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Le Fil Agricole n°87

14 octobre 2022

N°87 – Semaine du 10 au 14 octobre 2022

ACTUALITÉS

CARBURANT : DES REQUISITIONS POUR L’AGRICULTURE ?

En visite dans une exploitation à Saulges (Mayenne) le 13 octobre, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Marc Fesneau a évoqué la possibilité de réquisitionner du carburant afin de fournir les exploitations agricoles. « Si la situation dure, des réquisitions pourraient être ordonnées par les préfets pour permettre aux agriculteurs de travailler », a-t-il indiqué. Les préfets « ont en charge de regarder dans chaque département quelles sont les priorités qu’on peut effectuer pour ne pas laisser les situations se dégrader », a-t-il ajouté. Plusieurs FDSEA à travers la France ont déjà alerté les pouvoirs publics sur la pénurie de Gasoil Non Routier (GNR). Les cuves se vident et l’inquiétude grandit. D’autant plus que le GNR a augmenté de 20 centimes le litre ces derniers jours et que les livraisons se font au compte-goutte. Dans l’Oise, près de 300 agriculteurs seraient déjà sans carburant.

LES AVICULTEURS CRAIGNENT DES RUPTURES DE PRODUCTION

Lors de leur assemblée générale à Paris le 12 octobre, les éleveurs de la Confédération française de l’aviculture (CFA) ont exprimé leurs inquiétudes sur l’avenir de leur profession.  « On se prend de plein fouet la hausse de l’aliment, celle des assurances, celle de l’énergie et celle de main d’œuvre, sans compter la grippe aviaire », se désole Jean-Pierre Nallet, éleveur de poules pondeuses en Isère. « Sans réaction rapide des pouvoirs publics, on ira dans le mur », ajoute-t-il, regrettant que tous ces surcoûts ne se répercutent en bout de chaîne. « L’inflation alimentaire atteint +14,7 % sur la volaille et sur un an entre juillet 2021 et juillet 2022 », assure d’ailleurs Simon Fourdin, directeur du pôle Économie de l’Institut technique avicole. Le son de cloche est d’ailleurs identique au sein de la Fédération des industries avicoles qui aimeraient que les matières premières industrielles soient aussi prises en compte dans le prix du produit vendu au consommateur. « La situation devient instable et intenable », souffle son président Paul Lopez, inquiet de voir le coût de l’énergie « dépasser celui de la main d’œuvre ».  Tant et si bien qu’ « on a un risque réel cet hiver que des éleveurs arrêtent de produire », avertit Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA.  

« BIEN MANGER DEMAIN » AU PROGRAMME DES ENTRETIENS DE RUNGIS

A l’occasion des Entretiens de Rungis, qui se sont tenus début octobre sur le Marché international, la présidente de la FNSEA est intervenue sur le thème « Le bien manger, une affaire de tous ».  « La France est le pays où l’alimentation est la moins chère », a expliqué Christiane Lambert. « Le taux d’inflation alimentaire (6 %) est le plus bas d’Europe ». Mais ajoute-t-elle, « à force de tirer les prix vers le bas, nous perdons des agriculteurs ». Récemment, l’année 2021 a connu une hausse des prix (« grâce à Egalim » rappelle Christiane Lambert) après dix années de baisse. Il faut donc « trouver une équation pour que tout le monde s’y retrouve. La guerre des prix a faussé les choses. On a fait croire que l’on pouvait manger mieux et moins cher ».   Résultat : le budget de l’alimentation a été relégué en quatrième position dans le budget des ménages. Des solutions existent pour mieux rémunérer les agriculteurs. C’est ce que tentent de faire des organisations comme Bleu-Blanc-Cœur (BBC) qui « œuvre pour améliorer la biodiversité dans nos paysages et ramener de la qualité nutritionnelle et environnementale jusque dans nos assiettes ! » explique l’organisation. «

ACTUALITÉS INTERNATIONALES ET EUROPEENNES

L’ELEVAGE A L’EPREUVE DES POLITIQUES EUROPEENNES  

L’élevage et l’élevage laitier en particulier sera de plus en plus soumis à des mesures issues d’autres politiques européennes que de la politique agricole.  Alors que la nouvelle PAC se met en place, l’élevage laitier est en effet confronté à de nouveaux défis sur le plan européen. Lancé par la Commission européenne, alors que les négociations de la nouvelle PAC n’étaient pas encore bouclées, le Green Deal et la stratégie agricole « de la ferme à la fourchette » ne seront pas sans impact sur l’élevage laitier dans les années qui viennent. La réduction des intrants qu’il programme s’imposera à toute l’agriculture et à l’élevage en particulier. « Ce qu’il faut savoir, c’est que la logique du Green Deal est une logique réglementaire pour pousser au changement et à la transition écologique », a observé Luc Vernet, directeur de Farm Europe, un think tank européen, à l’occasion de la journée européenne du lait, organisée par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) à Paris, le 12 octobre.  « La PAC sera l’instrument de la mise en œuvre de cette transition et de règles venues d’ailleurs », a-t-il ajouté. Ainsi les réformes successives la PAC et les différentes dispositions qu’elle impose aux agriculteurs ne seront désormais plus les seules à décider de l’avenir de l’agriculture européenne. 

BAROMÈTRE HEBDOMADAIRE DES PRODUCTIONS AGRICOLES

Le baromètre hebdomadaire des productions agricoles et le fil rouge de l’actualité des filières nationales et de leurs marchés.

POMMES : HAUSSE DE LA PRODUCTION 

Dans sa note de conjoncture, Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture indique que la production française de pommes en 2022 devrait être « supérieure de 12 % sur un an et de 4 % à la moyenne des récoltes 2017-2021 », à 1,477 million de tonnes. La France accuse un léger recul de ses surfaces, de l’ordre de 2 % sur an, mais toujours en hausse sur les cinq dernières années pour atteindre 39 300 ha. Occitanie (25 %), Pays de la Loire (19 %), PACA (18 %) et Aquitaine (17 %) constituent les quatre principales régions productrices. La Golden (355 200 t) et la Gala (264 500 t) sont les variétés les plus produites. Cependant « l’écoulement est lent, surtout pour la Gala, variété précoce qui a le plus souffert de la canicule avec de petits calibres », souligne Agreste. De plus, « les prix s’orientent à la baisse sur un an et rejoignent la moyenne 2017-2021 », ajoute la note d’Agreste qui explique ce phénomène par le report des pommes polonaises (+ 5 % en 2022) sur le marché européen qui ne trouvent pas leur débouché traditionnel en Ukraine, pour cause de conflit.  

POIRES : UNE RECOLTE A 143 000 TONNES

Selon le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, la production française de poires de table devrait atteindre 143 000 soit « un niveau supérieur de 20 % à la moyenne quinquennale ». Après une récolte 2021 pénalisée par le gel du mois d’avril, la production 2022 est « proche de son potentiel », note Agreste. En un an, les surfaces de poiriers ont augmenté d’1 % et 8 % en cinq ans pour atteindre maintenant près de 6 000 ha. La Guyot et la Williams composent à elles seules plus de la moitié (55,9 %) de la production française avec respectivement 29 900 tonnes et 50 000 t. La région PACA (26 %) et les Pays de la Loire (20 %) représentent près de la moitié de la production nationale. Sur le plan européen, la production devrait bondir de 20 % par rapport à 2021 et l’Italie reste le premier producteur. Bon an mal an, la France importe chaque année entre 100 000 et 120 000 tonnes de poires et en exporte, entre 10 000 et 20 000 t. Agreste note d’ailleurs, que sur ce fruit, « le déficit commercial se creuse ». 

VITICULTURE : UNE RECOLTE A 44,6 MILLIONS D’HECTOLITRES

Selon les dernières estimations établies au 1er octobre par le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, la production viticole française est estimée à 44,6 millions d’hectolitres. C’est un « niveau comparable » à la moyenne quinquennale (2017-2021), mais en augmentation de +18 % par rapport à 2021, souligne ce service. Bien que les intempéries aient touché certains bassins de production (gel et grêle ont touché dans les vignobles du Sud-Ouest, des Charentes et du Val de Loire), celles-ci sont restées en 2022 sans commune mesure avec le gel tardif et dévastateur d’avril 2021. « En Champagne, en Bourgogne, dans le Jura et dans les vignobles du pourtour méditerranéen, la récolte dépasserait la moyenne quinquennale », assure Agreste. 

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