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Le Fil Agricole n°11

3 juin 2020

N°11 – Semaine du 3 juin 2020

Dans le contexte inédit de l’épidémie de Covid-19, la question de la sécurité et de l’approvisionnement alimentaire revêt une préoccupation importante pour les Français et sollicite la réponse adaptée des pouvoirs publics. Dans sa volonté de poursuivre le dialogue avec ses interlocuteurs institutionnels, la FNSEA a souhaité mettre en place une lettre d’information, « Le Fil Agricole », vous permettant d’être tenu informé(e), de manière hebdomadaire, des enjeux de la production et de la distribution des produits agricoles. Dans l’espoir que cette publication puisse retenir votre attention et à votre entière disposition pour toutes demandes complémentaires.

INITIATIVES AGRICOLES

LOI SUR LA TRANSPARENCE DES PRODUITS AGRICOLES ET ALIMENTAIRES : L’APPEL A UN MOUVEMENT PLUS LARGE !
La FNSEA salue l’adoption définitive, le 26 mai dernier, de la proposition de loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, réintégrant les articles censurés par le Conseil constitutionnel dans le cadre de la loi EGALIM. Les différentes mesures, co-construites avec la profession agricole lors des ateliers des EGALIM, marquent un nouveau pas dans le renforcement de la traçabilité des produits agricoles et permettra aux consommateurs une plus grande transparence sur l’origine de leur alimentation. Ce mouvement mérite toutefois, pour la FNSEA, d’être urgemment amplifié par les pouvoir dans le contexte de crise actuelle, notamment par une prise en compte nationale et européenne de l’intégration de l’étiquetage systématique de l’origine sur tous les produits transformés et dans la restauration hors domicile. Un prérequis indispensable à la valorisation de la qualité Origine France, au savoir-faire de nos agriculteurs et la traduction durable d’un véritable patriotisme alimentaire que les Français ont d’avantage adopté pendant le confinement.

MOBILITÉ DURABLE : LE BIOÉTHANOL FRANÇAIS, GRAND OUBLIÉ DU PLAN AUTOMOBILE, DÉROULE SES PROPOSITIONS
Le plan automobile récemment présenté par le Président de la République se concentre principalement sur l’électrification des véhicules. Ce choix politique omet cependant, selon l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), l’AGPM (maïs), la CGB (betterave) et le SNPAA (Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole), de la compléter par des solutions de mobilité durable locales et d’intérêt stratégique. A ce titre, la filière française du bioéthanol, dans un communiqué commun, rappelle qu’elle offre, avec le Superéthanol-E85, une solution d’énergie renouvelable déjà disponible, issue de l’agriculture française et produite dans nos territoires. Ce carburant améliore notre indépendance énergétique, il permet de réduire fortement les émissions nettes de gaz à effet de serre et améliore la qualité de l’air. La filière appelle le Gouvernement à reconnaître davantage ses bénéfices, notamment sur le plan réglementaire et à l’encourager à travers plusieurs mesures concrètes. Parmi ces mesures, la filière propose une prime à la conversion de 200 euros pour les ménages modestes faisant installer un boîtier de conversion homologué E85, une réduction de la TVS (Taxe sur les véhicules des sociétés) sur les véhicules neufs flex-fuel E85 et le classement en Crit’Air 1 de ce type de voitures. Il est possible de combiner la relance écologique du secteur automobile avec celle d’une filière agricole et industrielle française d’excellence qui a montré récemment, par sa mobilisation efficace pour fournir de l’alcool pour les gels hydroalcooliques, l’importance de disposer d’outils de production implantés dans les territoires. La filière française du bioéthanol attend du Gouvernement qu’il impulse cette ambition.

GESTION DU FONCIER : UNE BRÈCHE OUVERTE VERS PLUS D’ARTIFICIALISATION DES SOLS ?
Lors de son adoption en première lecture par le Sénat en mars dernier, le projet de loi d’Accélération et de simplification de l’action publique (Asap) propose de porter le nombre des représentants des collectivités et leurs groupements à au moins 50% du total des membres qui composent les Commissions départementales de préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers (CDPNAF). La FNSEA dénonce cette orientation qui acte le recul de la représentation des agriculteurs au sein de ces commissions. Pour rappel, les CDPENAF, créées en 2010, sont des instances de concertation qui peuvent être consultées sur certaines procédures ou autorisations d’urbanisme, documents de planification (SCOT, PLU, Cartes communales) impliquant la réduction des surfaces naturelles, agricoles ou forestières. Elles permettent chaque année de sauver du « béton » des milliers d’hectares de terres destinées à l’agriculture et aux zones naturelles. La FNSEA demande un respect des équilibres au sein de ses commissions essentielles, pour qu’aucun groupe (Etat, collectivités locales, agriculteurs, autres membres) ne puisse posséder plus d’un quart des voix. Dans le cadre la seconde lecture du projet de loi ASAP, la FNSEA espère une prise en compte de sa demande et le respect des équilibres garant de la protection du foncier agricole, qui demandent co-construction et dialogue territorial apaisé.

PLAN DE SOUTIEN À LA FILIÈRE VITI-VINICOLE : DE VRAIES AVANCÉES QUI DOIVENT ETRE ENCORE RENFORCÉES SUR LE PLAN BUDGÉTAIRE
Le 29 mai dernier, le Gouvernement avançait de nouvelles mesures au plan de soutien des entreprises et exploitations vitivinicoles. Celles-ci comportent l’ouverture dès la semaine prochaine d’un mécanisme de distillation de crise pour une enveloppe de 145 M€. Par ailleurs, une mesure d’aide au stockage privé, pour une enveloppe de 15 M€, vient s’ajouter au budget initial. La filière vitivinicole salue ces annonces, mais s’inquiète toutefois du manque d’avancées sur le fonds de compensation en réponse aux taxes américaines. De plus, elle regrette que le prix retenu en matière de distillation pour les vins sans Indication Géographique soit inférieur au prix demandé par la profession, alors que ces références de marché s’établissent selon les relevés de FranceAgriMer. En matière d’exonération de charges, le dispositif n’est pas encore définitivement calé et semble positif, mais aucune annonce ferme ne permet d’évaluer l’impact à ce stade et sa bonne adaptation au secteur viticole. La filière espère le réexamen rapide du montant de l’enveloppe sur la distillation de crise et du stockage privé, dès que le volume des souscriptions sera connu, afin que toutes les demandes puissent être satisfaites. (plus de détails sur l’état de la production et du marché dans le baromètre filières).

ACTUALITÉS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES

BUDGET DE LA FUTURE PAC : UNE SATISFACTION… ET DES INTERROGATIONS
La nouvelle proposition de la Commission sur le budget de la future PAC, annoncée le 28 mai dernier, représente une augmentation de 8 milliards d’euros par rapport à sa copie de juin 2018, auxquels s’ajoutent 15 milliards issus du plan de relance dans le cadre du FEADER. Ainsi, le budget de la PAC proposé est ainsi stabilisé en euros courants : 391 milliards pour 2021-2027 contre 383 milliards pour 2014-2020. La FNSEA et Jeunes Agriculteurs saluent cette avancée budgétaire ainsi que la volonté des Etats membres de renforcer la cohésion européenne et de donner une ambition nouvelle à l’Union européenne. Cependant, pour le syndicalisme majoritaire, le compte n’y est toujours pas, en particulier au regard de l’enjeu de la souveraineté alimentaire européenne dont la pandémie de la Covid-19 a rappelé l’importance, mais aussi face à la hauteur de l’ambition environnementale des stratégies (Farm to fork et Biodiversité) proposées par la Commission. La FNSEA et JA craignent qu’il soit de nouveau demandé aux agriculteurs d’engager des transitions exigeantes avec des besoins conséquents en recherche en innovation, en investissement et en évolution des pratiques agricoles, sans être suffisamment financés. Face au manque de fonds disponibles au sein de la PAC, le « Fonds de transition juste » qui est une source de solutions reconnue par tous dans la lutte contre le changement climatique devra impérativement accompagner le secteur agricole. La négociation des Chefs d’Etat et de gouvernement ne fait que débuter. A eux de donner les moyens financiers au secteur agricole pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux qui attendent l’Union européenne.

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Cette semaine, focus particulier sur les filières : viande bovine, viticulture, cidre, porc.

VIANDE BOVINE
Etat général de la production : Les tonnages abattus en semaine 21 sont supérieurs de 5,2% à ceux de la de 2019. Les Jeunes Bovins (JB) viande sont en hausse de 6,1%, les Vaches viande sont en hausse de 5,1%, les Vaches laitières sont en baisse de -2%. La cotation de la vache R poursuit sa remontée (+8 cts) et s’établit à 3,82 €, à 1% en dessous du niveau de 2019. La vache O reprend 3 ct, à 3,06 €. Les prix des Jeunes Bovins U gagnent 2 ct à 3,85 €. Concernant les broutards, les cotations sont stables pour les animaux légers (2,74 €) comme pour les animaux lourds (2,56 €).

Contexte de marché : Concernant la consommation, les données IRI montrent une progression de la consommation de viande plus forte que pour les autres produits de grande consommation, avec un chiffre d’affaires des viandes brutes en augmentation de 20% par rapport à la même semaine de 2019. Les viandes brutes restent en progression de 8% sur l’ensemble des semaines depuis le début du confinement (12 à 20) par rapport à 2019. Les ventes de viande hachée restent dynamiques depuis le début du confinement, avec une progression moyenne des semaines 12 à 19 de 30% pour le frais et de 51% pour le surgelé par rapport à 2019. S’agissant de l’export, les envois de bovins vifs vers l’Italie et l’Espagne sont en baisse de 8% sur la moyenne des semaines 11 à 21 de 2020 par rapport à 2019. Mais cette baisse par rapport à 2019 doit être relativisée au regard des exportations importantes réalisées l’an dernier à cette période de l’année. Ainsi, sur les trois premières semaines de mai, les exports vifs étaient en baisse de 15% par rapport à 2019 mais en hausse de 11% par rapport à 2018.

Risques identifiés / Actions envisagées : Alors que la situation semble s’améliorer au niveau des prix, vigilance sur l’effectivité du retour de valeur dans les exploitations.

VITICULTURE
Etat général de la production : Certains vignobles du sud ont été touchés par une importante pluviométrie, avec une forte pression maladie et l’impossibilité de pénétrer dans les parcelles pour les traitements, sauf par voie aérienne (voir Fil agricole numéro 10).

Contexte de marché : Concernant les marchés à la production, si les prix se sont maintenus, la période de mars/avril a été marquée par une baisse des volumes échangés en vrac, que ce soit pour les vins AOP (-3% vs mars/avril 2019), les Vins de France SIG (-57% vs mars/avril 2019) ou les vins IGP (-25% vs mars/avril 2019). Ces évolutions sont néanmoins hétérogènes en fonction des bassins, et des couleurs. Durant la période de confinement, la vente de vin en GMS a accusé un repli, parfois important (-9% pour les rouges, -5% pour les blancs et -52% pour les champagnes). Mais la première semaine de déconfinement a marqué une rupture, du 11 au 17 mai la tendance s’améliore : +5% pour les champagnes (vs 2019) +23% pour les vins blancs et +21% pour les rosés (vs 2019, en valeur). L’ouverture des cafés/restaurants, qui représentent 1/3 des débouchés, est bien sûr accueillie favorablement par la filière même si dans un premier temps, l’utilisation des stocks par ces derniers pourraient ralentir la reprise. Les exportations sont en baisse, en volume mais aussi en valeur, après 5 années consécutives de valorisation. Plus particulièrement, l’effet des taxes Trump se fait ressentir (en volume : -35% en février, -20% en mars vs 2019 – en valeur : -45% en février, -35% en mars vs 2019). Le marché chinois est aussi en net recul, accentué sur les mois de mise en confinement (-15% en volume et -19% en valeur sur le cumul août/mars 2020 vs 2019).

Risques identifiés / Actions envisagées : A quelques mois de la prochaine vendange, les stocks s’accumulent (surstock estimé à plus de 3Mhl) avec des conséquences directes sur la trésorerie des entreprises. Voir la brève ci-dessus (actualités agricoles) concernant le plan de soutien pour la filière vitivinicole.

CIDRE
Etat général de la production : Avec les conditions climatiques actuelles, la récolte de fruits à cidre s’annonce précoce et plus abondante que ces dernières années.

Contexte de marché : Le marché domestique représente 85% des ventes de cidre (60% : grande distribution, 40% : RHF ou vente directe). La crise sanitaire impacte fortement le marché national avec des pertes en GMS (-12% en volume sur les 4 premiers mois de l’année, et une forte baisse pendant la période de confinement, par exemple -35% en volume et en valeur dans les hypermarchés) et un arrêt quasi complet des ventes dans les autres circuits. Les exportations, qui représentent 15% des ventes, sont fortement impactées par la crise : en valeur, elles ont diminué de 17% sur les 3 premiers mois de l’année (vs 2019), jusqu’à -33% vers les USA. C’est ainsi près de 50% du chiffre d’affaires de la filière qui disparaît chaque jour en France. Les cidriers de petite taille, fermiers ou artisanaux, fortement dépendant des ventes en cafés/hôtels/restaurants et liées au tourisme connaissent des pertes de chiffre d’affaires de 75 à 80% en moyenne.

Risques identifiés / Actions envisagées : Marché déséquilibré : 200000 hectolitres de cidre et 100000 tonnes de pommes à cidre. Les ventes faibles voire inexistantes de ces dernières semaines empêchent les cidreries d’écouler leurs stocks avant la prochaine récolte, ce qui fait craindre une crise très probable pour les producteurs. La filière demande un plan de soutien et de relance (destruction, exonération des charges sociales, plan de communication).

PORC
Etat général de la production : En porc, le prix perçu par les éleveurs français s’élève à 1,68 €/kg en avril, en baisse de 2,2% en un mois. Le marché du porc breton (MPB) a clôturé en mai à 1,354 €/kg, bouclant une 4e semaine de baisse. Cette chute place le prix moyen payé aux éleveurs (+17 cents par rapport à la cotation) à 1,524 €/kg qui est un niveau très proche du prix de revient moyen en élevage, situé à 1,52 €/kg en mars. La filière est fortement impactée par les cas de la Covid-19 dans les abattoirs, avec la fermeture d’un outil et le fort ralentissement d’un deuxième. Les enlèvements sont par conséquent retardés en élevages, ce qui est plus que problématique dans un fonctionnement à flux tendu.

Contexte de marché : Le mouvement de stockage de panique au moment du confinement a été observé partout en Europe. Cela a permis à la demande se maintenait en volume, par transfert de la RHF vers les GMS. Mais globalement, la demande des consommateurs reste affaiblie et les entreprises d’abattage-découpe et transformation connaissent des baisses contraintes d’activité ou des hausses de leurs coûts. Le commerce des pièces sur le plan national, européen et international est perturbé par ces ruptures dans l’offre et la demande.

Risques identifiés / Actions envisagées : La propagation de la Fièvre Porcine Africaine s’intensifie à l’ouest de la Pologne et affecte les échanges de viandes intra-européens tout en s’approchant dangereusement de la frontière allemande. Vigilance sur les conséquences dans les élevages des cas de la Covid-19 dans les abattoirs.

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