Focus production : Aurélien Soubeyrand, 33 ans, producteur de fruits en Ardèche, avec notamment de la cerise de bouche, de la pomme et de la châtaigne.
Comment es-tu devenu agriculteur ?
Je suis né au milieu des châtaigniers, et la passion est venue très jeune. J’ai ensuite suivi un cursus scolaire qui m’a permis de m’installer aujourd’hui en société avec mon père. Nous sommes deux, et c’était une vraie volonté de faire vivre cette agriculture pour la développer, et encourager le dynamisme de notre terroir.
Comment distribues-tu tes produits ?
Je vends mes produits sur le lieu d’exploitation, avec quelques ventes supplémentaires dans des épiceries locales. Nous envisageons, suite à tout ce qui se passe aujourd’hui, de lancer un site internet d’ici l’année prochaine, pour toucher plus de consommateurs, et promouvoir la qualité de nos produits un peu plus loin. Je travaille aussi sur des procédés de transformation, afin de distribuer mes produits sur une période plus longue.
Comment se passe la culture de la châtaigne ?
En France, il y a deux types de châtaignes, la variété traditionnelle, que l’on trouve essentiellement en Ardèche et en Corse, et la variété dite « hybride », que l’on trouve dans la vallée du Rhône et en dans le Sud-Ouest. Je cultive une variété traditionnelle sur des verges en forte pente, avec certains arbres qui ont entre 200 et 300 ans. Les arbres ne sont pas forcément ordonnés en ligne droite, qui se sont plantés de manière un peu aléatoire. Concernant l’entretien, nous avons une petite partie d’élagage et de nettoyage des sols, que nous faisons avec des chèvres et des brebis. Nous posons ensuite des filets de récoltes au sols, que nous ramassons ensuite une fois les fruits tombés naturellement.
Comment ça se passe sur ton exploitation en ce moment ?
Depuis deux ans, nous sommes dans un état de sécheresse prononcé, ce qui ne nous permet de produire que 50% de notre récolte. En plus, dans ces 50%, les châtaignes de taille suffisante pour la consommation brute est en constante diminution. Les châtaigniers ont besoin de beaucoup d’eau, ce sont des arbres qui ont plusieurs centaines d’années. Nous avons besoin du soutien du consommateur aujourd’hui, la châtaigne est un fruit typique des fêtes de Noël, avec une production historique en France et notamment en Ardèche. Elle doit être défendue !
Comment préfères-tu la châtaigne ?
Je l’aime de deux manières : grillée, et en accompagnement d’une soupe, cuite à l’eau et plongée dans la soupe. C’est beaucoup de vitamines et de protéines, et cela donne un gout d’automne incomparable !