Lors de la réunion du groupe national loup qui s’est tenue ce jour à Lyon, la préfète coordonnatrice du plan loup a annoncé une diminution de l’estimation de la population de loups pour 2023, alors que les attaques des troupeaux croissent depuis le début de l’année de 16% par rapport à la même période de 2022 et que les dégâts sur les troupeaux ont augmenté de plus de 20% en 2022. Les éleveurs qui souffrent chaque année davantage des effets de la prédation sur leur vie professionnelle et personnelle, vivent cette annonce comme une provocation de plus et un mépris de leur travail.
Un nombre de loups visiblement sous-estimé par une estimation approximative
906 loups sont annoncés à la sortie de l’hiver 2023, contre 921 en 2022. Cette estimation à la baisse repose sur un nombre d’indices fournis par l’Office français de la biodiversité très en retrait par rapport à l’année précédente : près de 1000 en moins. Alors que, sur le terrain, de plus en plus de canidés sont observés par les agricultrices et les agriculteurs dans un nombre grandissant de départements. Les citoyens postent désormais des vidéos de loups dans leurs jardins. Les loups, toujours plus audacieux, chassent désormais en périphérie de zone urbaine, comme l’été dernier dans l’agglomération de Grenoble.
Ceci démontre cruellement le désengagement de l’Etat à se doter des moyens d’effectuer un comptage réel de la population de loups. Cette carence de l’Etat qui bénéficie aux loups au détriment des éleveurs, de leur outil de travail et de leur vie est intolérable. Dans ces conditions, FNSEA/JA/FNO/FNB/FNC et Chambres d’agriculture France ont décidé de claquer la porte de la réunion du groupe national de ce jour.
La profession demande un plan de sauvegarde de l’élevage
Ils demandent aux pouvoirs publics de se ressaisir d’urgence du dossier et de préparer un plan national d’actions pour la sauvegarde de l’élevage pour 2024/2029 qui devra aboutir à la mise en place d’un seul tir de défense – sans plafond de destruction car la viabilité de la population lupine est a minima deux fois dépassée – et qui dotera les éleveurs et les chasseurs d’armes équipées de lunettes à visée nocturne.
Il y a urgence à inverser les tendances. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La population de loups a cru de 114% entre 2018 et 2022, alors que sur la même période le nombre d’exploitations ovines a diminué de 19% (source : GEB Institut de l’élevage, 2018-2021).
Les tensions dans les territoires ruraux touchés par la prédation s’accroissent d’année en année : la représentation parlementaire doit se saisir de cette question ! La ruralité est en grave danger.