Je suis installé depuis 2017, après avoir repris l’exploitation de mon père, située au nord de la Charente-Maritime, en plein cœur du Marais-Poitevin. J’ai 65 vaches blondes d’Aquitaine pour les vêlages, plus leur suite, ainsi qu’un bâtiment pour les poulettes de reproduction. Je fais aussi des céréales et j’ai 60 hectares de prairies naturelles dans le Marais-Poitevin pour la pâture des animaux en été. Je suis le seul gérant maintenant, même si mon père, bien qu’à la retraite, m’aide encore. J’ai aussi deux apprentis. Quand on est dans l’élevage, il y a des contraintes : il faut être présent tous les jours.
Il n’y a pas de jours fériés. Le jour de Noël, il faut y aller, et le matin du 1er janvier, même si on a un peu mal à la tête, il faut quand même s’y rendre. Quand mon père ne pourra plus m’aider, ce sera un peu plus compliqué en termes de flexibilité, mais on trouvera des solutions. Au début, j’ai ressenti beaucoup de pression pour bien faire, pour que tout fonctionne, surtout parce qu’il faut rembourser les prêts. On n’a pas le droit à l’erreur. On doit aussi être irréprochable vis-à-vis de la coopérative.
Il y a toujours le risque de problèmes sanitaires, une épée de Damoclès au-dessus de nous, et on ne peut pas tout contrôler. Se lever au chant du coq, ça a du sens quand on est agriculteur. On se lève chaque matin, et souvent tôt. Je ne peux pas décider de travailler seulement l’après-midi. Si les animaux n’ont pas à manger le matin, ils vont beugler, et on va les entendre ! Mes parents ne m’ont jamais forcé à devenir agriculteur, c’est moi qui ai choisi. Malgré les difficultés du métier, c’est une passion pour moi, et je ne changerais de métier pour rien au monde. Depuis tout petit, je jouais au Playmobil avec des animaux et des vaches. Maintenant, c’est une vraie ferme, donc il faut continuer.