N°13 – Semaine du 15 juin 2020
VENDÉE : LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL EN APPUI À LA FILIÈRE CANARDS ET PIGEONS
Le Conseil départemental de la Vendée, vient d’annoncer son souhait, en concertation avec la FDSEA et la Chambre d’agriculture de Vendée, de proposer lors de sa prochaine session, d’élargir aux éleveurs de canards à rôtir et aux éleveurs de pigeons de son territoire, le dispositif départemental de secours d’urgence à portée sociale. La filière canards à rôtir, importante en Vendée avec 186 éleveurs, et la filière pigeons (dont près de 55 % des éleveurs ligériens sont installés en Vendée) ont été très fortement impactées par la crise, notamment parce qu’elles vendent leurs produits principalement dans la restauration hors domicile ou à l’export. Comme pour les commerçants, les artisans et les indépendants du tourisme, qui bénéficient déjà de ce fonds départemental, c’est la Chambre d’agriculture de Vendée qui analysera les dossiers des éleveurs qui demanderont à être aidés dans les difficultés personnelles qu’ils traversent. Le montant global de ces aides n’est pas encore connu à ce jour. Cette aide marque une fois de plus la volonté de nombreuses collectivités territoriales à accompagner et à maintenir un tissu productif agricole local fort, en cette période de crise.
RETRAITES AGRICOLES : LA FNSEA EN SOUTIEN À LA PROPOSITION DE LOI DÉBATTUE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
La FNSEA se réjouit de l’examen en seconde lecture, ce 18 juin, à l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à revaloriser les petites retraites agricoles à 85 % du Smic. Cette nouvelle lecture intervient alors que l’examen parlementaire de la réforme des retraites est au point mort et que la demande de revalorisation des retraites agricoles actuelles reste sans réponse concrète. La FNSEA se félicite, dans le cadre de cette proposition de loi, de voir posée la question des minima des retraites agricoles actuelles et à venir des chefs d’exploitation à carrière complète. Rappelons que le projet de réforme des retraites voté en première lecture ne prévoit de minima revalorisés progressivement à 85 % du Smic que pour les futurs retraités et à horizon 2025. La FNSEA demande depuis 2003 la revalorisation de toutes les retraites agricoles à 85 % du Smic. Il est donc indispensable que les parlementaires et le Gouvernement mettent en œuvre dans les plus brefs délais des pensions minimales équivalentes quel que soit le régime. Il est en effet anormal qu’un salarié bénéficie d’une retraite minimum calculée sur 85 % du Smic lorsqu’un exploitant touche un minimum basé sur 75 % du Smic. Si cette proposition de loi était définitivement adoptée, la FNSEA sera très vigilante à la bonne mise en œuvre du dispositif via la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. Elle veillera notamment à ce que son financement ne revienne pas en définitive en tout ou partie aux actifs comme cela avait été le cas lors de la revalorisation des retraites des chefs d’exploitation à 75 % du Smic.
SANTÉ DES VÉGÉTAUX : L’APPEL A UNE HARMONISATION EUROPÉENNE
Garantir la souveraineté alimentaire de notre pays, c’est assurer la santé des plantes. Le nombre de substances actives autorisé aujourd’hui ne fait que décroître en Europe, allant de 425 substances actives approuvées en 2008 à 323 en 2018. Cette baisse de substances actives autorisées au niveau européen entraîne une baisse significative de produits approuvés en France : – 40% en 10 ans. Un certain nombre d’usages se retrouvent ainsi sur la sellette et des filières comme les fruits et légumes et les semences ont de plus en plus de mal à solutionner leurs problématiques de désherbage et de ravageurs (mouches, ravageurs du sol) avec pour conséquence un impact sur la diversification des productions nationales attendue. Pour privilégier des solutions plutôt que des interdictions, la profession agricole a été proactive avec la création du Contrat de solutions, afin de construire une trajectoire de progrès pour la protection des plantes. Pour y parvenir, la recherche et l’identification de solutions concrètes, efficaces et économiquement viables pour toutes les cultures et sur l’ensemble du territoire constituent aujourd’hui notre fil rouge. Dans le contexte actuel, la FNSEA demande de porter une harmonisation européenne au plus haut niveau pour que les agriculteurs puissent répondre de la meilleure façon possible aux attentes des citoyens et des consommateurs en matière d’alimentation saine, sûre et durable, tout en respectant l’environnement. Il est indispensable de soutenir nos agriculteurs si l’on veut, demain, limiter les importations de produits dont nous ne connaissons pas les modes de production. Pas d’interdictions sans solutions, privilégions une démarche responsable dans la durée.
UE / SÉCHERESSE : LES RÈGLES ENCADRANT LES SIE DOIVENT ÊTRE RAPIDEMENT ASSOUPLIES
Suite à la demande de la FNSEA et d’autres syndicats agricoles, le Copa (syndicat européen des agriculteurs) et le Cogeca (syndicat européen des coopératives agricoles), ont alerté le Commissaire européen à l’Agriculture des grandes difficultés liées à la sécheresse qui sévit dans plusieurs États membres, dont la France. Cette sécheresse préfigure déjà d’importantes pertes de rendements et des difficultés de production d’aliments pour animaux. Pour pallier ces difficultés, cumulatives à la crise du Covid-19, le Copa – Cogeca demande d’urgence à la Commission d’assouplir les règles encadrant la conduite culturale des SIE (surface d’intérêt écologique). En ce sens, le Copa-Cogeca demande l’autorisation de faucher les jachères, et l’autorisation de semer, à titre dérogatoire, des mélanges de graminées pour produire de l’alimentation animale sur ces mêmes surfaces. Conjointement est demandé la possibilité de suspendre temporairement l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires sur les cultures « piège à nitrate » afin de maximiser les rendements disponibles en fourrage. La situation est urgente, le Copa et le Cogeca attendent donc du Commissaire européen une prise de décision rapide.
LA CONSOMMATION DE VIANDE BOVINE ET D’AGNEAU A BIEN RÉSISTÉ DURANT LA CRISE DU COVID
Selon Kantar, les achats de viandes de boucheries ont progressé de 20,9 % par rapport à avril 2019. Concernant la consommation en viande bovine, celle-ci est restée supérieure à l’an dernier. Les achats de haché frais pur bœuf atteignent + 41,5 %, celles du haché surgelé + 53% et celles du bœuf piécé + 9,9%. A l’export, les exportations de broutards, en particulier vers l’Italie se sont bien maintenues avec une progression de 0,8 % au cours des cinq derniers mois. Ces éléments conjugués permettent une remontée logique des cotations à 3,95 € en semaine 23 pour la vache R, néanmoins le prix reste presque 1 € en dessous du coût de production. A l’approche de Pâques, l’agneau s’était vendu mieux que les semaines précédentes, en raison de la campagne de communication de l’interprofession et de la mobilisation des acteurs qui ont porté leurs fruits, malgré quelques étiquetages trompeurs sur de l’agneau néozélandais. La promotion de l’agneau français a eu l’effet escompté : la demande des consommateurs a été très importante, cumulée à une offre limitée, ce qui a parfois a conduit à quelques ruptures d’approvisionnement suite à des commandes tardives. Si la hausse des prix de la viande ovine observée ces dernières semaines après les fêtes de Pâques, est inhabituelle (+ 53 centimes par rapport à 2019), les prix en deçà des prévisions à la période de Pâques entament tout de même la rémunération des éleveurs.
CRISE COVID-19 : DES RÉPONSES SUPPLÉMENTAIRES AUX DIFFICULTÉS DE CERTAINS SECTEURS
Alors que la FNSEA avait formulé des demandes de soutien très précises au Ministre de l’Economie et des finances concernant les difficultés de certains secteurs liées à la crise, une partie des réponses viennent d’être apportées, elles devront cependant être complétées. Il s’agit d’un premier pas important, et l’encadrement juridique et les modalités de mise en œuvre restant encore à définir. Cependant certaines filières restent toujours sans réponse, c’est notamment le cas du lin ou de la volaille.
POMME DE TERRE
Une aide de 10 millions d’euros a été annoncée pour la filière pomme de terre. Cette aide, qui s’inscrit en complément de l’activation, par la Commission européenne, de l’article 222 de l’OCM pour le secteur, permettra de couvrir partiellement les coûts engendrés par le retrait des volumes de pommes de terre non transformées pendant la crise sanitaire, du fait de l’arrêt quasi total des activités de restauration. Elle devrait permettre l’accompagnement financier de 200.000 tonnes de pommes de terre, à 50€/t.
HORTICULTURE
Pour compenser les pertes subies par les entreprises de la filière horticole, une enveloppe de 25 millions d’euros a été annoncée. Cette aide, qui s’inscrit dans le cadre de l’article 222 de l’OCM dont le bénéfice a été accordé au secteur par la Commission européenne, permettra de couvrir partiellement les coûts engendrés par la destruction de stocks de végétaux pendant la crise sanitaire, du fait de l’arrêt total des activités de vente. Pour rappel, la période de confinement a causé plus de 210 millions d’euros de pertes de chiffre d’affaires, et plus de 50 millions d’euros de destruction. La filière demande que les travaux se poursuivent afin que les dispositifs s’adaptent mieux aux spécificités des métiers de l’horticulture.
CIDRE
Une enveloppe de 5 millions d’euros a été annoncée pour la distillation de 100.000 hectolitres de cidre au prix de 50€/hl, ainsi qu’une participation à hauteur de 100 000€ (via FranceAgrimer) dans un plan de communication de sortie de crise. Pour rappel, à la suite de la chute brutale de la consommation pendant la crise du Covid-19, la filière souhaite retirer 200.000 hectolitres de cidre du marché et 100 000 tonnes de pommes à cidre.
VINS
Une aide de 155 millions d’euros (dont 80 millions d’euros provenant des fonds de l’OCM vin) a été débloquée pour la distillation de crise, soit la possibilité de distiller environ 2 millions d’hectolitres au prix de 78€/hl pour les vins AOP-IGP et 58€/hl pour les vins sans indication géographique. Une enveloppe de 15 millions d’euros a également été annoncée pour la mise en place d’une mesure d’aide au stockage privé, dont les modalités restent à fixer.
AUTRES FILIÈRES
A noter enfin, les centres équestres (secteur tourisme, « cœur de cible »), l’horticulture, la viticulture, le cidre, la bière, producteurs de fromages AOP et la pisciculture sont éligibles au dispositif national d’exonération de charges sociales proposé dans le cadre du PLFR III, au titre des secteurs « liés ».