qualité et d’environnement demandées au secteur, les professionnels de la restauration collective appellent à une revalorisation de la commande publique.
Article d’origine à lire dans Les Echos.
Rupture. C’est le risque qui pèse sur la restauration collective sans une réaction politique. La rupture, après cinq années d’efforts collectifs et d’engagement au service d’une alimentation saine et durable pour tous, au premier chef, notre jeunesse.
Depuis cinq ans, nous répondons présents pour tendre vers les objectifs de la loi EGAlim , applicables depuis le 1er janvier 2022, à savoir intégrer dans la commande publique 50 % de produits durables, ou sous signe d’origine ou de qualité, dont au minimum 20 % de produits bio, dans l’objectif de soutenir également les filières agricoles françaises. Une disposition applicable depuis le 1er janvier 2022.
Depuis cinq ans, nous portons les impératifs de transition écologique, dont l’expression la plus concrète se trouve dans les orientations de la loi Climat et Résilience . Depuis cinq ans, l’ensemble des professionnels responsables et engagés de la filière investissent et se mobilisent pour répondre aux exigences et ambitions affichées par les pouvoirs publics. Toute la filière est consciente du levier essentiel que représente la commande publique pour soutenir et développer une alimentation durable en lien avec les territoires qui rémunère correctement la filière dont nos producteurs agricoles.
Aujourd’hui, chacun de nos maillons subit la flambée des prix de matières premières, matériaux, emballages, transports et énergies. Or celle-ci n’est pas prise en compte dans les budgets alloués à la commande publique de denrées alimentaires. Une situation qui met en péril la continuité de la chaîne d’approvisionnement de ce secteur.
Aujourd’hui, l’équation qualité/prix est dans l’impasse : la flambée des prix que nous connaissons impacte de plein fouet la filière, qui, malgré ses alertes, ne voit aucune revalorisation des budgets de commande publique consacrés à l’alimentaire.
L’inflation est une circonstance aggravante aux conséquences funestes pour des budgets de restauration déjà fortement mis sous pression par les exigences de montée en gamme des produits proposés.
Comment, dans ce contexte, est-il possible de tenir les objectifs ? Le risque de ruptures de livraison en restauration collective est réel, nous en observons aujourd’hui les premiers signes.
La situation est intenable pour l’ensemble de la filière RHD, de la production agricole à la restauration, en passant par les transformateurs et les grossistes : c’est pourquoi nous alertons ensemble les pouvoirs publics et les élus décisionnaires des budgets alloués sur les difficultés d’approvisionnement alimentaire qui fragilisent tout le secteur de la restauration collective. Car la réponse est désormais politique !
Il y a urgence à arbitrer les dépenses collectives pour assurer le financement des achats alimentaires et la continuité de la restauration collective dans la trajectoire de progrès voulue par les pouvoirs publics !
Il faut agir pour les entreprises de la RHD, afin que tout le secteur de la restauration fragilisé par la crise que nous traversons ne soit durablement déstabilisé. Quand il s’agit de nourrir les Français, il ne peut être question de céder à la facilité, ni à la fatalité.
Nous donnons rendez-vous aux décideurs politiques au Salon international de l’agriculture pour définir et mobiliser ensemble les moyens nécessaires pour sauver le modèle français de notre restauration collective.
Les signataires :
CGI, FNSEA, GECO Food Service, La coopération agricole, Réseau Restau’Co, SNERS, SNRC