Le ministre des Finances et de l’Economie et le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation viennent d’annoncer l’examen en conseil des ministres des ordonnances revalorisant le seuil de revente à perte et encadrant les promotions, le 12 décembre prochain.
Après une semaine d’hésitations et d’expression forte de notre incompréhension, nous saluons la prise de conscience et de responsabilité du gouvernement.
Il s’agit d’une avancée importante dans la mise en œuvre des états généraux de l’alimentation (EGAlim) destinés à stopper une guerre des prix destructrice de valeur et d’emplois dans les territoires, à assurer une alimentation saine sure et durable à l’ensemble de la population et à permettre aux agriculteurs de sortir un peu la tête hors de l’eau.
Nous attendons à présent l’ordonnance qui permettra de sanctionner durement les prix abusivement bas, condition indispensable à des relations commerciales rééquilibrées. Les EGAlim constituent un dispositif UN et indivisible et nous serons intransigeants pour que les agriculteurs bénéficient d’un cadre juridique apte à leur permettre de vivre dignement.
Malgré cette annonce, les agriculteurs restent exaspérés par ces tergiversations, mais aussi stigmatisés et déconsidérés par les mises en cause récentes et répétées de leurs pratiques (Start up d’Etat sur l’utilisation du glyphosate, Greenpeace sur « les fermes-usines », Glypho Awards de Générations Futures…).
Ils sont aussi indignés par la liste des charges et contraintes nouvelles telles qu’une augmentation de plus de 70% de la Redevance pour Pollutions Diffuses ou la séparation conseil/vente qui privilégie le dogme à l’analyse d’impact économique et agronomique et à la concertation. C’est pourquoi ils seront en actions syndicales la semaine prochaine.
Chaque département procédera selon ses modalités propres et à une date qu’il aura définie. En aucun cas, il ne s’agit de rejoindre le mouvement des gilets jaunes. Nous refusons tout amalgame. Nous appelons à agir, dans le calme et le respect des personnes et des biens. Tout au long de la semaine, nous porterons la voix des agriculteurs auprès de nos parlementaires et de nos préfets, afin qu’ils mesurent l’urgence de donner du temps et des moyens à la transition écologique de l’agriculture qui mérite d’autres moyens que la fiscalité punitive.