Le gouvernement a décidé de généraliser la méthode des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE). La révision de l’instruction aux préfets a été signée le 7 mai par François de Rugy, Didier Guillaume et Emmanuelle Wargon. C’est une première pierre pour une politique de l’eau tenant compte du changement climatique. La profession agricole, représentée par la FNSEA, l’APCA et Irrigants de France, salue cette démarche, appelée maintes fois de ses vœux.
Le travail de la cellule d’expertise, pilotée par le Préfet Pierre-Etienne Bisch sur les projets de territoire, avait permis de démontrer au gouvernement et de partager avec les acteurs de l’eau toute l’importance stratégique de la mobilisation et de la sécurisation de l’eau pour l’ensemble des usages : l’irrigation n’est plus considérée comme la variable d’ajustement.
Nous avions dénoncé l’instruction du 4 juin 2015, freinant le financement des projets de mobilisation de la ressource en eau par les Agences de l’eau, pourtant essentiels en matière d’adaptation au changement climatique.
Sans attendre les conclusions des Assises de l’eau, le gouvernement a largement revu cette instruction.
La nouvelle instruction sur les PTGE reconnait désormais la nécessité de prendre en compte les besoins supplémentaires en eau liés au changement climatique, en s’appuyant sur des ressources en eau en période hivernale.
En outre, les Agences de l’eau, auparavant limitées au financement des projets dits de substitution, pourront financer des projets de mobilisation des volumes supplémentaires, dès lors qu’un ’ouvrage est “multi-usage”.
C’est une reconnaissance de la nécessité de stocker de l’eau à la hauteur des enjeux pour anticiper les pénuries d’eau et les excès d’eau, tant pour l’agriculture que l’ensemble des usages.
Cette instruction doit maintenant être mise en application pour faire avancer, selon un calendrier serré, les projets de territoire pour la gestion de l’eau, dans le cadre d’un dialogue avec tous les acteurs locaux.