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« Faire du bon beurre, ça ne compte pas pour du beurre »

24 octobre 2024

Séverine, éleveuse en Charente-Maritime

L’exploitation existe depuis environ 120 ans. À l’origine, c’était une ferme de 130 hectares. Aujourd’hui, elle s’étend sur une petite centaine d’hectares, avec 125 animaux, dont 65 à 70 vaches laitières, ainsi que quelques génisses. La particularité de notre exploitation, c’est un cheptel majoritairement composé de pis rouges. Nous avons choisi de transformer le lait. Cette question s’est posée il y a une dizaine d’années, simplement parce que nous sommes en bordure de Surgères, une ville qui grandit et qui avait besoin de terres pour son urbanisation. À un moment donné, avec l’impossibilité de s’agrandir et la perte de terres, il a fallu faire un choix. 

Soit on arrêtait l’exploitation, soit on la transformait. Nous avons choisi la transformation du lait en glace fermière, en dessert glacé et en dessert lacté, un produit qui nous a vraiment plu. Ce qui est important, c’est de transformer un produit que l’on aime. Il s’agissait de voir comment nous pouvions nous démarquer et proposer un produit rare en Charente-Maritime. La valorisation du lait en glace est bien plus intéressante que de le livrer uniquement à la laiterie. 

Faire du bon beurre, ça ne compte pas pour du beurre, car derrière, il y a beaucoup d’investissement, de travail et de sacrifices. L’éleveur laitier n’est pas seul : il y a aussi la famille à prendre en compte. Et il ne faut pas oublier que, lorsqu’on est agriculteur, il y a toute une partie administrative à gérer. Éleveur laitier, ce n’est pas juste s’occuper des vaches, ce serait trop simple ! Si on compare le temps passé sur l’exploitation à la rémunération, on pourrait dire que faire du bon beurre, ça ne compte pour rien. Mais si on le fait avec passion, alors ça prend tout son sens. Ce métier, on ne peut pas le faire sans passion. 

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