ACTUALITÉS
« LA GRANDE DISTRIBUTION A ENCORE DES MARGES » SELON LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Dans une interview du 9 juillet, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau a affirmé que « la grande distribution a encore des marges d’action pour contenir les prix de l’alimentation, notamment via les promotions ». Concernant les promotions, on peut aller aujourd’hui jusqu’à 34 % de rabais, or on constate que dans la plupart des cas la grande distribution n’est qu’à 21 %. Pour le Ministre, l’augmentation des prix agricoles est le produit de la crise en Ukraine. Ce n’est pas une inflation d’emballement du moteur économique, c’est une inflation importée, principalement par la hausse du coût de l’énergie. Rappelant qu’il faut construire le prix à partir du coût producteur, et non pas du prix distributeur il se dit favorable au chèque alimentaire mais plaide pour une meilleure rémunération des agriculteurs, facteur primordial.
RECENSEMENT AGRICOLE : UN TIERS DES EXPLOITATIONS DANS L’INCERTITUDE SUR LEUR DEVENIR
Selon le dernier recensement agricole de 2020, 496 365 chefs et coexploitants dirigeaient une exploitation agricole en France métropolitaine, soit 18 % de moins qu’en 2010. Le nombre d’agriculteurs diminue dans toutes les tranches d’âge sauf entre 60 et 75 ans. En termes d’âge moyen peu d’évolution significative : les exploitants avaient en moyenne 51,4 ans en 2020, contre 50,2 ans dix ans plus tôt. Même si la part des moins de 40 ans se maintient autour de 20 %, celle des 60 ans et plus est passée de 20 % à 25 % entre 2010 et 2020. Les exploitants considérés comme « séniors », à partir de 55 ans, représentent désormais 43 % des effectifs, soit 7 points de plus qu’en 2010. Ils sont particulièrement nombreux dans l’Ouest francilien, en Normandie et dans le Sud-Ouest ainsi qu’autour littoral méditerranéen. A contrario, la proportion d’exploitants âgés de 55 ans et plus est plus faible dans les Pays de la Loire et en Bourgogne-Franche-Comté. La moitié des exploitations recensées en 2020 en France métropolitaine étaient dirigées par au moins un exploitant âgé de 55 ans et plus. Dans le détail, cette proportion était plus élevée en cultures fruitières (55 %), en grandes cultures (54 %), en viande bovine (52 %) et en viticulture (51 %). En revanche, elle était plus faible dans le maraîchage-horticulture ou dans les élevages de porcs et de volailles. Parmi les exploitations dirigées par des « séniors », se pose la question de leur devenir pour celles où travaille au moins un exploitant ayant déjà dépassé 60 ans. Il s’agit d’un peu plus d’un quart des exploitations (104 000). Dans ces fermes, un tiers des agriculteurs concernés ne savaient pas ce que va devenir leur ferme dans les trois prochaines années. Cette incertitude était particulièrement marquée dans les micro-exploitations et se réduisait au fur et à mesure que la taille économique augmentait. Un autre tiers n’envisageait pas pour l’instant leur départ, une tendance plus fréquente chez éleveurs ovins-caprins (40 %), les arboriculteurs (39 %) et les viticulteurs (38 %). Un quart seulement prévoyait une reprise de l’exploitation par un membre de la famille ou par un tiers. Enfin peu d’agriculteurs prévoient une disparition de leur exploitation pour l’agrandissement d’autres fermes et encore moins pour un usage non agricole.
ACTUALITÉS INTERNATIONALES ET EUROPEENNES
LA RUSSIE CONTRÔLERAIT 22 % DES TERRES AGRICOLES UKRAINIENNES
Selon les chercheurs de la NASA qui ont analysé des images du satellite Sentinel-2, la Russie contrôlerait 22 % des terres agricoles ukrainiennes dans l’Est et le Sud du pays. Ce contrôle concernerait 28 % des céréales d’hiver (orge, blé, seigle) et 18 % des récoltes d’été (maïs, tournesol). Selon les estimations de la principale association de producteurs et exportateurs d’Ukraine, les récoltes s’annoncent en repli de 40 % pour le blé et de 30 % pour le maïs. Par ailleurs, le blocage des ports de la Mer Noire et de la Mer d’Azov a entravé l’exportation de 25 millions de tonnes de grains.
À PARTIR DU 15 NOVEMBRE 2022 : 8 MILLIARDS D’HUMAINS À NOURRIR ET UN BESOIN D’AUGMENTER LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE DE 30 %
Selon les projections du département des affaires économiques et sociales de l’ONU, la terre atteindra le nombre de 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre prochain. En 1900, la terre ne comptait que 1,6 milliards d’êtres humains, et 7 milliards en 2011. Selon ces mêmes prévisions et bien que le rythme de croissance soit plus lent depuis 1950, la population mondiale devrait atteindre 8,5 milliards en 2030 et 9,7 milliards en 2050. Or, dans le même temps, le monde perd 100 000 km2 de terres arables chaque année. Selon une projection 2009 de l’INRA-CIRAD, le besoin de nouvelles terres arables en 2050 devrait être de 590 millions d’hectares (5,9 millions de km2) pour répondre à la demande en nourriture. La Surface Agricole Utilisée (SAU) mondiale représente aujourd’hui, environ 4,9 milliards d’ha (49 millions de km2). Dans un récent rapport, la FAO et l’OCDE ont plaidé pour augmenter la productivité agricole d’au moins 30 %.
|