Je suis installé dans la région délimitée du Cognac, exploitant agricole depuis 1997. J’ai repris l’exploitation familiale de mes parents. Aujourd’hui, je cultive 111 hectares de céréales et 40 hectares de vignes. L’expression « mi-figue, mi-raisin » résume bien plusieurs aspects de mon métier. D’un côté, il y a le plaisir d’exercer un métier que j’ai choisi. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde. C’est un métier excitant, mais aussi très exigeant. De l’autre côté, on fait face à de nombreuses contraintes. C’est parfois compliqué, avec tant de normes auxquelles on doit se conformer, et certaines nous échappent même.
Le rôle majeur d’un agriculteur, c’est avant tout de produire. Produire pour qui ? Pour quoi ? Pour nourrir nos concitoyens. C’est une responsabilité, un pacte avec la société. Pourtant, j’ai l’impression que les gens ne réalisent pas tous les efforts fournis dans l’agriculture, les évolutions et les améliorations apportées, que ce soit en termes d’environnement ou de productivité.
Quand on fait un métier que l’on aime, on n’a pas le droit d’abandonner. Il faut aussi penser à la transmission pour les générations futures. Le patrimoine personnel se transmet à nos enfants, mais il y a aussi le patrimoine commun, celui de la terre, qu’on doit préserver et transmettre dans les meilleures conditions possibles. Je pense que c’est un métier extraordinaire. On travaille avec le vivant, on a une grande liberté. On organise son emploi du temps comme on l’entend, mais il faudra une relève. À tous les jeunes intéressés par ces métiers, je dis : « Venez, l’agriculture vous attend. »