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Le Fil Agricole n°58

19 novembre 2021

N°58 – Semaine du 15 novembre 2021

ACTUALITÉS AGRICOLES

BAISSE DE LA CONSOMMATION DES ANTIBIOTIQUES : LES EFFORTS DES ELEVEURS FRANÇAIS ENFIN RECONNUS

L’exposition globale des animaux aux antibiotiques a diminué de 45 % selon le dernier bilan de l’Anses, par rapport à 2011, début des plans Eco-antibio 1 et 2, visant à diminuer le recours aux antibiotiques. Dans le détail, cette exposition a nettement baissé chez les volailles (-64,4%) et les porcs (-55,5%), les lapins (-39,9%), les bovins (-22,5%). Ces bons résultats traduisent l’engagement plein et entier des éleveurs français mais aussi des vétérinaires et de tous les acteurs qui interviennent dans le conseil en élevage. La FNSEA se félicite de l’efficacité de cette politique publique, réfléchie suffisamment en amont avec l’ensemble des filières et pensée de manière incitative plutôt qu’en imposant des interdictions, ce qui aurait laissé les éleveurs sans solutions. Ces résultats témoignent également de la mobilisation des éleveurs en matière de bien-être animal et de modernisation des pratiques d’élevage.

PLFSS 2022 : LA PROFESSION AGRICOLE APPELLE A LA PERENNISATION DU DISPOSITIF TODE (TRAVAILLEURS SAISONNIERS)

Dans le cadre du projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2022, le Sénat a introduit la pérennisation du dispositif TODE (Travailleurs occasionnels et demandeurs d’emploi) qui prenait fin à la fin de l’année 2022 et qui permet une exonération spécifique de charges patronales pour les employeurs de saisonniers agricoles. Pour pouvoir continuer à produire en France, avec des standards sociaux élevés, l’agriculture a besoin d’être soutenue. Elle est en concurrence avec des pays européens en ayant fait des choix sociaux différents. Pour illustration, en 2021, la rémunération minimale d’un salarié saisonnier (salaire brut horaire) était en France à 10.25€, en Espagne à 7,32€ et en Pologne à 4€. Pérenniser le dispositif TODE, c’est donner de la visibilité sur le coût du travail aux employeurs agricoles et ne pas freiner les investissements. C’est surtout donner à la France la possibilité de maintenir des pans entiers de production liées à du travail saisonnier. Tous les regards sont maintenant tournés vers l’Assemblée nationale et le Gouvernement pour qu’ils assoient définitivement le dispositif TODE dans une perspective à long terme.

CREDIT D’IMPOT BIO : LA FNSEA ENTENDUE

Les agriculteurs bio, fortement exposés dans un contexte inédit, doivent faire face à de nouvelles difficultés. Certaines filières, comme le lait ou les œufs, sont confrontées à des déséquilibres de marchés importants et toutes les filières bio sont également frappées par une hausse des charges sans précédent (alimentation animale, énergie, matériel…). Face à ces évolutions, mais aussi aux objectifs très ambitieux de développement de l’agriculture biologique fixés par le gouvernement dans le cadre de la PAC (18 % de la SAU en 2027 contre 9,5 % actuellement), le syndicalisme agricole majoritaire s’est positionnée en faveur d’un accompagnement durable et responsable de la production biologique. Elle a donc demandé une augmentation significative du crédit d’impôt pour épauler les producteurs engagés dans ce mode de production, sans distorsion entre les producteurs, les filières ou les régions. La FNSEA a ainsi porté devant les députés un amendement, dans le cadre du projet de Loi de finances pour 2022, visant à augmenter le montant du crédit d’impôt dédié à l’agriculture biologique, actuellement de 3500 euros, à 5000 euros. Dans le même temps, a été demandé que le plafonnement du cumul du crédit d’impôt avec l’aide à la conversion, aujourd’hui fixé à 4000 €, évolue à 5500 €. Les députés viennent de faire une bonne partie du chemin en votant une évolution du crédit d’impôt à 4500 €, et en augmentant le plafond à 5000 €. Ils ont aussi prorogé le dispositif, prévu jusqu’en fin d’année prochaine, jusqu’en 2025. La FNSEA salue cette avancée qui renforce l’accompagnement des agriculteurs engagés en bio. Il faut toutefois poursuivre dans la voie d’une approche économique de l’agriculture biologique car le développement de l’offre doit impérativement rester en cohérence avec le développement de la demande.

BASSINES D’EAU DETRUITES : UN ACTE « INTOLERABLE » POUR LES ORGANISATIONS AGRICOLES

Les principales organisations professionnelles agricoles (FNSEA, Jeunes Agriculteurs, APCA et Irrigants de France) ont très vivement réagi, dans un communiqué commun du 9 novembre, au saccage d’une réserve d’eau à Cramchaban (Charente-Maritime). Elles ont dénoncé cette destruction réalisée au mépris « des lois et des forces publiques, avec pour unique motivation, leur désaccord avec les politiques de notre pays fondées sur la croissance durable. » « En encourageant la destruction d’une réserve d’eau au nom de leur propre vision de la défense de l’intérêt général, ils ont commis un acte grave, un acte intolérable ! », ont-elles ajouté, apportant leur « soutien plein et entier aux forces de l’ordre qui ont été blessées lors des affrontements avec ces individus. Nous apportons aussi notre soutien aux agriculteurs, porteurs du projet détruit et leur adressons l’expression de notre solidarité professionnelle. », souligne le communiqué commun. Le 6 novembre, plus de 1500 opposants aux « méga-bassines », emmenés par le collectif Bassines Non Merci, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre, avaient manifesté contre des projets de retenue d’eau dans le Sud Deux-Sèvres et en Charente-Maritime. Les dégâts sont estimés à environ 500 000 euros. La FNSEA 79 a porté plainte.

ACTUALITÉS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES

SECURITE ALIMENTAIRE : L’EUROPE ADOPTE UN PLAN D’URGENCE

La Commission européenne a adopté le 12 novembre un plan d’urgence destiné à garantir l’approvisionnement et la sécurité alimentaires en temps de crise, a-t-elle annoncé dans un communiqué de presse. Cette décision fait suite à la crise du Covid-19 et vise à « renforcer la coordination au niveau européen en temps de crise afin de garantir que les populations ne seront pas confrontées à des pénuries alimentaires en temps de crise. », précise le communiqué. L’Europe va ainsi mettre en place un « mécanisme permanent de préparation et de réaction aux crises de sécurité alimentaire, un groupe d’experts de la chaîne d’approvisionnement coordonné par la Commission pour échanger des données et des pratiques et renforcer la coordination », poursuit le communiqué. En outre, la Commission a mis en place des voies réservées, notamment en vue de faciliter le franchissement des frontières « afin d’assurer la circulation des marchandises et des travailleurs essentiels au sein du marché unique ». Ainsi, les contrôles effectués aux points de passage frontaliers désignés pour « ces voies réservées ne dureront pas plus de 15 minutes. Le passage est désormais autorisé pour toutes les marchandises, y compris les produits agroalimentaires », promet la Commission.

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

LA DECAPITALISATION DU CHEPTEL PLOMBE LA FILIERE BOVINE

En deux ans, le marché français et européen de la viande bovine s’est métamorphosé. Les hausses des cours surprennent par leur ampleur. En semaine 43, la vache U côte 4,89 €/kg et la vache O, 3,58 €/kg. Après deux années caniculaires en 2019 et 2020 et quatre ans de baisse des effectifs d’animaux, faute de demande et de prix rémunérateurs, c’est maintenant cette même demande, entre temps devenue déficitaire, qui fait flamber les cours de la viande bovine puisque l’offre ne suit plus. L’anticipation d’abattages d’animaux, observée ces dernières semaines, accentuera dans les mois à venir la pénurie de viande. La Pologne n’est plus un concurrent de la France. Les cours de la viande battent sans cesse de nouveaux records. Semaine 43, les prix des jeunes bovins R et O sont quasiment équivalents à ceux observés dans l’Hexagone (4,17 €/kg). De plus, les coûts de transport renchérissent considérablement les prix de la viande importée par ses clients. Dans ces conditions, la France est devenue très compétitive et la qualité des carcasses produites est particulièrement appréciée. Ses éleveurs ne redoutent plus, comme par le passé, la concurrence extra-européenne. Les grands bassins d’élevage font régulièrement face à des conditions climatiques défavorables. Ce qui affecte immanquablement l’offre mondiale d’animaux. Côté demande, la donne a aussi changé. Pendant la crise sanitaire, les Français ont redécouvert la viande bovine française. Depuis le début de l’année, les importations sont inférieures de 10 % à leur niveau de 2019. Les Français se font livrer, par des restaurateurs, 14 % des plats qu’ils consomment (+ 100 % en un an).Ils exigent d’eux que leurs plats soient préparés à base de viande issue d’animaux élevés en France. Le haché prend de plus en plus d’importance (61 % du jeune bovin lait, 31 % jeunes bovins viande). A l’export, les ventes françaises de viande sont supérieures de 5 % à leur niveau de 2019. Malgré cette embellie, le mouvement de décapitalisation observé en France se poursuit (- 600 000 vaches laitière et viande depuis 2016) et s’étend à toute l’Europe. La France est le seul pays continental à avoir un troupeau allaitant conséquent (3,9 millions de vaches environ). Mais chaque année, plus de 310 000 veaux de huit jours sont exportés. Dans les étables, les places vides ne manquent pas. Bien que les prix soient appelés à rester élevés, les producteurs très affectés par des années de crises, ne sont pas tentés de garder et d’élever davantage de veaux. D’ici 2031, les effectifs de bovins lait et viande diminueraient d’un million de têtes. Ce serait autant de veaux en moins qui naitraient pour produire de la viande ! Quoi qu’il en soit, il faut deux à trois ans pour faire naitre et élever un bovin labélisé ou pas.  

LE BLE FRANÇAIS COMPETITIF ?

La France joue dans la cour des grands. Selon le Cabinet Agrex Consulting, notre pays est le quatrième pays producteur le plus compétitif au monde derrière la Russie, les Etats-Unis et le Canada. Le 9 novembre dernier, il présentait une étude au terme du Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer. La production française de blé est très compétitive car les rendements sont très élevés (80 q/ha). Par ailleurs, notre pays est organisé pour exporter des céréales toute l’année. 97 % du blé produit et vendu est du blé meunier. Rapporté au quintal produit, ses coûts de production sont raisonnables. La France n’a pas non plus à redouter des conditions de cultures aussi néfastes qu’en Russie et au Canada. L’Ukraine (45-50 q/ha) pourrait détrôner la France d’ici 20-30 ans car le potentiel de croissance des rendements de blé est très élevé (+ 40 q/ha). En Russie, l’extension de la production de blé sera entravée par la fertilité hétérogène des terres conquises en Sibérie et par des conditions de cultures imprévisibles. A l’horizon de trente ans, les rendements n’excèderaient pas 55-60 q/ha (26q/ha actuellement). Mais en France, aucun gain de productivité n’est attendu, faute de substances actives efficaces pour lutter contre les maladies et les agresseurs. Pour chaque quintal produit dans l’Hexagone, un agriculteur perçoit environ 2 € d’aides publiques (PAC), soit 3 € de moins qu’aux Etats-Unis. Seuls les céréaliers argentins et australiens produisent sans percevoir de soutiens publics. Dans l’Union européenne, la France est le pays le plus compétitif. Pourtant, les aides perçues par les céréaliers sont inférieures de près de 90 € à celles versées à leurs voisins Outre-Rhin.  Parmi les autres pays européens exportateurs de blé, les montants des aides PAC par hectare sont assez homogènes. Toutefois, rapportés au quintal de blé produit, ces montants varient quasiment du simple au double (3,5 €/q en Roumanie) car les rendements entre les pays sont très hétérogènes.  Sur les marchés des céréales en ce début du mois de novembre, les prix de l’énergie et le climat dans l’hémisphère sud sont et seront deux facteurs déterminants.

Contact

Service affaires publiques FNSEAmail : guillaume.lidon@reseaufnsea.frtél : 01 53 83 48 92 

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