Deux semaines après la fin des négociations commerciales, les agriculteurs et les entreprises de l’alimentaire font l’amer constat que la guerre des prix se poursuit entre les enseignes de la grande distribution.
Manifestement, certains contrats conclus dans le secteur laitier sont « l’arbre qui cachent la forêt ». Ils ont laissé penser, dans le temps médiatique et politique du Salon de l’Agriculture, que des relations commerciales plus responsables étaient possibles et que la loi EGAlim avaient apaisé la guerre des prix.
Malheureusement les premiers chiffres transmis par les entreprises demeurent alarmants pour l’avenir de la filière agro-alimentaire française. Certes, la hausse du Seuil de Revente à Perte (SRP) a permis de relâcher un peu la pression, mais le détournement de son objectif initial et les demandes de déflation imposées par les centrales d’achat de la grande distribution sont toujours aussi importantes dans certains secteurs (en particulier pour les viandes et les céréales) et, surtout, concernent de façon plus diffuse toutes les entreprises y compris les PME et les ETI.
Peut-être faut-il du temps pour changer les mentalités mais l’application de la Loi doit être immédiate ! Nous savons que des pratiques illégales demeurent en termes de promotions abusives, d’abus de puissance d’achat au travers de demandes financières sans aucunes contreparties – parfois au profit de structures basées à l’étranger ! – déréférencements et menaces de déréférencements, renégociations en cours d’année, application abusive de pénalités logistiques… Les contrôles de l’administration doivent s’intensifier et ils doivent parler : les sanctions doivent être publiées et « le name and shame » s’appliquer !
FNSEA et JA, grâce à l’appui de l’ANIA et Coop de France, sauront mobiliser leur réseau pour dénoncer les abus et orienter les DIRRECTE dans leurs contrôles.