N°23 – Semaine du 23 novembre 2020
LA FNSEA APPELLE, AUX CÔTÉS DES MAÎTRES RESTAURATEURS, À « PRÉSERVER LE CHOIX D’UNE RESTAURATION DURABLE »
Lors d’une conférence de presse commune, Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA, et Alain Fontaine, Président de l’Association Française des Maîtres Restaurateurs (AFMR), ont tenus à rappeler le caractère indissociable de l’activité des agriculteurs et des restaurateurs. Alors que la restauration essuie une crise sans précédent, et sur la base de valeurs communes, la FNSEA appelle à signer la pétition de l’AFMR pour « préserver le choix d’une restauration durable ». Attaché à une cuisine faite maison, à un certain art de vivre et à préserver notre droit à choisir notre alimentation, cette pétition est un appel la solidarité vis-à-vis d’un secteur meurtri par la crise et un appel au patriotisme gastronomique. Signez la pétition.
ÉLECTIONS MSA : POUR UNE PROTECTION SOCIALE EFFICACE ET PROCHE DU TERRAIN
La FNSEA et Jeunes Agriculteurs félicitent Pascal Cormery, président de la MSA Berry-Touraine pour sa réélection à la présidence de la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Cette élection marque la fin d’un processus démocratique débuté en janvier 2020 avec l’élection pour 5 ans de 13 000 délégués cantonaux représentants des exploitants, des salariés agricoles et des employeurs de main d’œuvre agricole. La FNSEA et JA rappellent l’attachement des ressortissants agricoles à une protection sociale proche du terrain, efficace et gérée par des élus. Au cours de leur mandat, les délégués et administrateurs élus défendront ce régime spécifique de protection sociale très impliqué dans la vie des territoires et son guichet unique. Ils seront aussi garants de la qualité et de l’homogénéité du service rendu par les caisses de MSA, notamment aux employeurs. Ils œuvreront à l’amélioration des prestations servies, tout particulièrement en matière de retraites. En tant que professionnels, ils seront présents pour accompagner au mieux les crises et les situations difficiles. La MSA, deuxième régime de Sécurité sociale de notre pays, rassemble 2,5 millions d’assurés répartis sur l’ensemble des territoires.
+50% D’EXPLOITATIONS AGRICOLES CERTIFIÉES HAUTE VALEUR ENVIRONNEMENTALE (HVE)
Le Ministère de l’Agriculture a indiqué le 20 novembre que la France comptait 8 218 exploitations agricoles certifiées Haute valeur environnementale (HVE) au 1er juillet 2020, soit une hausse de 52,5% en seulement 6 mois. En France, la HVE est la plus haute des trois niveaux de la certification environnementale des exploitations agricoles et s’appuie sur des indicateurs mesurant la performance environnementale des exploitations. Elle est fondée sur quatre thématiques principales : la préservation de la biodiversité (insectes, arbres, haies, bandes enherbées, fleurs…), la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de l’irrigation. Il faut noter la forte progression de cet indicateur, puisqu’en janvier 2018, on ne comptait que 841 exploitations certifiées. Cette certification HVE recouvre ainsi 366 325 hectares, soit 1,35% de la surface agricole utile (SAU) française. Géographiquement, il concerne principalement la Marne (654), le Rhône (461) et l’Aude (457) et en termes de filière, il certifie principalement la viticulture (6 699), l’arboriculture (644), les grandes cultures (411) et le maraîchage (340). L’objectif est maintenant d’amener 15 000 exploitations dans cette démarche en 2022 et 50 000 en 2030. La FNSEA est pleinement mobilisée dans cet objectif.
PAIEMENT DES SERVICES ENVIRONNEMENTAUX (PSE) : FORT DE L’ENGOUEMENT AGRICOLE, FRANCE CARBON AGRI ASSOCIATION LANCE UN NOUVEL APPEL A PROJET
En 2019, la Commission européenne autorisait la France à proposer un régime d’aide pour le paiement de services environnementaux (PSE) aux agriculteurs. Depuis novembre 2019, ce sont déjà 391 exploitations, principalement en élevages ruminants, qui sont entrées dans la démarche proposée par France CARBON AGRI Association, structure créée à l’initiative des associations spécialisées de la FNSEA (Fédération Nationale des Producteurs Laitiers, Fédération Nationale Bovine, Fédération Nationale Ovine, Fédération Nationale des Eleveurs de Chèvres). Concrètement, il s’agit d’abord de réaliser un diagnostic Cap’2ER (Calcul Automatisé des Performances Environnementales en Elevage de Ruminants), pour ensuite établir un plan d’action permettant de limiter les émissions de gaz à effet de serre dans les fermes. Les résultats sont positifs, puisque pour les agriculteurs engagés, les gains technico-économiques sont présents dès la première année. Afin de restituer de la valeur à ceux qui façonnent le paysage et réduisent les émissions de CO2, France CARBON AGRI Association, passe maintenant la phase de test plus large et lance un nouvel appel à projet.
L’ANSES CONFIRME QUE LES ANIMAUX NE JOUENT AUCUN RÔLE DANS LA PROPAGATION DU SARS-COV-2 EN FRANCE
L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), a actualisé son expertise publiée en avril 2020 et confirme qu’à ce jour les animaux domestiques et les animaux sauvages ne jouent aucun rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 en France. La diffusion du virus est aujourd’hui le résultat d’une transmission interhumaine par voie respiratoire. L’analyse des nouvelles données scientifiques montre que certaines espèces peuvent être plus réceptive ou sensible au SARS-CoV-2, c’est par exemple le cas des visons, comme nous avons pu le constater aux Pays-Bas, au Danemark ou en France récemment. L’ANSES explique d’ailleurs que de pour de nombreux animaux comme les poulets, dindes, canards, bovins et porcs, la réceptivité comme la sensibilité au SARS-CoV-2 reste non établie.
J-40 AVANT LE BREXIT ET TOUJOURS AUTANT D’INCERTITUDES
Le lundi 23 novembre, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont repris e manière virtuelle les négociations. Ce mois de décembre s’annonce donc crucial pour connaître les modalités de sortie du Brexit. En effet, il reste moins de 40 jours avant le 31 décembre, date à laquelle la période de transition post-Brexit s’achèvera, le Royaume-Uni cessera alors d’appliquer les normes européennes. Il reste de nombreuses incertitudes pour certaines filières et entreprises qui seront particulièrement touchés par un éventuel no-deal. Michel Barnier, le négociateur en chef, a d’ailleurs expliqué sur son Twitter : « Le temps est compté. Des divergences fondamentales demeurent mais nous continuons de travailler dur pour arriver à un accord ». Il convient alors d’utiliser à plein ce mois de décembre pour éviter un no-deal catastrophique, qui serait un nouveau choc économique, plus particulièrement pour le secteur agricole français et son export, s’ajoutant à celui déjà provoqué par l’épidémie de coronavirus.
LA FAO ALERTE SUR LE RISQUE DE FAMINE DANS 4 PAYS
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont publié le 6 novembre un rapport dans lequel ils avertissent que certaines zones de 4 pays pourraient basculer dans la famine si la situation « continuait de se détériorer au cours des prochains mois ». Il s’agit du Burkina Faso, situé dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, du Nord-Est du Nigéria, du Soudan du Sud et du Yémen. La FAO explique que la conjonction de différents facteurs (conflits, déclin économique, extrêmes climatiques et pandémie de la Covid-19) ont fait basculer les populations dans la phase d’urgence de l’insécurité alimentaire. Ce rapport appel à prendre des mesures urgentes pour éviter que la situation ne devienne catastrophique.
Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des productions pendant la crise du Covid-19. Cotations et dynamiques de marchés sur les principales productions agricoles nationales feront l’objet, à chaque fin de mois, d’une note mensuelle.
LA CRISE BOULEVERSE LES FLUX DE COMMERCIALISATION DE LA VIANDE BOVINE
L’Institut de l’élevage (Idele) révélait, dans un webinaire du 17 novembre, des analyses économiques soulignant les multiples conséquences et changements, de la crise actuelle, sur la viande bovine française, dont certains pourraient être durables. Il ressort ainsi une hausse des achats à domicile, une renationalisation de la consommation, une dégringolade des jeunes bovins et une explosion du steak haché. En effet, du 1er janvier au 30 septembre, les achats à domicile de bœuf ont progressé entre 2019 et 2020 de +5,5%, avec +7,5% en termes de chiffre d’affaires, selon le service économie des filières de l’Idele. Les achats de viandes françaises ont ainsi progressé de 1,2% quand les importations ont chuté de 15%. Cependant, même si les exportations résistent plutôt bien, la chute de la demande extérieure impacte particulièrement la catégorie des jeunes bovins. On note aussi un boom du steak haché. Lors du premier confinement, les achats de viande hachée en grande distribution ont progressé de 31% en frais et de 57% en surgelé. Cependant, ce boom de la consommation tend à déséquilibrer la valorisation de la carcasse et aboutit à un appauvrissement économique, puisque des pièces initialement prévues à griller pour la restauration se retrouvent en haché à des prix évidemment plus faibles.
LE CONFINEMENT ALIMENTAIRE A LA LOUPE
« Les tendances autour du made in France, des produits locaux et du bio se confirment. 51% des consommateurs disent plus souvent privilégier des produits made in France ou locaux. 45% disent manger plus souvent bio ». Tel est l’un des premiers enseignements de l’étude intitulée Observatoire Alimentation & Familles, commandée par Nestlé, rendue public le 24 novembre. Cette enquête qui combine trois approches complémentaires (observation des réseaux sociaux, enquête quantitative et enquête qualitative) souligne également que pendant le confinement, les Français ont eu plus de temps pour préparer et manger plus équilibré. En revanche, ce confinement « a augmenté significativement la contrainte financière, principal frein au bien manger », ajoute l’étude. Ainsi, un tiers des familles a vu sa situation financière se dégrader. Cependant, les Français seraient toujours attentifs à manger « sain et équilibré », ces deux notions restant très subjectives. Pas moins de 54% des sondés affirment utiliser une application d’information nutritionnelle (ex. Yuka). Ils sont aussi 46% à déclarer « manger équilibré plus souvent ». 39% des Français disent « être attentifs aux valeurs nutritionnelles des aliments plus souvent », indique l’étude. Cependant même en période de confinement et parce que l’argent reste un élément déterminant dans l’acte d’achat, l’étude souligne que près d’un Français sur deux considère que « manger équilibré reste trop cher » (47%). En effet, 45% des sondés déclarent être inquiets par la situation financière du foyer depuis le début de la crise. Qu’on se rassure cependant, les Français ne sautent généralement pas de repas, « le dîner est le repas le plus incontournable », indique l’étude. Par ailleurs, le plaisir est la préoccupation majeure des repas pour 58% des Français, et le sujet dont ils parlent le plus sur les réseaux sociaux. Le plaisir est d’abord associé à la notion de goût (62%), à la convivialité (48%) et au « manger ensemble » (41%).