Hier, ont été auditionnés par le Parlement européen, le Commissaire à l’Environnement en charge de la stratégie « Biodiversité » et la Commissaire à la Santé et la sûreté alimentaire, en charge de la stratégie « de la Ferme à la Table ». De ces deux auditions, ressortent d’une part l’engagement de la Commission européenne d’adopter ces deux stratégies dans les prochains jours, et d’autre part l’affirmation de la PAC comme instrument essentiel de leur mise en œuvre.
Or nous savons que la mise en œuvre de la réforme de la PAC ne pourra pas démarrer avant le 1er janvier 2023, car nonseulement les négociations sur les amendements au projet de la Commission ne sont pas suffisamment avancées au Parlement européen, mais surtout, le cadre financier pluriannuel de l’Union européenne doit encore faire l’objet d’une proposition qui intègre un plan de relance pour aider l’UE à se remettre de la crise du Covid19.
C’est pourquoi, pour la FNSEA, il est temps de faire une pause dans les discussions sur l’élaboration du PSN (plan stratégiquenational), qui visent à traduire la PAC dans notre pays et qui ont été lancées par le ministère de l’Agriculture il y a un an. Cettepause ne doit pas nous laisser inactifs : l’objectif est de prendre le temps de rebâtir un projet collectif ambitieux pourl’agriculture française et européenne.
En effet, les enjeux multiples de l’agriculture et de l’alimentation, que le Pacte Vert européen remet au centre du projet européen, nécessitent une stratégie ambitieuse et connectée à la souveraineté alimentaire que les grands leaders européens appellent de leurs vœux. Pas des dispositifs normatifs qui engageraient ce secteur économique productif dans la voie de la décroissance avec un impact environnemental incertain, et l’Union européenne vers plus d’importations agricoles et agro- alimentaires, nonobstant la problématique d’équilibre des marchés mondiaux et le risque de déforestation massive importée.
Nous devons tirer les enseignements de la crise sanitaire, conformément aux mots du Présidents de la République sur l’indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique de la France. On ne peut pas travailler sur les outils de la PAC sans avoir clarifié les objectifs.