BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES
Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.
SÉCHERESSE : MOINS D’HERBE POUR LES ANIMAUX
La sécheresse et les fortes chaleurs qui sévissent en France depuis le mois de juin impactent les cultures mais aussi les prairies. Au 20 août 2022, la pousse cumulée des prairies permanentes est inférieure de 31 % à celle observée au niveau national sur la période 1989-2018, note Agreste dans une note de conjoncture. Toutes les régions ont été impactées à plus ou moins grande échelle. Ainsi le Nord-Pas-de-Calais, un grand quart Sud-Est, l’Alsace et une partie de l’Ouest de la France accusent des déficits sévères de pousse supérieurs à 40 %. Sur l’ensemble du territoire, au 20 août la pousse cumulée devrait atteindre normalement 79 % de la pousse annuelle de référence. Or, elle n’est que de 54 % cette année, il s’agit du rendement le plus faible depuis 2003.
VERS UNE BAISSE HISTORIQUE DE LA PRODUCTION DE POMMES DE TERRE EN 2022
D’après l’Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre (UNPT), l’année 2022 pourrait-être la plus mauvaise récolte de pommes de terre enregistrée depuis 2000. Selon les derniers prélèvements, il faut s’attendre à une dégradation historique des rendements nationaux d’au moins 20 % par rapport à la moyenne des vingt dernières années, soit 1,5 million de tonnes perdues (ou l’équivalent de 40 000 ha). Cette perte moyenne pourrait même atteindre à minima -30 % pour les pommes de terre non-irriguées, avec des extrêmes déjà relevés à -50 %. La production, victime des chaleurs extrêmes et d’une forte sécheresse, s’annonce catastrophique. Les producteurs de pommes de terre français, et particulièrement ceux livrant à l’industrie et aux féculeries, s’attendent donc à une année noire et se préparent à essuyer de très importantes pertes financières pouvant, selon les premières estimations, se chiffrer à plus de 200 millions d’euros pour la production.
UNE FAIBLE RÉCOLTE DE MAÏS EN PERSPECTIVE
En raison de la sécheresse et des fortes températures la production française de maïs devrait être l’une des plus faibles depuis le début des années 2000. La société Argus Média France (ex-Agritel) prévoit en effet une récolte de 10,8 millions de tonnes (Mt). En 2021, elle avait atteint 14,2 Mt avec des rendements de l’ordre de 98 quintaux par hectare (qx/ha). Le rendement 2022 ne devrait pas dépasser 78 qx/ha. L’Europe, elle aussi touchée par la chaleur et le manque de précipitations voit sa production chuter de 22,7 %, passant de 69,6 Mt (2021) à 53,8 Mt (estimation Agritel). La baisse des surfaces (1,55 Mha en 2021 contre 1,46 Mha en 2022) participe à ces mauvais résultats.
GRIPPE AVIAIRE : 10 600 CANARDS ABATTUS DANS L’AIN ET UN VIRUS TOUJOURS PRÉSENT DANS LA FAUNE SAUVAGE
La préfecture de l’Ain a annoncé le dépeuplement d’un élevage de 10 600 canards touchés par la grippe aviaire dans la commune de Saint-Nizier-le-Désert. Une enquête épidémiologique a été diligentée pour connaître l’origine de la contamination. Le virus de la grippe aviaire continue de sévir en France, notamment sur la faune sauvage. Ainsi, dans la Manche et dans les Côtes d’Armor, ce virus fait des ravages dans les colonies de fous de Bassan. Les ornithologues font état de 80 % de nids désertés. Les goélands sur l’IIe d’Oléron et les vautours des Cévennes ne sont pas épargnés non plus.