A quelques jours du prochain Comité de suivi des relations commerciales organisé par Julien DENORMANDIE, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, et Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée à l’Industrie, et après une rencontre avec Serge Papin chargé d’évaluer la mise en œuvre des EGA, la FNSEA souhaite tirer la sonnette d’alarme quant aux négociations commerciales en cours.
Le relèvement du seuil de revente à perte a permis une pause dans la guerre des prix, et donné une bouffée d’oxygène à la chaîne alimentaire estimée à 600 millions d’euros (hausse des prix à la consommation de 0,9% en 2019). Les confinements successifs ont fait la part belle à la grande distribution (ventes en hausse de 6,2 % entre février et mai 2020 selon l’INSEE). Ainsi, les agriculteurs en appellent à la responsabilité des différents maillons pour permettre la construction du prix en marche avant, conçue dans la loi EGAlim.
Face à une crise économique et sociale sans précédent, et la baisse prévisible du pouvoir d’achat de nos concitoyens, nous savons bien que la guerre des prix peut reprendre de plus belle. Certaines enseignes de la grande distribution se sont clairement exprimées en ce sens. C’est contre cette spirale infernale que la FNSEA veut mettre en garde les acteurs de la chaîne alimentaire.
Les agriculteurs doivent être en capacité de répercuter la hausse de leurs coûts de production via leurs acheteurs et les transformateurs : des hausses structurelles liées aux exigences toujours plus grandes de l’aval (environnement, bien-être animal, réduction des produits phytosanitaires…), des hausses conjoncturelles comme actuellement le coût de l’alimentation animale qui flambe au moins depuis septembre. L’agriculteur ne peut plus être la variable d’ajustement !
Nous vivons tous des temps difficiles, mais force est de constater que les acteurs de la chaîne alimentaire ont su se montrer résilients dans cette crise sanitaire sans précédent. C’est un bon exemple de ce que nous sommes capables de réaliser ensemble pour le bien des citoyens et des consommateurs.
Ne laissons pas ce souffle retomber : une déflation des produits alimentaires n’est plus acceptable !