N°20 – Semaine du 2 novembre 2020
AIDE ALIMENTAIRE : APPEL DE SOLAAL, « NE GASPILLEZ PAS VOS INVENDUS »
Dans le contexte sanitaire actuel, l’association SOLAAL, créée par l’ancien Président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer (1951-2013), lance un nouvel appel aux agriculteurs, aux coopératives et à tous les acteurs de la filière agroalimentaire afin de trouver des débouchés solidaires à leurs invendus alimentaires. L’association reconnue d’intérêt général, qui facilite le lien entre les donateurs des filières agricole et alimentaire et les associations d’aide alimentaire, vient de lancer une campagne visant à inciter les acteurs agricoles et alimentaires à déclarer leurs dons via le lien suivant : https://dons.solaal.org/. Un appel solidaire, à relayer d’urgence sur l’ensemble des territoires, alors que les associations d’aide alimentaires voient leurs actions s’intensifier, signe d’une crise sociale qui s’ancre dans la durée.
LA FNSEA APPELLE À CONSOMMER « UNE ALIMENTATION D’ORIGINE FRANCE ET DE PROXIMITÉ ».
Alors que notre pays plonge dans un nouveau confinement, la FNSEA rappelle l’extrême importance de préserver les conditions de production de la « deuxième ligne de front » qui a la charge de nourrir la population. Les agriculteurs, mais aussi leurs fournisseurs de l’amont et leurs clients de l’aval, vont démultiplier leurs efforts pour permettre à la chaîne alimentaire de fonctionner correctement et éviter ainsi toute rupture d’approvisionnement. Il est nécessaire de leur donner l’assurance qu’ils pourront exercer leur activité dans les conditions « les plus normales possible ». La FNSEA et son réseau sont, comme au printemps, entièrement mobilisés aux côtés des producteurs et des filières les plus impactées par les décisions sanitaires. En effet, si l’activité de production va se poursuivre, le confinement va avoir un impact dramatique sur les ventes de certaines entreprises, dont certaines font déjà face à des difficultés majeures. Dès à présent, la FNSEA demande, pour donner de la visibilité aux agriculteurs, la confirmation que les mesures prises dans les secteurs ne pouvant poursuivre leur activité s’appliquent également en agriculture, de la compensation de perte de chiffres d’affaire à la mise en place du chômage partiel. Elle demande également que la Foire aux questions mise à disposition des agriculteurs pour avoir les réponses pratiques sur le maintien de l’activité soit réactivée. Enfin, face à la fermeture des restaurants et d’une grande partie de la restauration hors foyer qui va impacter notamment les filières viticole, cidricole, brassicole mais aussi les filières pommes de terre, viandes, fromage, foie gras et piscicole…, chacun a un rôle à jouer. La FNSEA lance un appel solennel à privilégier une « alimentation d’origine France et de proximité ». Un appel aux consommateurs pour un acte d’achat citoyen et responsable en privilégiant l’origine France et le local notamment dans les circuits de distribution de proximité qui vont de nouveau voir le jour. Un appel aux collectivités locales et aux acteurs publics qui gèrent les cantines publiques (écoles, hôpitaux, prisons…) pour renforcer l’approvisionnement en produits français et locaux. Un appel aux distributeurs pour qu’ils contractualisent, à des prix rémunérateurs, au plus vite, pour proposer aux consommateurs français des produits de nos régions. C’est ensemble, dans un esprit de responsabilité et de patriotisme alimentaire que nous pourrons préserver nos capacités de production tout en améliorant l’empreinte carbone de notre alimentation, mais aussi les nombreux emplois du secteur et la souveraineté alimentaire française.
PHOTOVOLTAÏQUE : LE GOUVERNEMENT PROPOSE DE RÉVISER LES «CONTRATS PIONNIERS », LA FNSEA OPPOSÉE
Le Gouvernement souhaite remettre sur la table le dossier de la renégociation des contrats photovoltaïques. Des représentants de Bercy et du ministère de la Transition écologique ont indiqué que le Gouvernement reproposera, via un amendement au PLF dans sa 1ère partie, une baisse des tarifs des contrats pionniers photovoltaïques. Ces contrats avaient été conclus avant 2011 à des tarifs d’achat incitatifs de l’électricité pour encourager le décollage du photovoltaïque. Environ 800 projets sont dans ce cas (projets de plus de 250 kWc), dont près de 100 concernent directement des projets agricoles majoritairement sur les toits des bâtiments agricoles). La FNSEA milite pour que les agriculteurs puissent être évincés de cette mesure (souvent les plus petits porteurs), alors que les contrats de longues durées sont essentiels à la poursuite du développement des énergies renouvelables en France, afin notamment de rattraper le retard sur nos objectifs nationaux de transition énergétique.
ALIMENTATION : LE CONSOMMATEUR ÉVOLUE D’UN CONFINEMENT A L’AUTRE
Les consommateurs français agiront-ils à l’égard de leur assiette de la même manière lors du confinement de l’automne que lors de celui du printemps ? Rien n’est moins sûr, si l’on en croit les analyses exprimées par l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) après une enquête menée auprès de 1 200 consommateurs. La crise sanitaire avait cristallisé les intentions des Français de bien consommer et de se montrer plus vigilants sur la qualité de leurs produits de consommation courante. L’institut a ainsi relevé un pic du poids des offres « bio, écologiques et équitables » dans les rayons des hypers et supermarchés autour des mois de mars et d’avril, avec 9,7% du total des produits de grande consommation. Depuis, la vague semble être quelque peu retombée. En juillet dernier, la part des produits de ces catégories est revenue au niveau de la moyenne de l’année 2019 (8,4%), un étiage qui reste cependant très supérieur aux années précédentes. Ce qui a changé entre les deux épisodes, c’est la sensibilité aux prix. Après le confinement du printemps, le nombre des Français se fixant pour priorité pendant les courses de « maîtriser leurs dépenses » a grimpé en flèche, la proportion passant de 26% à 40%, au détriment des achats de produits de qualité et des produits « plaisir ». « Depuis la mi-mai, 50% achètent plus en promo, 38% préparent leur course avec une liste et 35% ont arrêté de consommer certaines catégories ». Un comportement lié selon l’IRI à des difficultés économiques bien réelles, mais aussi à un changement de relation à la consommation lié à l’anticipation de la crise économique. Si les Français se montrent aujourd’hui plus prudents dans leurs achats, la deuxième vague devrait favoriser le retour de certaines habitudes qui ne sont pas sans conséquences sur les achats alimentaires. A ce jeu, les protéines animales s’en sortent très favorablement. Lors du premier semestre de 2020, les ventes ont progressé de 7,5% aux rayons boucherie et charcuterie des grandes surfaces par rapport à 2019, celles de poisson de 6% et celles de fromages de 7,5%. Les rayons « fruits et légumes », « viandes et poissons » et « charcuterie et traiteur » sont considérés comme les trois principaux « rayons plaisir » en supermarché. Il est encore trop tôt pour dire si les Français diversifieront autant qu’au printemps leurs lieux d’achats alimentaires. Le confinement du printemps avait en effet été très favorable à l’affirmation de « nouveaux » modes de distribution. Un quart des acheteurs, à l’issue du premier épisode, disaient fréquenter des circuits qu’ils n’utilisaient pas avant. Ils citent en tête la vente directe de producteurs (28%), devant la petite épicerie de quartier, le commerce spécialisé, le drive, le magasin bio ou encore le marché traditionnel. Des circuits qui se trouvent aussi répondre aux préoccupations exacerbées par la crise.
PRAIRIES : UN BILAN DE CAMPAGNE 2020 TRÉS DÉFICITAIRE
En cumul sur l’ensemble de la campagne 2020 (mars à octobre), le déficit de la production d’herbe des prairies permanentes est de 30%, estime Agreste dans sa note de conjoncture publiée le 30 octobre. Seules les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Bretagne ont connu une pousse de l’herbe proche des normales. L’ensemble des dix autres régions fourragères françaises sont touchées par un déficit. Celles du Nord-Ouest au Centre-est sont les plus touchées. Le Grand Est, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté affichent des valeurs de production établies respectivement à 47%, 51% et 57% de la référence. Pourtant grâce à des conditions hivernales douces, la campagne avait commencé avec une pousse de l’herbe supérieure à la pousse de référence au niveau national. Mais le déficit hydrique de l’été a ralenti et parfois stoppé la pousse d’herbe. Ainsi, la pousse d’été-automne (du 20 juin au 20 octobre) ne représente que 22% de la pousse d’été-automne de référence. Les pluies d’automne, insuffisantes ou trop tardives, n’auront ensuite pas permis un redémarrage de la production d’herbe.
PAIDE ALIMENTAIRE : HAUSSE DE 48% DES FONDS EUROPÉENS AUX ASSOCIATIONS POUR 2021-2027
Les financements européens destinés à la France pour l’aide alimentaire s’élèveront à 870 millions d’euros (M€) pour la période 2021-2027, soit une hausse de 48% par rapport à la période précédente (2014-2020), a indiqué le cabinet du ministre de la Santé Olivier Véran le 2 novembre lors d’un briefing à la presse. Ce montant inclut une enveloppe de 647 M€ issue du budget pluriannuel européen (2021-2027), en augmentation de 11% par rapport à l’exercice précédent. Il comporte aussi 90 M€ de reliquats de la période passée, et 132 M€ issus du plan de relance européen, a précisé le cabinet du secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes Clément Beaune, présent au point presse. Ces financements seront versés dans le cadre du fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), dont bénéficient quatre grands réseaux français d’aide alimentaire : les Restos du Cœur, les Banques alimentaires, le Secours populaire et la Croix-Rouge française. Dans ce schéma, FranceAgriMer est chargé d’acheter les denrées. Le Gouvernement estime qu’environ 8 millions de personnes dépendent aujourd’hui des dispositifs d’aide alimentaire, contre 5,5 millions avant le début de la crise sanitaire.