La centralisation, l’hébergement des données et un partage facilité via une plateforme sont des enjeux majeurs dans tous les secteurs marchands comme non marchands. C’est particulièrement le cas dans le monde agricole où les données jouent un rôle central pour notamment améliorer les performances agro-environnementales, favoriser la recherche et l’innovation, améliorer la gestion des machines… C’est la raison pour laquelle, la profession agricole a initié AgDatahub en 2014, projet reconnu par l’Etat comme une activité relevant d’une mission de service public. Aujourd’hui, Jeunes Agriculteurs, la FNSEA et Chambres d’Agriculture France appellent le Gouvernement à mettre en œuvre de toute urgence les décisions arbitrées au mois de juin pour assurer l’avenir du projet.
Depuis plusieurs années, l’ensemble de la profession agricole a été extrêmement active et novatrice sur le sujet de l’utilisation des données issues des exploitations agricoles ou du monde agricole et agroalimentaire au service du développement de l’agriculture française. Elle a ainsi pris de nombreuses initiatives, notamment la création de la Charte Data-Agri afin que les collecteurs de données agricoles respectent un cahier des charges protégeant l’agriculteur et la création d’AgDataHub, plateforme d’intermédiation de données agricoles et agroalimentaires de référence en France et en Europe.
Après plusieurs mois de discussions, et face à la montée des enjeux liés à l’utilisation de ces données, l’Etat a pris la décision au mois de juin de s’impliquer directement dans la structure AgDatahub en actant le principe que les activités relèvent d’une mission de service public et d’intérêt général.
Ce choix, partagé par la profession agricole et le Conseil d’administration d’AgDatahub, doit maintenant se concrétiser d’urgence. En effet, les objectifs de souveraineté alimentaire, de planification écologique, d’accompagnement des agriculteurs dans la transition et de simplification sont liés à l’utilisation et à la bonne structuration de la donnée agricole.
Les cas d’usage sont nombreux et doivent être appuyés pour aboutir à une meilleure compétitivité des agriculteurs français : améliorer le partage des données des machines agricoles et favoriser leur consolidation pour construire des outils d’aide à la décision des agriculteurs, simplifier la vie des agriculteurs en évitant les doubles saisies et la gestion des « papiers », favoriser une meilleure information du consommateur grâce à un étiquetage s’appuyant sur des données agricoles et agroalimentaires tracées issues des acteurs économiques, ou encore alimenter les moteurs de l’intelligence artificielle via des données de qualité.
Jeunes agriculteurs, la FNSEA et Chambres d’Agriculture France attendent donc que l’exécutif confirme les décisions prises par le précédent gouvernement en juin dernier et reconnaisse la mission de service public assurée par AgDataHub en entrant au capital de la société et de monter à son capital.
« La donnée est aujourd’hui un enjeu stratégique pour le secteur agricole. Avec AgDataHub, nous voulons garantir que les agriculteurs restent maîtres de leurs données et qu’elles soient utilisées de manière éthique et sécurisée. Ce projet est essentiel pour préserver notre souveraineté numérique, simplifier la vie des agriculteurs et assurer que la valeur créée par l’exploitation des données profite aux agriculteurs et à l’ensemble des acteurs des filières agricoles. C’est une réponse à la nécessité de moderniser notre agriculture, tout en respectant les principes de transparence et de protection des données. Nous attendons donc que l’Etat s’engage à nos côtés pour ce projet majeur pour l’avenir de notre agriculture. » Précise Arnaud Rousseau, Président de la FNSEA
« La question des données est au cœur des préoccupations des jeunes agriculteurs qui sont de plus en plus utilisateurs de technologies numériques, et le seront d’autant plus à l’avenir avec l’émergence de l’IA et des autres innovations révolutionnaires pour nos pratiques. Face au changement climatique, et plus largement aux nombreux défis de demain, l’utilisation des données numériques sera une des solutions à déployer. AgDataHub est essentiel à la fois pour optimiser leur utilisation par une meilleure circulation, pour assurer un retour de la valeur créée dans les cours de ferme mais aussi pour protéger les agriculteurs contre la fuite des données et leur utilisation non maîtrisée, au nom de la sécurité de nos exploitations et de notre souveraineté alimentaire. » rappelle Pierrick Horel, Président de Jeunes Agriculteurs.
« Le transfert des données d’un acteur à l’autre passe aujourd’hui par une ressaisie permanente des mêmes données par l’agriculteur. Ces données sont nécessaires dans une démarche de traçabilité pour valoriser nos pratiques (parmi les plus vertueuses du monde) au moment de la vente de nos produits. Elles sont aussi indispensables pour pouvoir bénéficier pleinement d’outils d’aide à la décision de plus en plus performants pour la conduite de nos exploitations. AGDATAHUB a été conçu pour automatiser tout cela, sans ressaisie et avec le consentement de l’agriculteur. » déclare Sébastien Windsor Président de Chambres d’agriculture France
ituations les plus difficiles pour apporter des réponses adaptées, notamment en envisageant un accompagnement vers la sortie du métier si c’est la seule option. Enfin, je suis rassuré de voir que notre travail de concertation de ces deux dernières années sur le PLOA ne partira pas dans les oubliettes parlementaires, avec l’annonce de la reprise du processus législatif là où il s’était arrêté en juin dernier. » déclare Pierrick Horel, Président Jeunes Agriculteurs.
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