Les annonces du premier ministre le 11 décembre devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) reprennent en grande partie les préconisations du rapport Delevoye. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 22 janvier 2020 et discuté au Parlement dès la fin février.
Les annonces du premier ministre vont dans le sens des promesses du candidat Macron. Et correspondent au discours de la FNSEA depuis une dizaine d’années sur le sujet.
Des concessions importantes ont été faites aux différentes parties (timing, premières générations concernées, revalorisation des traitements des enseignants et même recours à la pénibilité qui serait ouverte à la Fonction publique notamment hospitalière alors que nous espérions ce dossier clos,…).
Le texte serait voté début 2020 et la retraite minimum à 1 000 € par mois serait applicable dès 2022. Le Gouvernement décale l’application de la réforme à la génération née en 1975 et apporte des garanties à la CFDT sur le dossier pénibilité contre lequel nous nous sommes battus. Si l’âge légal de 62 ans est préservé, la perception du taux plein fixé à 67 ans aujourd’hui, serait décalé à 64 ans. Nous sommes déçus de l’absence d’annonce pour les actuels retraités.
Réactions de Christiane Lambert, présente au CESE :
Aujourd’hui, les agriculteurs partent en retraite sur la base d’une carrière complète et ont des niveaux de retraite très bas. Ils n’ont pas les 25 meilleures années ou les 6 dernières années comme d’autres catégories socio-professionnelles. Nous étions handicapés. Ce rattrapage : universalité, responsabilité, équité va dans le bon sens. Mais aussi la progressivité d’entrée en vigueur qui permettra de digérer l’augmentation des cotisations que nous allons devoir faire. Nous avons un regret, c’est qu’il n’y ait pas de rattrapage pour les retraités actuels qui sont à 780 euros par mois pour les hommes et 580 euros pour les agricultrices. Le fait d’aller vers un régime unique et que chaque point cotisé donne les mêmes droits, nous satisfaits. Satisfaits aussi qu’il y ait une progressivité d’entrée en vigueur parce que ce n’est pas brutal. Je comprends que ceux qui sont calculés sur les six dernières années puissent être déçus. Mais comme nous vivions nous, une injustice forte de n’avoir pas le même calcul, c’est une avancée pour les agriculteurs, qui sont des indépendants. La retraite n’est pas le principal de colère dans le monde agricole, mais la retraite est un sujet sur lequel l’iniquité subie par les agriculteurs est en attente de résultats. Ce qui est proposé va dans le sens d’amélioration pour les agriculteurs, c’est indéniable.