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Le Fil Agricole n°16

10 juillet 2020

N°16 – Semaine du 6 juillet 2020

ACTUALITÉS AGRICOLES

PLAN DE RELANCE : L’APPEL DE LA FNSEA À INTÉGRER L’AGRICULTURE
Le Bureau de la FNSEA s’alarme des premières estimations des moissons 2020 et alerte le Gouvernement, l’appelant à « intégrer l’agriculture dans le Plan de Relance », indique-t-il dans un communiqué publié le 9 juillet. En effet, la récolte de blé sera la deuxième plus faible en volume depuis 2004, les pertes sont importantes en orge et le seront à coup sûr pour les oléagineux dont les surfaces emblavées ont été très réduites. Il faut également s’attendre à une baisse de rendement sur la betterave à sucre du fait du virus de la jaunisse (voir brève ci dessous). « Les remontées du terrain confirment les chiffres diffusés par Agreste (le service statistique du ministère de l’Agriculture), et traduisent une situation extrêmement préoccupante. », indique la FNSEA. Cette dernière appelle « à une réaction urgente pour remettre l’agriculture française sur les rails de la croissance et de la compétitivité. Le Plan de relance est une réelle opportunité pour s’engager dans cette voie. Le Gouvernement doit positionner l’agriculture et accompagner l’investissement, la recherche et l’innovation, par des moyens suffisants. A défaut, ce sera la poursuite de l’affaiblissement de la souveraineté alimentaire française et une plus forte dépendance aux importations, alors que 9 français sur 10 expriment après le Covid leur volonté d’une alimentation plus locale », souligne le communiqué. « Le Plan de relance économique ambitieux préparé par le Gouvernement doit pleinement intégrer l’agriculture », conclut-il.

RESTAURATION COLLECTIVE : POURSUIVONS LES EFFORTS EN FAVEUR DES APPROVISIONNEMENTS FRANÇAIS !
Les acteurs de la restauration collective se sont réunis à l’occasion du Conseil national de la restauration collective (CNRC) ce 9 juillet, dressant un tableau des conséquences de la crise du Covid-19, qui ont affecté tous les maillons de la chaîne alimentaire. La fermeture de la restauration hors foyer (RHF), débouché majeur pour l’agriculture française, a engendré des stocks importants, fragilisant alors un grand nombre de filières. En réponse à ces difficultés, l’Etat a annoncé un projet de décret, qui prévoit de faciliter l’écoulement des productions stockées au sein des filières les plus touchées (à la suite d’une demande de la FNSEA) par les encombrements des différents marchés. Au-delà de ce décret qui constitue une avancée, nous attendons aussi des engagements de la part de l’ensemble des opérateurs de la restauration collective en faveur de l’origine France, au même titre que ceux pris il y a un mois, par certains acteurs de la restauration commerciale devant les Ministres de l’Economie et de l’Agriculture. La FNSEA appelle l’Etat à montrer l’exemple, en orientant massivement les approvisionnements dont il a la responsabilité vers des productions françaises, afin notamment de contribuer au rééquilibrage des marchés des filières les plus fragilisées. En utilisant notamment les bons outils dans le cadre des appels d’offre à venir : des bonnes pratiques existent pour définir précisément les besoins des collectivités au regard l’offre agricole locale et dans le respect du code de la commande publique. La FNSEA a également bien pris note de la proposition de la Convention citoyenne pour le climat, qui appelle à élargir, aux produits locaux, la liste des produits éligibles aux 50% de produits durables et de qualité à horizon 2022 en restauration collective prévus par la Loi EGalim. Dans cet objectif, il est grand temps de modifier la loi à la lumière de l’attente en produits locaux des consommateurs et convives de la restauration collective.

COMPTES DE L’AGRICULTURE 2019 : LES ALÉAS CLIMATIQUES FRAPPENT LES AGRICULTEURS
La Commission des comptes de l’agriculture de la Nation (CCAN) vient de publier le résultat provisoire de la branche agricole pour 2019, faisant suite aux résultats prévisionnels publiés en décembre dernier. Ce résultat, qui progresse de 2 points par rapport aux résultats prévisionnels de décembre 2019, n’en reste pas moins négatif : le résultat de la branche agricole par actif non salarié, une fois corrigé de l’inflation, diminue de 8,6% par rapport à 2018, au lieu d’une diminution de -10,6% estimée en décembre. Ce résultat confirme le fait que le rattrapage des revenus à peine amorcé en 2017 et 2018, à la suite de la crise de 2016, n’aura pas perduré. Il révèle des situations alarmantes pour l’année 2019 sur beaucoup de filières, qui cumulent baisse des volumes, baisse des prix, et sont soumises à une augmentation du coût des consommations intermédiaires, s’élevant à +1,2% en valeur en 2020. Au niveau national, 8 régions de France sur 13 voient leur valeur ajoutée agricole brute diminuer en 2019. La sécheresse a été déterminante dans la baisse de ces résultats. Les aléas, qu’ils soient climatiques ou sanitaires, sont de plus en plus fréquents et l’année 2019 ne fait que confirmer une tendance à la volatilité de plus en plus marquée des revenus des agriculteurs sur ces 10 dernières années. Dans ce contexte, la FNSEA souhaite réaffirmer ses messages : la puissance publique a une responsabilité majeure, notamment sur le plan budgétaire, pour permettre d’améliorer la résilience des exploitations agricoles face à ces aléas – par la modernisation des outils de gestion des risques climatiques et par l’investissement dans les équipements de prévention (filets paragrêle, réserves d’eau, bâtiments de stockage de fourrage…) – et offrir aux agriculteurs des conditions de rémunération suffisantes.

BETTERAVES : L’IMPASSE DU VIRUS DE LA JAUNISSE
Au fil des semaines, la plaine betteravière jaunit et les inquiétudes se confirment : les betteraviers français sont confrontés à une impasse technique (à la suite de l’interdiction en 2018 des néonicotinoïdes) pour protéger efficacement leurs betteraves des attaques de pucerons, vecteurs de la jaunisse virale. Il en résulte des situations individuelles dramatiques malgré le recours à plusieurs traitements insecticides en pulvérisation. Deux mois avant la récolte, les premières prévisions de rendements en France sont déjà inférieures à 80 tonnes par hectare, niveau le plus bas depuis plus de 15 ans (contre 87 tonnes/ha pour la moyenne 5 ans) et pourraient encore se dégrader. Dans les régions les plus touchées (Centre-Val de Loire, Ile-de-France à ce jour), les pertes de récoltes atteignent déjà 40 à 50%. Au-delà de la récolte en cours, cette situation pourrait entraîner une baisse drastique des surfaces pour les semis 2021 si aucune réponse n’est apportée, entraînant l’affaiblissement des filières de transformation et les emplois locaux qui en découlent. La Confédération Générale des planteurs de Betteraves (CGB) vient de réitérer, à l’occasion de la nomination du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’urgente nécessité de prendre la mesure de cette crise qui est de nature à saper les fondamentaux d’une filière agro-industrielle majeure pour la France (sucre, bioéthanol et produits dérivés). La CGB demande aux pouvoirs publics d’identifier d’urgence des solutions financières pour soutenir les agriculteurs les plus touchés et donner les moyens techniques aux agriculteurs de protéger leurs betteraves contre les ravages de ce virus. La France choisira-t-elle d’ouvrir la porte aux importations massives de sucre de pays européens qui eux ont dérogé à l’interdiction des néonicotinoïdes face à l’urgence sanitaire et au risque économique pour la filière ?

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles, fil rouge de l’actualité des productions pendant la crise du Covid-19, est appelé à évoluer dans les prochaines semaines. Cotations et dynamiques de marchés sur les principales productions agricoles nationales feront l’objet, à chaque fin de mois, d’une note mensuelle. Merci pour votre compréhension.

 

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