N°2 semaine du 30 mars 2020.
Travailleurs saisonniers : 173.000 « bras – volontaires – pour ton assiette ! »
La campagne de recrutement de travailleurs agricoles saisonniers « des bras pour ton assiette ! » rencontre un succès à la hauteur des attentes du monde agricole. 173 000 français se sont déclarés volontaires sur la plateforme dédiée https://desbraspourtonassiette.wizi.farm/. ils sont actuellement mis en relation avec les 7000 producteurs engagés dans la démarche. la campagne se poursuit dans l’objectif d’atteindre le recrutement de 200 000 saisonniers pour les mois d’avril, mai et juin 2020.
A la suite de la décision de fermeture des marchés par le premier ministre pour lutter contre l’épidémie de covid-19, la FNSEA s’est attachée à travailler avec l’état et plusieurs organisations à la mise à disposition des maires et des préfets d’un protocole sanitaire (lien du document) permettant aux marchés alimentaires de rester ouverts, dans le cadre dérogatoire convenu. ce protocole doit permettre d’accorder les autorisations d’ouverture des marchés alimentaires en garantissant la sécurité sanitaire pour la population, y compris les professionnels et leurs salariés, et en assurant la mission d’approvisionnement de la population en produits frais. ainsi 25% des marchés sont à nouveau ouverts. la FNSEA invite tous les élus nationaux et locaux à se saisir de cet outil pour encourager les maires à ces réouvertures essentielles à la vie des territoires et des productions agricoles de proximité (fruits et légumes, produits fermiers, miel…).
L’expérimentation sur l’étiquetage de l’origine des produits, lancée en 2017, est reconduite pour la deuxième fois jusqu’au 31 décembre 2021. la fnsea qui s’était battue pour obtenir cette première expérimentation se félicite de cette décision qui assure plus de transparence aux consommateurs. ce décret rend obligatoire l’indication de l’origine du lait (si le produit final comprend au moins 50% de lait) et de la viande (sur tous les produits en comportant plus de 8%) utilisés comme ingrédients dans les produits transformés. Comme l’a mentionné l’évaluation de l’expérimentation réalisée pour le compte du ministère de l’agriculture, cette avancée n’a pas eu d’impact sur le prix final des produits. la FNSAE souhaite désormais que cette obligation s’étende à tous les produits, toutes les filières et à tous les pays de l’union européenne. La balle est désormais dans le camp de la commission européenne qui devra se positionner face à cette demande grandissante des consommateurs européens.
Le conseil agriculture du 25 mars 2020 était officiellement la première réunion au cours de laquelle les ministres de l’agriculture des états membres ont pu évoquer l’impact de la crise covid-19, sur le secteur agricole. retour sur les principaux enseignements.
la nécessité d’accorder davantage de flexibilité dans la mise en œuvre des règles de la PAC ou concernant les aides d’état en matière agricole semblent faire consensus parmi les états membres, dont la France. Cependant, tous ne demandent pas la mise en place des mêmes mesures. la réduction ou suppression des contrôles sur place, avancement des paiements anticipés, éventuellement avant la finalisation des contrôles administratifs ou usage du cas de force majeur…
Plusieurs délégations européennes, dont la France, ont insisté sur le déclenchement des mesures exceptionnelles de gestion de crise, notamment via la mise en place des mesures exceptionnelles des articles 219 à 220 de l’ocm, comme demandées aussi par des députés européens.
La FNSEA par la voix de son organisation européenne, le copa, a fait remonter les demandes de son réseau, pour faire reconnaître le rôle des agriculteurs dans le contexte de crise et leurs contributions quotidiennes au bon fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement européenne. les questions de trésorerie des exploitations, de fonctionnement du marché intérieur, ou de disponibilité des travailleurs et des intrants ont été abordées avec les institutions européennes, notamment par une prise de parole du secrétaire général du copa devant les ministres. il a souligné des demandes de flexibilités pour les déclarations pac, de simplification des procédures et pour certaines législations, notamment dans le domaine environnemental, et octroi de délais dans la phase de mise en œuvre.
Contexte global : des difficultés liées à l’absentéisme dans les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement alimentaire continuent à se faire sentir. en parallèle, des tensions parfois importantes sont à noter sur le secteur du transport et engendrent des surcoûts importants. de même, certaines matières premières (emballages plastiques pour l’amont et pour l’aval) font l’objet de ruptures. les marchés demeurent très volatiles et nerveux. la fnsea et l’ensemble de ses filières entament une réflexion sur les modalités d’accompagnement des agriculteurs les plus touchés par la crise : pour cela des outils européens peuvent être mobilisés, il y a urgence à travailler aux mesures adaptées pour chacune des filières.