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Le Fil Agricole n°40

7 juillet 2021

N°40 – Semaine du 05 avril 2021 

ACTUALITÉS AGRICOLES

ÉPISODE DE GEL : UNE CATASTROPHE HISTORIQUE POUR L’AGRICULTURE FRANCAISE, QUI APPELLE À UNE RÉACTION URGENTE DES POUVOIRS PUBLICS

Il est pour l’heure difficile et naturellement trop tôt pour établir un bilan chiffré de la vague de froid qui a frappé une grande partie de la France dans la nuit du 7 au 8 avril. Les températures sont, par endroit, descendues jusqu’à -8°C. De nombreuses stations météo ont battu leur (triste) record pour un mois d’avril, alors que la semaine précédente, certaines avaient battu leurs records de chaleur. Partout en France, les températures ont avoisiné le -4°C/-5°C alors même que les vergers étaient en fleurs et que de très nombreuses vignes étaient en plein débourrement. Selon Météo France, la nuit du 7 avril 2021 apparaît même comme l’une des plus froides depuis 1974. Pour beaucoup de départements, « la vendange est déjà faite ». C’est notamment le cas dans la zone Armagnac où les 21 000 ha de vignes ont été touchés entre 70% et 90%. La Dordogne et le Lot-et-Garonne limitrophes ont aussi subi des dégâts. Les appellations Bergerac et Duras sont touchés sur toute la surface à des degrés divers, entre 5% et 95% selon les parcelles. En Gironde, où les températures sont descendues jusqu’à -5°C et où le recensement des préjudices est en cours, beaucoup de viticulteurs s’attendent à des pertes proches de celle du gel tardif de 2017 (20-21 avril puis 27-28 avril) qui avait entraîné une chute des récoltes de 30%. Deux nuits de gel qui avaient impacté 60 000 des 114 000 ha des vignobles et engendré une perte d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires ! Plus au Sud, dans l’Hérault, 75% des surfaces sont gelées à 100%. Le département voisin de l’Aude n’a pas été épargné et selon les premières remontées du terrain, tout le département serait touché. Les arbres fruitiers ont malheureusement subi le même sort que les vignes. Dans le Lot-et-Garonne, on estime déjà que la prochaine récolte de pommes peinera à atteindre 20% de la normale. Il en sera de même pour les kiwis. Que ce soit dans l’Ouest, notamment en Anjou, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, même constat. Seule une petite partie des Pyrénées-Orientales aurait été épargnée, sinon toute la France est touchée. Enfin certains betteraviers du Centre-Val de Loire ont estimé avoir perdu 90% de leur semis.

La FNSEA apporte son total soutien à tous les producteurs qui se trouvent confrontés à des incertitudes majeures pour la suite de leur activité et appelle à une réaction rapide des pouvoirs publics pour apporter des solutions concrètes afin de permettre aux agriculteurs de retrouver de la visibilité. Ce dramatique épisode climatique est aussi l’occasion de rappeler l’importance de permettre aux agriculteurs de bénéficier de dispositifs de prévention et d’un régime de gestion des risques à la hauteur du défi climatique ! La FNSEA entend ainsi faire jouer tous les instruments du règlement européen « Omnibus », mais aussi rénover le régime des calamités agricoles ou mettre en place une nouvelle gouvernance de l’assurance récolte.

COVID-19 : REPORT DU CONCOURS GÉNÉRAL AGRICOLE

Le Concours général agricole vient d’annoncer le report des finales en raison des risques sanitaires, financiers, techniques, juridiques et qualitatifs qui ne permettent plus de bonnes conditions pour le déroulement du concours. Initialement, les finales devaient se dérouler du 13 au 24 mai 2021, dans quatre villes : Angoulême, Châlons-en-Champagne, Montpellier et Tours. Cette version « éclatée » était déjà une adaptation à la crise sanitaire, dans le cadre d’une Semaine de l’agriculture française. Ce report du Concours général agricole n’était jamais arrivé et « c’est un crève-cœur » pour le Président du Salon de l’Agriculture, Jean-Luc Poulain, comme pour toutes les filières. La validité des médailles pour les lauréats 2020 sera alors prolongée jusqu’à l’an prochain et les producteurs inscrits pour l’édition 2021 seront remboursés du montant de leur inscription, a indiqué Olivier Alleman, Commissaire général du concours. Seul le concours des pratiques agroécologiques et le trophée international des établissements agricoles sont maintenus, durant la Semaine de l’agriculture française qui devra être un rendez-vous marquant du 13 au 24 mai 2021.

INITIATIVES AGRICOLES

GEL : DÉBLOCAGE D’UNE AIDE EXCEPTIONNELLE DE 500 000 EUROS POUR LES AGRICULTEURS DE LA RÉGION SUD

Le président de la région SUD, Renaud Muselier, a annoncé le 8 avril dans un communiqué attribuer « une enveloppe exceptionnelle de 500 000 euros » aux agriculteurs dont les exploitations ont été touchés par la vague de froid, « notamment les départements de Vaucluse, des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence ». Cette enveloppe qui s’inscrit dans le cadre du fonds d’urgence d’aide face aux calamités agricoles « devrait permettre de venir en aide à tous ceux qui ne seront ni concernés pleinement par les aides d’État, ni par les dispositifs d’assurances classiques ».

GRAND PARIS : UNE CONVENTION POUR SOUTENIR L’AGRICULTURE MÉTROPOLITAINE

Le 30 mars dernier, la Métropole du Grand Paris (MGP) et la Chambre régionale d’agriculture Île-de-France, ont signé une convention pour préserver et pérenniser l’activité agricole sur le territoire. Il s’agit d’une convention-cadre de stratégie partagée sur l’agriculture métropolitaine, visant à créer et maintenir les conditions d’une agriculture « économiquement forte, socialement viable et écologiquement responsable ». Sur ce territoire qui regroupe la capitale, 130 communes, l’ensemble de la petite couronne (92, 93, 94) et 7 communes de la grande couronne, l’agriculture ne représente que 2% des terres, mais recouvre les principaux enjeux de l’agriculture. Ces enjeux de préservation et de gestion de la ressource en eau, de prévention des inondations, d’approvisionnement en restauration collective et de développement d’équipements de transformation, de politique foncière, de soutien aux projets agri-urbains, d’installation ou encore de structuration des filières, sont autant de défis à relever. Pour cela, les acteurs régionaux disposeront par exemple, du levier du « Plan métropolitain de relance » de mars 2020, qui est doté d’une enveloppe de 110 millions d’euros (M€) et du schéma de cohérence territoriale (SCoT) qui devrait être retenu avant la fin de l’année pour protéger le foncier agricole.

 

ACTUALITÉS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES

CLASSEMENT MONDIAL GREEN FUTURE INDEX : LA FRANCE 4ÈME PAYS PLUS VERT AU MONDE

Dans le classement Green Future Index (GFI), publié récemment et réalisé par le MIT (Massachusets Institute of Technology) Technology Review, la France apparaît comme le 4ème pays le plus vert au monde derrière l’Islande, le Danemark et la Norvège. Pour cela, le MIT passe en revu 76 pays à travers 5 critères : les émissions de gaz carbonique (CO2), la transition énergétique, la société verte, l’innovation verte et la politique climatique. La France se positionne 4ème, notamment grâce à l’énergie nucléaire. On constate que sur les 20 premiers pays du classement pas moins de 15 sont européens. Concernant, l’énergie renouvelable et la décarbonation de l’industrie et de l’agriculture, le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande sont salués pour leurs efforts. Côté reforestation, l’Irlande, la Corée du sud, Taïwan, l’Allemagne et la République Tchèque sont considérés comme des modèles mondiaux. Enfin, en bas du classement, on retrouve le Ghana, l’Algérie, la Russie, l’Iran, le Paraguay et le Qatar, qui sont considérés comme des « abstentionnistes du climat » par le classement.

 

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

AVICULTURE : FORTE BAISSE DES ABATTAGES DE VOLAILLES POUR FÉVRIER 2021

Selon Agreste, le site statistique du ministère de l’Agriculture, en février 2021, les abattages de volailles chutent sur un an, notamment ceux des canards gras et des pintades, même si on note des disparités. Par rapport à février 2020, les abattages reculent de 4,8%, toutes espèces confondues. Cela est principalement dû à la faible activité des canards gras et des pintades, qui note un fort recul en début d’année 2021 avec respectivement -37,6% et -29,2%. Dans le détail, pour les canards gras, la baisse des entrées en abattoirs de janvier et février 2021 est de -34,1% en poids sur un an, soit -1,6 million de têtes. Cela est en grande partie la conséquence des abattages sanitaires et préventifs de plus de 3,5 millions de têtes entre fin décembre 2020 et février 2021 de jeunes canards au sein d’élevages du Sud-Ouest afin de juguler la propagation de l’IAHP. Aussi, les abattages de dindes reculent assez fortement sur le mois de février, avec -6,4% sur un an. Les canards à rôtir également, cela reflète la stratégie de la filière de baisser les stocks de viande en réduisant la production nationale depuis l’été 2020. A contrario, les abattages de poulets de chair restent conformes à la moyenne sur 5 ans et quasiment stables sur 1 an, avec seulement -0,5%. Ceux des poules de réforme progressent même et restent en hausse de +5,6%, afin de réduire la production d’œufs et de redresser les prix. Après 5 années de déficit le solde extérieur des échanges d’œufs de consommation devient excédentaire en janvier 2021, notamment sous l’effet de la baisse des importations d’ovo-produits alimentaires, conséquence du ralentissement de l’activité de la restauration hors domicile. Ainsi, en février 2021, le prix à la production des œufs se redresse sur 1 mois, alors même que le coût des aliments pour volailles continue toujours d’augmenter. En mars 2021, la production d’œufs de consommation progressera de 3%, comme pour les trois prochains mois.

OVINS : ABATTAGE DES AGNEAUX EN HAUSSE EN FÉVRIER

293 807 agneaux ont été abattus en février, c’est 4,9% de plus que l’an dernier selon les données d’Agreste. En cumul sur les deux premiers mois de l’année, la hausse atteint 6,9%. En revanche, les abattages d’ovins de réforme ont reculé de 4,2% en février. Il semble probable qu’au vu des cours élevés atteints par les agneaux français, les éleveurs gardent leurs femelles. A noter, les effectifs des agneaux issus des bassins laitiers tendent à diminuer, explique Agreste. Seuls 47 000 agneaux vivants ont été exportés, c’est 21 000 têtes de moins qu’un an plus tôt (-30,6%). Nos envois reculent de 19,6% vers l’Espagne et de 53,1% vers l’Italie. A l’inverse, les achats français d’agneaux vivants ont été multipliés par deux à 12 000 têtes, il s’agit d’agneaux déjà engraissés, qui ont ensuite été abattus dans l’optique de Pâques.

VERS UN NOUVEAU RECORD MONDIAL DE PRODUCTION DE CÉRÉALES ET DE SOJA ?

Le Conseil international des céréales (CIC) estime les productions mondiales de céréales à 2 286 Mt et celles de soja à 383,2 Mt, soit 62 Mt de grains et 23 Mt de fèves en plus, par rapport à 2020-2021. Le record de production de 2020-2021 serait ainsi battu, même si les stocks de report resteraient inchangés à 609 Mt, à la fin de la prochaine campagne, puisque la demande mondiale croît quasiment au même rythme. Pour les plus fortes hausses, il s’agit en volume de la production de maïs qui serait à +54 Mt sur un an et en pourcentage, de la production de de blé dur, à +7%. Il faut cependant noter que ces prévisions reposent en partie sur des déclarations de surfaces ensemencées dans les semaines à venir. Plus précisément, la production mondiale de blé en 2021-2022 est estimée à 789 Mt et augmenterait ainsi de 15 Mt sur un an. Cette hausse ne bénéficierait pas aux 8 principaux pays exportateurs de blé qui en récolteraient 385 Mt comme en 2020, mais à la Chine et à l’Inde pour les 15 Mt de blé récoltées en plus en 2021. L’Union européenne produirait 111 Mt, soit +8 Mt sur un an, tandis que la Russie impactée par les taxes à l’export, ne réitérerait pas, son record de 2020, à 76,9 Mt, soit -9 Mt sur un an. Aussi, en s’apprêtant à consommer 223 Mt de blé, soit +7 Mt sur un an, les principaux pays exportateurs de blé n’en vendraient alors que 172 Mt à des pays tiers, soit 6 Mt de moins. Concernant le maïs, l’estimation de la production mondiale pour 2021-2022 porte sur 1 193 Mt, soit +54 Mt sur un an. Ce sont principalement les quantités dédiées à l’alimentation animale qui progresseraient de 18 Mt pour atteindre 307 Mt et celles transformées en biocarburants de 8 Mt pour atteindre 224 Mt. On note une forte hausse de la demande, notamment de la Chine, qui serait le premier pays importateur de maïs à 22 Mt, malgré une hausse attendue de sa production de +7 Mt pour atteindre 267 Mt. La production mondiale de sorgho progresserait de +2,2 Mt pour 63,5 Mt, mais la production d’orges fléchirait de -3% pour 153,6 Mt, celle de l’avoine baisserait aussi de -4% pour 4,6 Mt et le seigle de -10% pour 13,2 Mt de récoltes. Enfin, pour le soja, ce sont 24 Mt de graines qui seraient récoltés en plus en 2021-2022 pour une production mondiale record de 383 Mt, soit +21 Mt en un an.

 

Contact

Service affaires publiques FNSEA
mail : guillaume.lidon@reseaufnsea.fr
tél : 01 53 83 48 92 
 

 

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