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Les politiques publiques apparaissent aujourd’hui insuffisantes au regard des enjeux. Pourtant elles sont indispensables pour relever un défi aussi important que la neutralité carbone en 2050.
L’agriculture est un secteur central dans ce mouvement à opérer, et elle ne pourra le faire sans l’aide d’une volonté gouvernementale sans faille : tout d’abord en raison de l’enjeu de la sécurité alimentaire, mais aussi en raison de la complexité du secteur agricole et de son caractère diffus. Le maintien du potentiel de production et de la compétitivité de l’agriculture française sera la bonne réponse.
Il est indispensable d’avoir des politiques publiques de prévention et d’accompagnement des transitions ambitieuses et cohérentes à mettre en oeuvre.
Lutter contre l’artificialisation du foncier permettra à la fois de limiter les risques d’inondation tout en conservant la capacité des sols agricoles à capter du carbone.
La France perd l’équivalent d’un département tous les cinq ou six ans.
A ce rythme, d’ici 2050, environ 8 % du potentiel de captation de carbone par les sols pourrait disparaître. L’objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2050 doit être notre objectif mais en sus, la FNSEA préconise de fixer un objectif intermédiaire de réduction par 2 de l’artificialisation d’ici 2025.
Pour prévenir les sécheresses, il importe d’agir à la fois sur l’offre par du stockage d’une partie des excédents hivernaux, des transferts entre bassins et la réutilisation des eaux usées traitées, et sur la demande par une poursuite de l’amélioration de l’efficience de l’irrigation, une adaptation des systèmes de culture et une adaptation des débits d’objectif d’étiage.
La mobilisation de nouvelles ressources passe par un progrès du débat sociétal, un élargissement de la politique publique de l’eau : évolution de la Directive Cadre européenne sur l’Eau et des SDAGE pour mieux prendre en compte le changement climatique, sécurisation juridique de la gestion collective, des PTGE et des projets de stockage, adaptation des prescriptions pour la REUT… et un soutien financier public à la hauteur des enjeux (aide aux investissements et CPSE).
Pour gérer les inondations, la création d’un fonds d’indemnisation, abondé par les bénéficiaires des sur-inondations, permettra enfin de reconnaître la contribution de l’agriculture à la protection des biens et des personnes. Les stockages d’eau, réalisés dans le cadre de PTGE, pourront aussi limiter les inondations.
L’innovation accroit la multi-performance de l’agriculture et sa compétitivité. Elle permet de ne pas laisser les agriculteurs sans alternatives, en utilisant tous les leviers disponibles dont la sélection génétique et la protection de la santé, végétale et animale.
S’adapter, c’est réagir rapidement, et c’est aussi valable pour la Recherche, le Développement, l’Innovation et leur financement. Pour permettre la transition dans les délais aussi rapides qu’à l’horizon 2050, cela nécessite de penser le changement en s’appuyant sur des bases scientifiques solides, qui ont fait l’objet d’expérimentations, dans tous les domaines, de la génétique, du numérique ou du machinisme. Cette recherche doit être développée à plein régime, avec une mise en oeuvre immédiate via une recherche appliquée dynamique et une appropriation par les agriculteurs, sous le regard éclairé, mais bienveillant, de la société.
Pour cela les financements existants tel que le CASDAR, les financements privés, les crédits d’impôt-recherche, les financements publics du type GPIE, et tous les financements novateurs, fonds d’investissements ou crowdfunding, tous les leviers nationaux ou européens, doivent être actionnés.
Face à l’accroissement des risques climatiques, une politique de gestion des risques, adossée à une politique de prévention des risques efficiente, doit permettre d’accroître la visibilité pour chaque exploitation et limiter les impacts économiques sur les fermes, tout en mettant en avant le principe de responsabilité.
L’assurance récolte est au coeur du dispositif. Il est indispensable de mettre en oeuvre toutes les conditions favorables à son développement afin d’améliorer l’attrait du dispositif pour les agriculteurs sans pour autant grever le budget affecté à la gestion des risques.
La FNSEA préconise d’encourager encore plus les agriculteurs qui s’engagent dans des systèmes assurantiels performants.
Les agriculteurs, en plus de produire des denrées alimentaires, peuvent se diversifier en devenant également « énergéticulteurs ». La production d’énergies renouvelables a le triple avantage d’augmenter les quantités de biomasse cultivée qui capte le carbone, de produire des co-produits (digestats fertilisants, tourteaux riches en protéines…) par la transformation en énergie, et de valoriser les déjections animales. Cela suppose d’assumer qu’au-delà de la mission essentielle d’alimentation, les agriculteurs puissent disposer de revenus complémentaires, considérés comme agricoles, moins sensibles aux prix des marchés internationaux par une valorisation énergétique locale.
Cependant, l’amorçage du développement des énergies renouvelables nécessite un accompa-gnement des pouvoirs publics via Des tarifs de rachat préférentiels (méthanisation photovoltaïque), par une fiscalité adaptée (biocarburants) et par des aides à l’investissement.
Notre objectif de lutte contre le changement climatique est incompatible avec des importations issues d’une agriculture dont personne ne veut dans notre pays. C’est donc bien sur l’empreinte carbone de l’assiette de nos concitoyens qu’il faut raisonner.
Il faut ainsi veiller à ce que les Accords de Libre Echange ne favorisent pas les fuites de carbone, ni ne mettent en danger les exploitations françaises et européennes plus vertueuses.
L’idée d’une taxe carbone aux frontières, qui compenserait l’écart de compétitivité créé par les contraintes liées au changement climatique, est une première réponse qui mérite d’être approfondie.
Il est nécessaire de ne pas encourager les importations qui augmentent l’empreinte carbone de nos assiettes. A ce titre, la RHF, collective ou commerciale, doit aller au-delà des objectifs de la loi EGAlim en privilégiant les approvisionnements locaux et d’origine France.
La connaissance de l’origine des produits alimentaires est en soi un indicateur de l’empreinte carbone de notre assiette.
L’indication de l’origine des produits doit devenir une exigence aux niveaux national et communautaire.
Ce cadre étant posé, la situation économique des agriculteurs et l’augmentation du niveau d’ambition ne laissent que peu de marge de manoeuvre, surtout avec un budget de la PAC incertain. La rémunération des engagements des agriculteurs dans la lutte contre le changement climatique apparaît donc comme une nécessité. Mettre en oeuvre les solutions permises par l’agriculture pour atténuer les émissions de GES a un coût.
Pour cela il faut tout d’abord reconnaître les engagements en élaborant des indicateurs clairs qui pourraient être établis par les interprofessions. Ils pourraient être la base d’une forme de labellisation reconnue par le consommateur.
La contractualisation doit être l’outil privilégié pour répercuter ces coûts.
Leur rémunération doit se concrétiser dans le cadre de CPSE (contrats de prestation de services environnementaux) et/ou par la valorisation des produits agricoles auprès du consommateur. La logique des marchés restant au coeur de la capacité à valoriser les engagements dans la transition, la contractualisation reste le système le plus vertueux dans lequel les OP jouent un rôle déterminant. Ainsi, l’implication de notre réseau dans un syndicalisme économique a toute sa place dans cette construction d’un prix rémunérateur, dans la création de valeur ajoutée, par le renforcement du rôle des producteurs dans la négociation collective à travers les OP, commerciales ou non.
Les externalités positives d’une agriculture durable doivent permettre de créer de la valeur ajoutée et d’améliorer la situation économique des agriculteurs.
C’est indispensable pour que la contribution de l’agriculture à la neutralité carbone en 2050 devienne une réalité. Faisons de la lutte contre le changement climatique une opportunité économique pour les agriculteurs !
Cette responsabilité est celle de tous les acteurs économiques de la chaîne alimentaire : producteurs, industriels, distributeurs, consommateurs.
Les territoires sont les échelons pertinents pour traduire les volontés politiques en actions concrètes et de proximité. Les acteurs économiques se mobiliseront dans la lutte contre le changement climatique par leur implication dans la réalisation de projets territoriaux. Ceux-ci n’auront pas le même impact économique et social selon les spécificités territoriales : densité de la population, densité agricole, proximité de bassin de consommation… Partout, le réseau FNSEA sera acteur de la mise en oeuvre territoriale des solutions au changement climatique en co-construisant les projets avec les collectivités, les partenaires économiques et sociaux et les associations.
Du degré de mobilisation des filières agricoles agroalimentaires, et plus généralement des acteurs territoriaux, du degré d’ambition et de cohérence des politiques publiques, dépendra la concrétisation massive des ambitions pour le développement d’une agriculture bas carbone du 21e siècle, et sa place dans la lutte contre le changement climatique.