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Le Fil Agricole n°41

7 juillet 2021

N°40 – Semaine du 12 avril 2021 

INITIATIVES AGRICOLES

SAVE THE DATE : 18 MAI 2021, LE RENDEZ-VOUS DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

Mandatée par le Conseil de l’agriculture française (CAF) et le CENECA (Salon Internationale de l’Agriculture), la FNSEA organise dans le cadre de la semaine de l’agriculture du 13 au 24 mai, un colloque exceptionnel sur la souveraineté alimentaire, le mardi 18 mai (matinée). Cette thématique que la FNSEA porte depuis de nombreuses années a pris une dimension stratégique pour notre pays depuis le début de la crise sanitaire. Ce temps fort institutionnel vise à définir les moyens de sa mise en œuvre concrète pour consolider et pérenniser cette essentielle souveraineté. Avec la participation du Président de la République, des personnalités et experts reconnus se relaieront lors de différentes tables rondes. Le tout sera diffusé sur une plateforme interactive, donnant la possibilité de suivre l’intégralité des débats, d’interagir et de faire entendre sa voix tout au long du programme. Dès à présent, retenez la date de ce rendez-vous inédit. Une invitation officielle vous sera envoyée prochainement.

ACTUALITÉS AGRICOLES

FACE A LA CATASTROPHE DU GEL, LA FNSEA EN APPELLE À LA SOLIDARITÉ NATIONALE

Arboriculture, viticulture, productions de petits fruits, de plantes à parfums, cultures de colza, de betteraves, de céréales… les gelées brutales de la fin de semaine dernière auront des répercussions catastrophiques sur les récoltes. Face à cette immense stupeur dans les campagnes de France, la FNSEA se mobilise aux côtés des agriculteurs sinistrés et appelle à la solidarité nationale. Il devient en effet impératif de mobiliser tous les outils à disposition, comme le fonds des calamités, les mécanismes de prise en charge de cotisations sociales, les dégrèvements fiscaux ou les apports de trésorerie sous leurs diverses formes. Mais à situation exceptionnelle, des outils exceptionnels doivent être mis en place, par des aides financières pour couvrir les préjudices subis et des dispositifs d’accompagnement humain à la mesure du désarroi qui frappe de nombreux agriculteurs. C’est alors tout le réseau FNSEA, avec les MSA et les Chambres d’agriculture, qui sont à l’écoute des agriculteurs les plus fragilisés afin de les accompagner au mieux. Aussi, il convient de trouver écho auprès de Bruxelles, afin que les soutiens nationaux ne soient pas freinés par les règles européennes. Enfin, cette crise souligne l’importance de mettre enfin en place une politique de gestion des risques efficace, pour favoriser les dispositifs de prévention, notamment via le plan de relance. Il convient également de renforcer les outils assurantiels, notamment en utilisant les marges de manœuvre européennes issues du règlement omnibus. S’appuyant sur son Rapport d’orientation 2020, visant à faire du changement climatique une opportunité pour l’agriculture, la FNSEA appelle à concrétiser ces solutions nécessaires pour la pérennité de la production agricole sur le territoire français.

EGALIM : UNE PROPOSITION DE LOI BIENVENUE POUR CONFORTER LES DISPOSTIFS DE LA LOI, MAIS QUI RESTE À AFFERMIR

La FNSEA salue la proposition de loi du Député Grégory Besson-Moreau (Aube) visant à réviser les règles du jeu des négociations commerciales sur les produits alimentaires au bénéfice des agriculteurs, qui s’inscrit dans les attentes répétées de la profession et qui pose les bases pour conforter l’ensemble du dispositif EGAlim. Ce texte permettrait de rendre plus efficace et plus opérationnelle la construction du prix en marche avant. Effectivement, le résultat des dernières négociations commerciales est loin d’être à la hauteur des espoirs que les agriculteurs ont placé dans le dispositif EGAlim. Le travail parlementaire initié dans le cadre de la Commission d’enquête sur les pratiques de la grande distribution et le rapport de Serge Papin, soulignent une nécessité de compléter la loi. Cette proposition de loi, qui devrait être prochainement inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée (juin 2021), semble donc aller dans le bon sens et reprend des sujets, notamment portés de longue date par la FNSEA, comme la consolidation législative sur la contractualisation, la transparence et la sécurisation du prix de la matière première agricole dans les négociations commerciales, l’étiquetage de l’origine, l’instauration d’un dispositif permettant de trancher les litiges et un encadrement de toutes les formes de braderies de produits alimentaires. Afin que ces outils fonctionnent, le législateur devra néanmoins renforcer des indicateurs de coûts de production, malheureusement absents du texte. C’est pourquoi la FNSEA formulera des propositions auprès des parlementaires pour que leur prise en compte soit précisée et renforcée dans le cadre de la contractualisation, en commençant par l’obligation de leur diffusion. La FNSEA sera également attentive à ce qu’il n’y ait aucune forme possible de contournement de la sécurisation de la part agricole du tarif du fournisseur. Pour répondre à l’enjeu de souveraineté alimentaire et aux fortes attentent des agriculteurs l’examen de cette proposition de loi doit être à la hauteur, pour permettre la mise en œuvre rapide et complète du dispositif dans les prochaines négociations commerciales. Défendu par tous, le retour de valeur dans les cours de ferme doit désormais devenir une réalité.

NOUVELLE AOP : LE PORC GRAND OUEST (AOP PGO)

Après plus de 2 années de travail par plus de 10 organisations, la Fédération nationale porcine (FNP) a salué dans un communiqué du 8 avril, la création de l’Appellation d’Origine Protégée Porc Grand Ouest (AOP PGO). Cette initiative de 10 organisations de producteurs de l’Ouest de la France (Agrial, Eureden, Elpor, Evel Up, GRPPO, Porcinéo, Porélia, Sypro Porcs, Porvéo et Porc Armor Evolution) va permettre d’établir un ensemble des stratégies de moyen terme et de donner plus de visibilité et de stabilité à leurs adhérents, souligne la FNP. Initiée en septembre 2018, s’inscrivant dans la réforme de la PAC et porté par l’Union des groupements de producteurs de porcs de Bretagne (UGPVB), cette création entend assurer une réponse aux besoins du marché, aux attentes des consommateurs et des citoyens. Cette nouvelle AOP PGO agira dans le but d’obtenir des programmes opérationnels permettant le cofinancement de projets structurants, notamment pour la modernisation des élevages. Les relations commerciales vont également évoluer, entre les acteurs et à partir de la production, vers une meilleure organisation et un pouvoir de négociation accru. L’Assemblée générale de l’AOP va alors déposer auprès du Ministère de l’Agriculture un dossier de demande de reconnaissance.

ACTUALITÉS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES

JOURNÉES EXPORT AGRO 2021 : LA NÉCESSITÉ DE RECONQUÉRIR LES MARCHÉS PERDUS ET DE S’ADAPTER AU CONSOMMATEUR

Il y a quelques jours se sont tenues les Journées Export Agro 2021 qui ont rappelé l’importance de l’exportation comme pierre angulaire de la souveraineté alimentaire nationale. La France était en effet, le 6e exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires avec 64 Md€ en 2019, principalement vers les 27 pays de l’Union européenne pour 55%, et même 62% si on ajoute le Royaume-Uni, permettant un solde commercial de +7,8M€. Cependant, l’excédent des échanges agroalimentaires est en baisse de 1,4 Md€ par rapport à 2019 pour atteindre 6,3 Md€ en 2020. Sur 12 mois entre décembre 2019 et novembre 2020, la baisse de nos exports de produits agricoles et agroalimentaires s’établissait à -3,1%. Le décrochage est significatif pour la filière vins et spiritueux, pour -12,3%, mais on note en revanche une stabilisation des céréales grâce à une très bonne campagne 2019/2020. Il faudra alors reconquérir quelques parts de marchés perdues depuis un an en raison de la crise de la Covid-19. Cette reconquête passera nécessairement par l’adaptation de la chaîne agroalimentaire aux attentes des consommateurs. On constate par exemple que les consommateurs allemands demandent plus de bien-être animal, de la durabilité, du bio et de la santé, ils ont ainsi réduit leur consommation de viande d’environ 1kg/an/hab et deviennent de plus en plus flexitariens, voire vegans. Aux États-Unis, où le pouvoir d’achat reste en moyenne 50% supérieur, c’est au « snacking » (grignotage) que les opérateurs français doivent s’adapter, puisque les américains ne font plus 3 repas par jour, mais 6 petits repas par jour et un tiers des consommateurs sont devenus flexitariens, dans ce pays qui reste le 2e plus gros consommateur de viande au monde. En Arabie Saoudite ou aux Émirats arabes unis, la recherche de produits sains et durables constitue également un critère de choix en plus du fait que les autorités ont une réelle volonté de réduire leur dépendance alimentaire en construisant des fermes verticales. Dans ce contexte, la France a beaucoup à gagner à s’adapter parce que l’origine France reste un vrai atout de qualité. Mais que ce soient les États-Unis, l’Arabie Saoudite ou la Chine, ces pays resserrent leur cadre réglementaire pour les importations, parfois au mépris des règles internationales et de tout fondement scientifique.

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

VIN : DES CONSÉQUENCES DUES AU GEL TRÈS ÉLEVÉES POUR LE MILLÉSIME 2021

Même s’il est encore tôt pour connaître avec précision l’étendue des dégâts, l’épisode de gel historique du printemps qui a traversé la France, du 5 au 8 avril, a très durement touché l’ensemble du vignoble français. On estime que plus de 80% du vignoble a été impacté par le gel, avec des zones jusqu’à 100%, soit une perte minimum de 30% de la récolte, ce qui représente 1,5 milliard d’euros. Certains vont payer un tribut particulièrement lourd, comme la Gironde, Bergerac et Duras, le vignoble nantais, la Bourgogne du Sud, ou encore le sud du Beaujolais et la Vallée du Rhône. L’une des particularités de cet épisode est qu’il a également affecté les vignobles méridionaux, à commencer par le Languedoc. Par exemple sur les 80 000 ha du vignoble de l’Hérault, 70% des surfaces ont été touchées entre 50 à 80%, avec des secteurs à 100% non négligeables, 1/3 serait alors proche des 80% et un autre 1/3 à 80% et plus. La situation n’est pas plus enviable dans l’Aude, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône où l’on évoque une situation « catastrophique ». Le vignoble nantais, également touché, craint plus de 50% de perte en moyenne ; en 6 ans, il y aura eu 4 ans de gel pour deux récoltes. Le diagnostic final des préjudices sera établi d’ici deux semaines, notamment au regard des nouveaux épisodes de gel attendus dans la semaine du 12 au 16 avril. Les conséquences sur la récolte sont d’ores et déjà certaines, les bourgeons ayant pour la plupart débourré. Pour mémoire, les épisodes de gel importants, mais moindres que ceux de cette année, avaient contribué en 2017 à une chute spectaculaire de la production à 36,7 millions d’hectolitres (Mhl), bien en-deçà de la moyenne quinquennale, qui se situe à 44 Mhl.

ARBORICULTURE : LE GEL N’EN FINIT PAS DE FAIRE DES DÉGÂTS

Malgré la mise en place de tous les moyens pour lutter contre le gel, la chute vertigineuse du mercure a causé de nombreux dégâts dans l’arboriculture et les producteurs de tous types de fruits déplorent des pertes importantes. Au cœur des vergers, on regarde les pistils, pour faire les comptes, s’ils sont noirs la fleur a gelé et ne donnera pas de fruits. Dans le département du Rhône par exemple, l’ensemble des filières sont touchés, on estime des pertes de récolte de 50% pour les cerises et prunes, 80% pour les fraises et framboises, entre 50 et 100% pour les pommes et poires, et 100% pour les pêches et abricots. Dans la Vienne, les producteurs d’abricots, s’inquiètent aussi, car il n’en reste pas lourd, ils espèrent sauver 30% de la production. Dans le Tarn-et-Garonne, 80% de la production d’abricots et de pêches est également anéantie par le gel. La culture des abricots est de plus en plus difficile, dans la Drôme par exemple la filière s’interroge sur l’avenir de la production. Dans le Tarn, ce sont des productions de pommes et de prunes qui sont détruites, entre 70 et 100% des cultures en fonction des exploitations. La récolte de prunes dans le Tarn-et-Garonne ne sera alors pas abondante, selon les entreprises de distribution de gros de fruits, qui estiment des volumes qui devraient diminuer de 50%, soit le même volume atteint en 2018. Sous le poids de la glace, la pousse de nombreux fruits s’est brisée, comme les kiwis en Ardèche. Ainsi, partout en France, même si l’intensité n’est pas le même, le gel a amputé le potentiel de production de nombreuses filières arboricoles.

APRÈS LA JAUNISSE EN 2020, LA BETTERAVE TOUCHÉE PAR LE GEL EN 2021

La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) – association spécialisée de la FNSEA -, commence à faire le décompte des dégâts lié au gel. Les vagues successives de gel de ce mois d’avril, sont venues détruire entre 30 000 et 55 000 hectares de betteraves en cours de levée, soit plus de 10% de la sole betteravière française. Après une campagne 2020 durement frappée par la jaunisse, c’est un nouveau coup dur pour la filière. C’est d’abord, une première vague de gel qui a durement frappé les agriculteurs d’Ile-de-France, du Centre et des zones limitrophes, mais la nuit de dimanche à lundi, est venue ajouter plusieurs milliers d’hectares dans la région Grand Est et dans les Hauts-de-France. Sachant que des températures négatives sont encore attendues dans les prochains jours, le diagnostic final reste encore à préciser, mais le constat est déjà sans appel, puisque la filière betteravière française n’a jamais connu de telles pertes liées au gel, a indiqué la CGB. Les pertes dépasseraient alors déjà nettement 600 €/ha, entre le surcoût de re-semis et les pertes potentielles de rendement liées aux re-semis tardifs.

 

Contact

Service affaires publiques FNSEA
mail : guillaume.lidon@reseaufnsea.fr
tél : 01 53 83 48 92 
 

 

 

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